Ces travaux que ne refusera pas votre proprio

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Publié le 27/09/2012 par TRD_import_DaisyLeCorre ,
Ras-le-bol du papier peint annees 70 pose dans votre studio par votre proprio ? Envie d'abattre la cloison entre la cuisine et le salon ? Attendez avant de tout changer, il y a quelques regles a respecter…

Alfred, 27 ans, jeune diplômé en journalisme, vit dans son appartement nantais depuis 6 mois. Pour rendre son T1 un peu plus fonctionnel, il a décidé d’y aménager un… bar ! Après avoir acheté le matériel nécessaire pour mener à bien son projet, il est passé à l’action.

“Pour réaliser mon premier niveau de comptoir, j’ai acheté deux meubles que j’ai fixés au sol. Évidemment, j’ai été obligé de faire des trous !” Et la propriétaire dans tout ça ? “Je n’attendais pas sa permission pour m’y mettre, j’avais décidé de le faire quoi qu’il en soit. En fait, je ne lui ai pas vraiment laissé le choix. Je l’ai juste appelée pour tâter le terrain en lui suggérant l’idée que j’allais sûrement construire un bar dans mon appartement d’ici peu…”

_Alfred : « j’avais décidé de le faire quoi qu’il en soit. »

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Heureusement pour Alfred, la propriétaire n’a rien trouvé à redire. Deux jours après, le jeune homme trinquait déjà avec ses amis au-dessus de son bar ! Fier de sa réalisation, il réitérerait volontiers l’expérience.

Pas d’accord préalable du proprio… pas de travaux !

Et si la propriétaire avait refusé qu’Alfred construise son bar ? “En tant que locataire, il y a des limites à ne pas franchir , souligne Régis, professeur à l’ESPI (École supérieure des professions immobilières), à Paris. En théorie, on ne peut pas transformer son logement (même pour l’améliorer) sans l’accord préalable écrit du propriétaire. Sans quoi, celui-ci a le bénéfice des transformations réalisées et ne doit verser aucune indemnité au locataire. De même, il est important de savoir que tous les travaux liés au logement ne sont pas forcément à la charge du propriétaire. Toutes les petites réparations et les dépenses d’entretien courant sont à la charge du locataire.”

Mais la frontière entre simple aménagement et “transformation” n’est pas toujours évidente à distinguer. Ainsi, le locataire n’est pas obligé de demander l’autorisation au propriétaire pour peindre ou tapisser les murs de son appartement dans la couleur de son choix… à condition qu’elle n’empêche pas une “habitabilité normale des lieux”. Certaines couleurs sont donc à éviter (le noir du sol au plafond, par exemple), mais vous pourrez toujours tout repeindre en blanc lorsque vous quitterez votre logement, histoire de sauver votre caution…

Un mois de loyer offert

_Anthony : « j’ai commencé par changer le parquet. »

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Parfois, il arrive aussi que des locataires sympathisent avec leurs propriétaires. C’est ce qui est arrivé à Anthony. Le jeune homme de 27 ans, qui a repris ses études en septembre, vit dans un deux-pièces de 40 m2 flambant neuf du côté de Versailles (78). Du parquet au dressing en passant par la cuisine dernière génération, tout lui plaît. Et pour cause… Il a tout fait lui-même !

Lorsqu’il s’est fait licencier en 2010 de son premier job, il a profité de son temps libre pour bricoler un peu dans son appartement. “Cela faisait 6 mois que je vivais dedans et je ne le trouvais pas très pratique. Il n’y avait pas de rangements, par exemple…”

Face à l’envergure des travaux à réaliser et au coût que cela allait engendrer (4 000 € au final), il décide de contacter son propriétaire pour lui proposer un deal. “Je lui ai soumis l’idée que je pouvais réaliser quelques aménagements gratuitement à condition qu’il paye tout le matériel nécessaire.” Face à une main-d’œuvre gratuite et apparemment compétente, le propriétaire s’est laissé facilement séduire. “J’ai commencé par changer tout le parquet. Ensuite, j’ai refait la salle de bains, j’ai posé un dressing et j’ai installé une cuisine aménagée.

_Anthony : « j’ai installé une cuisine aménagée. »

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À la fin de chaque pièce, le propriétaire venait voir ce que ça donnait, il était ravi !” se souvient le jeune homme qui prenait même le temps de boire une bière avec son proprio entre deux coups de pinceau. Le clou de l’histoire ? Anthony a réussi à négocier un mois de loyer gratuit… 700 € bien mérités !