Autisme : mieux comprendre ce trouble encore méconnu

Publié le 02/04/2023 par Solène V ,
Ce dimanche 2 avril 2023 est marqué par la journée mondiale de la sensibilisation à l'autisme. Voici donc tout ce que tu dois savoir sur ce trouble encore tabou et méconnu.
Autisme
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En France, la Haute Autorité de santé estime qu’environ 100 000 jeunes de moins de 20 ans sont atteints d’autisme. Ce chiffre monte à près de 600 000 à l’âge adulte. Pourtant, nous sommes encore trop nombreux à être mal informés sur ce trouble neurodéveloppemental. Et en ce dimanche 2 avril 2023, journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, il est important de se renseigner pour mieux comprendre. Alors, qu’est-ce que c’est exactement ? L’autisme, ou troubles du spectre de l’autisme, résultent d’anomalies du neurodéveloppement. Il se manifeste d’ailleurs de plusieurs manières : interactions sociales altérées, communication difficile, comportements inadéquats en société… Un trouble ayant des conséquences lourdes et directes sur la vie des personnes qui en souffrent. Et sur leur entourage.

Les premiers signes de l’autisme

Les troubles du spectre de l’autisme (TSA) regroupent plus de 700 000 personnes en France. Aussi bien chez les enfants que chez les adultes. Cependant, selon lInserm, les premiers signes se manifestent généralement avant l’âge de trois ans, soit entre 18 et 36 mois. L’enfant atteint d’autisme se montre alors souvent très calme, ou au contraire, très excité et rapidement contrarié. Les parents peuvent avoir l’impression qu’il est dans sa bulle, indifférent au monde qui l’entoure. Aussi bien aux sons, qu’aux images. Ses réactions sont moindres et la communication est très souvent tardive ou difficile. Autre signes évocateurs de l’autisme : il n’a pas d’interactions avec les adultes, sourit rarement et reste très silencieux. Généralement, ces premiers signes sont synonymes d’autisme et apparaissent dans la petite enfance. L’autisme touche plus fréquemment les garçons. Selon une étude publiée dans National Library of Medicine, le ratio fille-garçon concernés par l’autisme serait d’environ trois garçons pour une fille.

Quelles sont les manifestations et symptômes ?

Les troubles autistiques peuvent se manifester de différentes manières selon le degré et les individus qui en souffrent. Les symptômes peuvent aller du comportement quotidien, à la vie sociale de manière générale. Cependant, l’Inserm en a regroupé quelques-uns, souvent communs à tous :

  • Altérations des interactions sociales
  • Problèmes de communication. Bien souvent, les personnes autistes communiqueront davantage de manière non verbale.
  • Des troubles du comportement. Les autistes ont notamment des centres d’intérêts très restreints et stéréotypés.
  • Des réactions sensorielles inhabituelles
  • Des difficultés d’apprentissage
  • Un déficit de la compréhension des relations sociales
  • Etc…

Attention, si l’autisme relève d’un trouble neurodéveloppemental, il n’est pas nécessairement associé à un retard intellectuel. Par exemple, le syndrome d’Asperger, qui est un trouble du spectre de l’autisme, est associé à un très bon développement intellectuel. Là encore, les symptômes et caractéristiques de l’autisme varient d’une forme à l’autre et d’un individu à l’autre.

Quelles sont les causes de l’autisme ?

Comme expliqué, les TSA sont d’origine neurodéveloppemental et se manifestent souvent très tôt chez l’enfant. Ainsi, ils relèvent de causes anténatal, à savoir avant la naissance. Selon l’Inserm, il s’agirait principalement de défauts de mise en place et d’organisation de certains réseaux cérébraux spécialisés. Tels que ceux dédiés à la communication ou à la modulation du comportement selon l’environnement. Mais ce n’est pas tout ! Les causes pourraient également être génétiques. Notamment les gênes qui participent à la formation du système nerveux et des connexions synaptiques. Des facteurs d’antécédents médicaux sont également à prendre en compte. En effet, il a été prouvé que l’autisme relève d’une pathologie multifactorielle, qui peut trouver son origine dans des facteurs environnementaux tels que la grossesse, l’obésité, des troubles psychiatriques associés à l’autisme… Tu l’auras compris, ce trouble peut avoir différentes causes, pistes et origines, qui sont toutes explorables et exploitables.

Quelles sont les conséquences ?

L’autisme a pour principale conséquence d’affecter les relations sociales, interpersonnelles ainsi que la communication et le comportement. Ces déficits de communication touchent aussi bien le langage que la communication non-verbale. Cela se traduit notamment par des répétitions à outrance des mêmes phrases ou encore des formulations et utilisations de termes très abstraits. Ces comportements répétitifs, auto agressifs et inappropriés peuvent parfois être difficiles à gérer et supporter pour l’entourage de la personne autiste. Provoquant ainsi des tensions ou des réactions encore plus imprévisibles de la part de la personne qui en souffre. Mais ce n’est pas tout ! En effet, les conséquences peuvent parfois être bien plus lourdes et dangereuses : troubles du sommeil, anxiété, dépression, épilepsie…

La prise en charge de l’autisme

L’autisme n’est pas une maladie et par conséquent, ne se soigne pas. En revanche, une prise en charge adaptée est possible pour réduire les facteurs et conséquences dangereuses sur la santé. Et notamment, pour permettre à l’enfant d’améliorer un maximum ses capacités interactives et sociales. Ainsi, la thérapie reste l’option la plus efficace. Le but étant d’adopter une méthode éducative permettant d’apporter des solutions adéquates à chaque individu. Il s’agit d’une prise en charge individualisée, évoluant en même temps que la personne atteinte d’autisme. Elle comprend ainsi des dimensions aussi bien sanitaires que sociales et peut amener à la réception de soins psycho-éducatifs. Tu l’auras compris, la prise en charge de l’autisme est un travail de longue haleine, avec un suivi dans le temps.