Les étudiants de l’Inalco privés de… papier toilette ?

Cela vous est certainement déjà arrivé de ne pas trouver de papier toilette dans les WC de votre fac… Les étudiants avertis ont d’ailleurs souvent un paquet de mouchoirs de secours avec eux ! Mais c’est plutôt rare que l’université annonce haut et fort qu’elle arrête d’en fournir.

Ce lundi 9 février 2015, les étudiants de l’Inalco (Institut national des langues et civilisations orientales) ont ainsi pu découvrir une dizaine d’affiches officielles, mises sous vitre, annonçant avec fracas que « l’alimentation en papier toilette est supprimée ». L’argument, rappelé sur l’affiche indique : « durant ces derniers mois, les toilettes ont été bouchées plusieurs fois par jour par un usage excessif de papier ».

L’affiche placardée dans tout le bâtiment. // © Delphine Dauvergne

Côté étudiants, cela ne passe pas. « C’est complètement incohérent de faire ça, car à la place on va utiliser des mouchoirs pas appropriés et ce sera pire ! », hallucine Rébecca*, étudiante en troisième année de japonais. Pour elle, le problème vient plutôt de l’état des « canalisations, il y a eu déjà plusieurs problèmes de fuite… »

Pas sûr également que cette mesure soit légale… L’arrêté du 23 novembre 1979 portant sur le règlement sanitaire du département de Paris, précise en effet que les établissements recevant du public « doivent être […] pourvus de papier hygiénique » (article 67).

L’Inalco fait machine arrière

« Les services d’entretien débouchent une vingtaine de toilettes par jour, d’après eux, c’est dû à un usage culturel des étudiants étrangers, qui mettent beaucoup de papier quand ils font la grosse commission », explique un responsable de l’Inalco. Une première campagne d’information n’a rien donné, mais la direction nie avoir pris cette décision radicale, qu’elle attribue au comité qui gère les installations communes à l’Inalco et la Bulac (Bibliothèque universitaire des langues et civilisations). « Nous allons enlever la campagne d’affichage et remettre du papier, nous garantissons son maintien dans la partie du bâtiment réservée à l’Inalco », assure l’institut.

La Bulac, ouverte à tous les étudiants et hébergée à l’Inalco se retrouve concernée par cette mesure. Les étudiants et les employés ont reçu un mail en début de semaine pour leur confirmer. Peut-être que la bibliothèque, prise d’assaut par les étudiants des universités voisines, sera-t-elle du coup moins fréquentée ?

*Le prénom a été modifié.