4 pistes pour apprendre à moins gaffer

Évoquez le problème avec vos ami(e)s

Pour avancer vers « la sagesse », vous pouvez vous reposer sur votre entourage proche. C’est grâce à ses amis que Vittoria, 17 ans, a pu ­progresser. « Ils savent que je suis d’un naturel spontané, alors j’échange avec eux sur ce que je vis, mes maladresses. C’est en discutant sur les moments où je dérape que j’apprends peu à peu à repérer quand, précisément, je risque de gaffer. Je vis mal certains cours parce qu’il y a des enseignants qui m’énervent et dont je n’accepte pas toujours l’autorité ; du coup, je deviens presque malpolie avec eux. En décortiquant différentes situations avec mes amis, j’y vois plus clair. Et j’espère m’améliorer au cours de l’année parce que c’est handicapant. Je veux changer et mes amis sont mes meilleurs alliés. »

Apprenez à tenir votre langue

Lucie, 18 ans, en terminale L, a décidé, seule, d’apprendre à se « tenir ». « Je suis quelqu’un de spontané et j’ai beaucoup de mal à retenir ma langue. Cela peut être en cours, en famille, ou même à la bibliothèque où je travaille le samedi comme vacataire. Dès qu’il y a une chose à ne pas dire, la phrase s’incruste dans mon esprit et ne me lâche plus. Ça m’arrive souvent quand il faut respecter les conventions sociales. Une de mes pires gaffes récentes a eu lieu au lycée. J’ai critiqué l’humour vaseux de notre prof d’option maths. J’ai lancé trop fort à mes potes, un midi, dans une salle de cours : ‘Ce prof a un humour tellement pourri que ça me dégoûte de faire des blagues !’ L’une de mes copines s’est retournée pour me prévenir qu’il était toujours là… Il est sorti de la salle, où il déjeunait, en nous lançant : « Puisque vous vous préoccupiez de mon bien-être, j’ai bien mangé, merci. » Depuis, j’essaie de me contrôler, surtout pendant les intercours ou dans la cour de récré qui semblent des espaces privés et qui sont des espaces publics ! »

Canalisez vos émotions

La maîtrise de l’expression de vos émotions est la clé dans la grande majorité des situations. Vous n’êtes plus un enfant de 3 ans qui trépigne parce que sa petite voiture est cassée ou qu’il a raté son dessin ! Vous êtes en chemin vers l’âge adulte… Certes, les grandes personnes colériques et lunatiques existent… mais on peut les éviter ! « Ressentir de la colère est normal, mais la sortir de soi subitement et de manière inadéquate ne l’est pas, précise Olivier Spinnler, psychologue. Depuis Socrate, on tend à cela : notre parole doit être impeccable et nous devons être en accord avec elle à 100 % ! »

Léa, en terminale L, essaye : « C’est toujours difficile pour moi de ne pas exploser, mais j’essaie de respirer, de rester calme, et l’envie de dire une énormité s’en va. Je me rends compte que les autres ne peuvent pas lire mes pensées comme dans un livre, et ça me redonne confiance en moi. » Merlin, 16 ans, gaffeur et grand émotif, tente l’autocontrôle : « Comme j’ai des problèmes avec les filles (je me fais souvent larguer), je ne suis pas à l’aise, je me trompe dans les prénoms ! J’ai souvent peur de les vexer, alors je fais super gaffe, j’y pense quand je leur parle. J’essaie de bien me concentrer, mais il faut avoir l’air naturel ! Et puis, j’ai commencé le karaté, c’est très bon pour le contrôle de soi ! »

Travaillez à maîtriser votre corps

La maladresse verbale est souvent liée à une gêne physique : comment gérer sa carcasse au milieu des autres, sous ce regard qui semble inquisiteur ? Lola, 22 ans, en DUT (diplôme universitaire de technologie), se souvient : « Au lycée, puis en prépa, j’étais la sœur de Gaston Lagaffe. Je cumulais les bourdes, je bégayais, je parlais trop fort ! » C’est le théâtre et le chant qui l’ont sauvée : « À la fin d’hypokhâgne, j’étais mal dans ma peau à force de passer pour LA gaffeuse. J’ai dit ‘stop’ et je me suis inscrite à deux cours. Sur les planches, j’ai appris à contenir mon corps, à me positionner dans l’espace. Le chant m’a apaisée. En même temps que je lâchais la pression, je me détendais en restant concentrée. » La leçon qu’a retenue Lola ? « Il faut tenir sa langue, maîtriser ses actes et ses paroles pour s’en sortir socialement. »

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