Charge mentale : pourquoi s’inquiète-t-on autant ?

Publié le 14/06/2023 par Solène V ,
Culpabilité, fatigue, irritabilité... au quotidien, une trop grosse charge mentale peut être handicapante. Mais alors, pourquoi s'inquiète-t-on autant ? Explications.
Charge mentale
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Monique Haicault, sociologue française, a définit la charge mentale comme suit pour la première fois en 1984 : « Le fait de devoir penser simultanément à des choses appartenant à deux mondes séparés physiquement ». On citera donc l’exemple le plus connu, à savoir qu’une mère pense à toutes les tâches qu’elle doit effectuer en rentrant alors qu’elle se trouve au travail. En effet, la charge mentale est souvent assimilée aux femmes, plus particulièrement aux mères de famille. Ce qui n’empêche pas les hommes d’être touchés également. La personne qui en souffre se retrouvera alors confrontée à plusieurs émotions intenses et négatives, très handicapantes au quotidien.

On parlera d’irritabilité, de stress, d’une grande fatigue, de culpabilité de ne pas pouvoir tout faire correctement, de troubles du sommeil… et bien d’autres conséquences néfastes sur la santé. Tu l’auras compris, cette charge mentale, ou surcharge mentale, doit être évitée ou soulagée. Le but ? Privilégier son bien-être et sa santé mentale. Pourtant, parfois, elle aide certaines personnes à mieux s’en sortir. Pourquoi ? Pour avoir plus de chances de vivre des émotions positives. C’est en tout cas ce qu’a révélé une étude publiée dans le Journal of Anxiety Disorders.

Inquiétude et rumination : quelles différences ?

En termes de charge mentale, nous adoptons souvent deux comportements bien distincts : l’inquiétude et la rumination. S’ils peuvent être liés, il convient cependant de les différencier. En effet, comme l’explique le magazine Stylist UK, l’inquiétude fait souvent référence à des pensées négatives répétitives concernant de futurs événements. Tandis que la rumination concerne davantage des événements ou difficultés passées. Et ces deux états émotionnels sont très souvent utilisés comme des stratégies d’adaptation pour affronter les tensions et angoisses du quotidien. C’est de ce constat que découle la charge mentale.

La charge mentale comme protection émotionnelle

La question demeure donc : pourquoi utilisons-nous la charge mentale comme stratégie d’adaptation ? Tout simplement car l’inquiétude et la rumination qui en découlent permettent de nous protéger émotionnellement. Explications. Les chercheurs de cette étude ont constaté que ces pensées répétitives et négatives ont tendance à diminuer les chances de vivre des contrastes émotionnels négatifs, et d’augmenter celles de vivre des émotions positives. Comme on dit, lorsqu’on s’attend à être déçus, on évite la déception. Ainsi, lorsque l’on se concentre sur le négatif, nous sommes émotionnellement préparés à vivre quelque chose de mauvais. C’est pourquoi nous nous inquiétons constamment pour les événements futurs et toutes les tâches que nous devons réaliser au cours de la journée.

Le hic ? Cette spirale d’inquiétude et de rumination peut avoir des conséquences néfastes sur ta santé mentale. A savoir des formes graves de dépression ou d’anxiété. Bien qu’il soit parfois rassurant de toujours s’attendre au pire. Comme l’explique le Dr Elissa Epel auprès de Stylist UK : « L’optimisme est bon pour nous, pour notre santé et notre niveau de stress. […] La déception est naturelle et passera ». Autrement dit, du pessimisme défensif oui, mais du pessimisme à outrance, non. Au risque de ressentir de sérieuses conséquences sur ta santé mentale et ton bien-être émotionnel.