Une rumeur sur vous ? Comment éviter qu’elle dégénère

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Publié le 05/11/2014 par TRD_import_SamanthaCorti ,
Si le coll ege et le lycee sont avant tout des lieux de rencontres, d'experiences et d'evolution, nul n'est a l'abri de rumeurs qui, dans certains cas, peuvent gacher toute une scolarite. Comment gerer si cela vous arrive, et a qui en parler ? Voici les conseils d'une pro et la marche a suivre en 3 questions/reponses.

© PlainPicture

Si vous êtes victime de rumeurs dans votre établissement scolaire, dites-vous bien que cela n’est pas irréversible. Jessica Boutan Laroze, psychologue clinicienne à l’École des Parents et Éducateurs d’Ile-de-France, vous indique les pistes à suivre pour faire face à ces circonstances.

Que faut-t-il se dire avant tout ?

« Il est important d’évaluer d’abord le degré de la rumeur, les conséquences qu’elle peut avoir et les nuisances qu’elle provoque au quotidien, explique Jessica Boutan Laroze. S’il est question d’une ‘petite rumeur’, il est préférable de la prendre avec humour et de montrer l’absurdité de la chose. Le risque lorsque l’on se justifie, c’est de faire grossir la rumeur en question. »

Justement, lorsqu’une rumeur prend de l’ampleur, la psychologue indique que  » se justifier se révèle souvent inefficace. L’idée est d’agir, faire circuler une information contraire à la rumeur, et montrer par son comportement qu’elle est fausse. Surtout, il faut rester visible, ne pas se cacher. Car s’isoler, c’est laisser place aux fantasmes. Il est très important, dès le départ, de ne rien laisser passer, c’est-à-dire de ne pas accepter les phrases irrespectueuses ou malveillantes à son sujet. Poser des limites claires évite que les rumeurs démarrent. Ne soyez pas agressif mais ferme. Même si l’information qui circule se révèle être vraie, rien ne justifie d’être maltraité. »

Jessica Boutan Laroze termine en expliquant qu’il peut arriver que la personne (ou le groupe) à l’origine des rumeurs soit elle-même fragile et vous pointe du doigt pour ne pas être confrontées à ses propres fragilités. En comprenant ceci, dans certains cas, cela peut vous aider à redevenir acteur de la situation.

Vers qui se tourner en priorité ?

« Vers ses amis, sa famille, ses frères et sœurs, répond d’emblée la psychologue. Plus on en parle, plus on extériorise le problème, plus on avance. Cela permet de prendre du recul et d’agir en conséquence ». Cependant, il est important d’évaluer le degré de la situation : « la souffrance est en quelque sorte une sonnette d’alarme. Si vous souffrez, il faut prévenir les responsables de l’établissement, quitte à passer pour une ‘balance’ durant quelques jours. C’est leur rôle de réguler les relations entre jeunes. Et symboliquement, vous montrez que vous savez réagir et dire stop. »

D’autres personnes peuvent également nous venir en aide, comme l’infirmière ou le psychologue de l’école. « Le manque de confiance en vous peut facilement vous amenez à penser que vous méritez ce qu’il arrive. Alors vous laissez faire et vous banalisez ainsi la situation. Un thérapeute peut vous aider à reprendre confiance en vous et à comprendre que rien ne peut légitimer le manque de respect  » ajoute Jessica Boutan Laroze.

Quelles démarches entreprendre ?

« Si vous avez l’occasion de parler à la personne responsable de la rumeur, mieux vaut le faire seul ou avec un adulte responsable. Évitez d’être en compagnie d’un groupe car l’élève en question pourrait se sentir attaqué et n’entendra pas ce que vous aurez à lui dire. Vous avez le droit d’être en colère, mais dans certains cas, un simple rappel à l’ordre peut se réveler efficace. Si les choses n’avancent pas, vous pouvez aller jusqu’à porter plainte. C’est vrai qu’il est difficile d’apporter les preuves nécessaires, mais dans certains cas un simple rappel à la loi peut s’avérer efficace. En portant plainte, vous montrez déjà que les limites ont été dépassées et que ça ne peut plus durer. »

La psychologue rappelle aussi que plusieurs dispositifs sont mis en place afin de guider les jeunes victimes de rumeurs scolaires : Jeunes Violences Écoute, Fil santé jeunes, Inavem ou encore Stop Harcèlement, qui permet à un référent académique d’intervenir directement dans votre établissement.