Addictions : comment les éviter, comment s’en sortir

No thumbnail
Publié le 03/06/2013 par TRD_import_PatriciaLabiano ,

Le centre des toxicomanies Marmottan, créé par le professeur Claude Olievenstein en 1971 et dirigé par le docteur Marc Valleur depuis avril 2000, fait figure de référence pour soigner tous les types d’addictions – avec ou sans drogue – et guérir de la dépendance. Marc Valleur nous répond.

Y a-t-il davantage d’addictions que par le passé ?

« On parle beaucoup d’addiction, de dépendance, aujourd’hui. Le fait est que l’on constate l’émergence de nouveaux phénomènes de dépendance mais aussi que l’on redécouvre, en les trouvant dangereuses, des problématiques (comme l’alcool) qui n’étaient pas considérées comme telles autrefois. On reçoit à Marmottan des « accros » d’Internet et de jeux vidéo – ce qui n’était pas le cas auparavant – et des femmes dépendantes de leur compagnon, lui-même dépendant à l’alcool ou à autre chose. »

Les filles sont-elles plus touchées par la dépendance ?

« * Nous recevons 3 à 4 fois plus de garçons au centre que de filles.* Celles-ci se distinguent davantage par des troubles du comportement alimentaire ou d’achat compulsif. Parmi les conduites typiquement féminines, on trouve aussi les tentatives de suicide médicamenteuses par exemple. Elles abusent des médicaments (anxiolytiques, somnifères) plus facilement. Cependant, on constate à présent des conduites qui étaient socialement attribuées aux hommes – plus enclins naturellement à transgresser la loi – chez les femmes : l’alcool, le jeu, qu’elles pratiquent d’ailleurs d’une manière un peu différente. »

Comment éviter les risques ?

« Il ne s’agit pas d’empêcher les jeunes de faire la fête. Mais il faut faire en sorte qu’ils évitent les effets de mode, et de plonger dans certaines drogues qu’il vaut mieux éviter et qui refont parfois surface comme la coke. Il faut qu’ils aient dans leur entourage quelqu’un à qui se confier si besoin. Et que la prise de drogues reste exceptionnelle même si on ne sait pas exactement quels sont les dégâts qu’elles peuvent causer au niveau cérébral.

Il faut reculer l’échéance du premier verre, du premier joint… Le vrai risque c’est de tomber dans la dépendance, et que l’existence se vide de sens de ce fait, que l’on s’exclue peu à peu socialement. Il est difficile ensuite de revenir en arrière. »

Est-ce qu’on peut s’en sortir rapidement ?

« D’abord, il faut accepter l’idée d’être dépendant. Puis, que cela peut changer. Enfin, faire quelque chose pour que cela change. À partir du moment où je réalise que je suis dépendant, je dois me faire aider pour passer à l’étape suivante : ne plus l’être.

Ça peut être plus ou moins long – dix ans parfois avec l’alcool ou l’héroïne – ou prendre quelques mois – pour le cannabis ou les jeux en réseau. *L’important, c’est de ne pas abdiquer. *»