Je ne me souviens de rien : comment améliorer ma mémoire ?
« Jusqu’en fin de seconde, j’avais de graves difficultés à me souvenir des formules de maths, des verbes irréguliers, des dates en histoire, j’étais pire qu’un poisson rouge, raconte Émilie, 17 ans, en terminale L au lycée Jean-Perrin à Lyon (69). Certes, je n’avais aucune méthode de travail et j’essayais de tout mémoriser à la dernière minute, mais en plus, comme je suis une fille hyper inquiète, j’avais des trous noirs au moment des contrôles. »
Après un passage de justesse en première L, Émilie a réagi. « Rien n’allait dans ma vie, avec mes parents c’était tendu, au lycée c’était compliqué avec les profs, j’étais mal, poursuit-elle. Grâce à un travail sur moi, je me suis un peu calmée et j’ai, enfin, pu commencer à apprendre calmement. »
« Les adolescents sont en général solides, et leur capacité d’adaptation aux changements est immense, explique Philippe Jeammet, pédopsychiatre, mais certains ont des passages plus compliqués à vivre, comme s’ils étaient dans une tempête. Dans ces moments-là, la concentration, la mémorisation ne sont pas impossibles, mais parfois difficiles. » C’est en grandissant qu’Émilie a pu se poser, se détendre et donc commencer à se concentrer.
15-25 ans : les meilleures capacités !
« Je n’ai jamais eu de problèmes en classe, j’ai assuré, j’aimais avoir de bonnes notes, raconte Clément, 16 ans et demi, en première L, classe européenne au lycée Alphonse-Daudet à Nîmes (30). Cependant, j’ai eu une espèce de blocage à la fin du collège, je ne retenais plus rien, puis, arrivé au lycée, ça s’est remis en place et là, comme par magie, j’ai eu une bonne mémoire ! »
« Ce n’est pas magique, corrige Alain Lieury, professeur de psychologie cognitive à l’université Rennes 2 (35) et grand spécialiste de la mémoire. Certains adolescents peuvent être pris par d’autres préoccupations, l’amour, les copains, les séries télé, ce qui les éloigne provisoirement des affaires scolaires, mais globalement, c’est vraiment entre 15 et 25 ans qu’on a les meilleures potentialités ; c’est le meilleur âge pour apprendre ! »
Et c’est justement à ce moment-là qu’on vous demande de fournir un gros effort ! La vie est bien faite, n’est-ce pas ? Et comme i l n’y a pas une mais des mémoires, à vous d’inventer, de tester et d’élaborer vos astuces pour apprendre. Sachant qu’elles pourront évoluer au cours des études. À 12 ans, Lola, aujourd’hui 14 ans, en troisième dans un collège de Nîmes, répétait « comme un perroquet ». Maintenant, elle écrit, lit, relit et apprend en marchant.
Travailler autrement pour mieux retenir, d’accord mais comment ?
Il faut tout essayer jusqu’à trouver la méthode qui vous convient le mieux et avec laquelle vous êtes à l’aise. Voici, pour vous aider, 6 recettes testées à lire dans la suite du dossier.
Les ennemis de la mémoire
Alcool. C’est l’ennemi numéro 1. Il détruit les neurones, ou cellules du cerveau. En particulier l’hippocampe, essentielle pour la mémorisation.
Cannabis et autres drogues. Elles fusillent les neurones et les synapses entraînant des troubles des fonctions intellectuelles. Le cerveau bogue.
Manque de sommeil. La fatigue ralentit l’organisme. C’est aussi au cours de bonnes nuits de sommeil que les informations passent de l’hippocampe dans le néocortex où elles sont stockées.
Stress. Une étude américaine a démontré que le volume de l’hippocampe des soldats ayant passé plusieurs mois au combat passait de 12 cm3 en moyenne à 2 cm3.
Tabac. Les recherches actuelles sur la maladie d’Alzheimer montrent que la nicotine favorise celle-ci et l’aggrave. Par ailleurs, fumer augmente les palpitations du cœur.
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