« J’en ai marre de ne jamais être invité(e) aux soirées »

Tout un art de faire comprendre _subtilement qu’on aimerait bien participer aux soirées… mais qui s’apprend ! // © Plainpicture._

« Ce n’est pas que je fais tapisserie aux soirées, explique Martin, 16 ans. C’est pire. Je ne suis même pas invité. Attention, je ne suis pas un solitaire asocial, j’ai des amis, mais ils ne sont pas du genre à organiser des fêtes. Et mes camarades de classe ne m’invitent pas… Je ne sais pas comment réussir à leur faire comprendre que j’aimerais participer à leurs soirées sans passer pour un gros lourd. »

« La déception quand je réalisais que cela se ferait une fois de plus sans moi… »

Cette situation difficile, Johanne l’a vécue également. « C’est simple, j’ai traversé toutes mes années collège sans jamais participer à une seule de ces soirées. Je me souviens, à chaque fois, de l’espoir d’être enfin invitée quand j’entendais qu’une fête allait s’organiser… et de la déception quand je réalisais que cela se ferait une fois de plus sans moi. C’était très dur, j’en ai perdu la confiance en moi. »

Car même si pour les élèves plus « populaires », cela peut paraître anodin, ce genre de situation peut créer un vrai mal-être. C’est ce que constate au quotidien, Sophia, surveillante dans un collège-lycée dijonnais. « En fait, ça concrétise les ‘castes’ qui peuvent exister au lycée, la barrière entre les ‘populaires’ et les autres. Il y en a bien sûr que les soirées n’intéressent pas. Mais pour ceux qui aimeraient faire partie du groupe des ‘in’, ces soirées sont un rappel régulier qu’ils n’en sont pas. Je vois que, chez certains, ça cause une vraie souffrance, qu’ils se renferment sur eux. »

Montrez-leur que vous existez !

Alors régulièrement, la jeune femme essaie de leur donner quelques conseils. « Le problème, souvent, c’est que ces jeunes ont tendance à se marginaliser, à se mettre encore plus à part, à se faire encore plus discrets… Et donc forcément, les organisateurs de soirée les ‘voient’ d’autant moins, pensent encore moins à les inviter. Pourtant, ce qu’il faudrait, c’est qu’ils se lâchent, qu’ils tentent de se rapprocher des élèves les plus populaires, de discuter avec eux… »

Avec quelques règles à respecter. « À mon avis, quand ils sont en groupe, à se charrier, plaisanter… ça ne sert à rien. Ils ne sont pas forcément prêts à intégrer quelqu’un d’autre. Il vaut mieux commencer à entrer en contact avec des membres du groupe quand ils sont seuls et calmes. Identifier ceux qui paraissent les plus faciles d’accès, qui ont le plus de points communs avec eux. Faire connaissance. Et petit à petit, commencez à entrer dans le circuit. »

Et si vous organisiez votre propre soirée ?

Après avoir souffert de cette mise à l’écart pendant ses années collège, Johanne a décidé de prendre les choses en main en arrivant au lycée. « J’ai profité de ce changement, explique-t-elle. C’était comme une sorte de remise à zéro. Je ne voulais surtout pas revivre ce que j’avais vécu au collège. Alors plutôt que d’attendre d’être invitée aux soirées… j’ai décidé de prendre les choses en main et d’organiser ma propre soirée ! J’ai fait un peu plus ample connaissance avec quelques camarades sympas. Je leur ai parlé de mon projet de soirée, ils m’ont aidée à l’organiser… et depuis même quand elles ne se passent pas chez moi, je suis très souvent invitée aux fêtes. Pourtant, je ne suis pas différente de celle que j’étais… Juste, à force de me renfermer et de ne pas vouloir déranger, j’étais devenue transparente. »

Les 3 commandements pour ne plus être oublié(e)

1. Ne cherchez pas à entrer dans un trou de souris : si vous êtes trop discret, vous ne risquez pas d’attirer l’attention… ni de vous faire inviter.

2. Faites connaissance : essayez de vous rapprocher des membres du groupe « organisateur de soirées ». Repérez ceux qui vous inspirent le plus confiance et commencez à nouer des liens.

3. Organisez votre propre fête : on n’est jamais mieux servi que par soi-même ! Si vous organisez votre propre soirée, vos invités vous rendront sans doute la pareille ensuite.