Comment vaincre son stress à l’école
Quels sont les facteurs de stress à l’école ?
Florence Millot, psychologue spécialisée dans les difficultés scolaires et d’orientation, identifie différentes sources de stress, évoluant avec l’âge.
Les collégiens et les lycéens sont stressés par la peur de l’échec : « C’est lié à l’estime de soi. Si je rate, je suis nul, et si je suis nul, je vais être rejeté de mon groupe d’amis. » La pression des examens cause la crainte de redoubler. Entre la fin du lycée et le début des études supérieures, penser à l’avenir est une source de stress.
Les étudiants ont peur du chômage, de ne pas réaliser leurs objectifs professionnels. « Lorsqu’on a construit son identité pendant des années sur un rêve de métier, on peut être paralysé par la peur de ne pas y arriver. » précise Florence Millot.
L’arrivée à la fac entraîne également un sentiment de profonde solitude. Lola*, 20 ans, en première année de droit, s’est sentie « perdue dans l’immensité de la fac. La fac, c’est impersonnel , on est tous des moutons. Le stress peut tout faire basculer. »
Son angoisse, c’est que les autres voient qu’elle est seule. En CM (cours magistraux), tout va bien « puisqu’on ne fait pas attention les uns aux autres ». En revanche en TD (travaux dirigés) les choses se corsent : « Dans une classe de 40, si tu es seule, ça se voit. » Julie, 18 ans, en première année de DUT GEA, connaît aussi cette peur du jugement. « Je stresse pour les notes, de passer à l’oral. J’ai peur de la critique et je me compare beaucoup aux autres. »
Quels signes doivent alerter ?
Florence Millot explique un fonctionnement du stress quotidien s’appliquant à trois niveaux.
Le corps : eczéma, mal de ventre, de tête. On mange trop ou on ne peut plus rien avaler.
La tête : on a des pensées négatives. « Je suis nul, je ne vais pas y arriver, ça ne sert à rien, je n’ai pas envie, j’ai peur… Tout un discours négatif se met en place. »
L’action : on abandonne, on ne prend plus de plaisir à faire les choses qu’on aime, on rate tout au dernier moment même si on a beaucoup travaillé, on oublie les contrôles…
Pour Julie, son stress se manifeste par la présence permanente d’une boule au ventre. « Je parle très vite aussi, donc on me fait répéter et ça me stresse encore plus. Je n’arrive plus à lire et je commence à bégayer. »
Comment s’en sortir ?
Florence Millot préconise d' » identifier la source de son stress , pour savoir ce qui se passe dans notre tête, pourquoi on a peur d’échouer ». Pour ça, il faut discuter (avec ses parents, avec un proche), et demander de l’aide à un professionnel.
Le stress étant à la fois corporel et psychique, on peut l’atténuer au quotidien avec plusieurs exercices.
La respiration – et surtout l’expiration – permet de faire le vide. « Quand on est stressé, on a tendance à tout garder à l’intérieur, selon Florence Millot. Le fait d’expirer tout simplement, en baissant les épaules, en vidant bien le ventre, permet à l’air de se régénérer. »
La transpiration « enlève les hormones de stress » : alors pour vaincre le stress, on fait du sport, on rit, on bouge. L’essentiel est demettre son corps – bloqué par le stress – en mouvement.
La visualisation : une technique à mettre en place quelques jours avant une épreuve stressante. Il s’agit de visualiser – les yeux fermés – tout ce qui peut se passer sur le moment. Dans un premier temps « on laisse émerger ce qu’il y a de négatif, on s’imagine les pires choses qui peuvent arriver ». Ensuite, on essaie de trouver un scénario positif : « On visualise de manière positive pour apprivoiser la peur. » Résultat, au moment de l’épreuve, on voit les choses différemment avec le sentiment d’avoir déjà vécu ça, et de savoir comment agir.
*Le prénom a été changé