Attentats de Paris : comment se remettre au travail après ces événements ?

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Publié le 18/11/2015 par TRD_import_ValentinChatelier ,
Suite aux attentats qui se sont deroules a Paris vendredi 13 novembre 2015, il est difficile de se replonger completement dans ses cours, de se concentrer a nouveau. Images en boucle, scenes choquantes, fatigue et stress... de nombreux facteurs vous empechent de reprendre le rythme. Alors, que faire ?

Des couloirs de vos établissements aux réseaux sociaux : vous êtes nombreux à témoigner de la difficulté de la reprise des cours, après les attentats. « Un des étudiants de l’université de Montpellier a été tué au Bataclan. Il y a eu une minute de silence », résume Sébastien Avallone, chargé de TD en finances publiques dans cette même université. Une émotion que toute la France partage et qui peut rapidement faire décrocher les étudiants.

#1. Se couper d’images trop choquantes

Personnes décédées, présence militaire et policière renforcée, suspects en liberté, peur… les raisons d’être choqué par les événements sont multiples. Caroline Bernard, psychologue clinicienne, estime qu’il est important de s’en déconnecter partiellement. « On a été abreuvé d’images, en boucle, qui peuvent empêcher l’apprentissage et le travail intellectuel. On n’arrive plus à se concentrer et on est pris dans ce tourbillon », résume celle qui est également chargé de cours de psychologie et de psychosociologie à l’université Paris 13. Il est donc important de pouvoir « se couper un peu de ces images, sortir de la sidération ». Sébastien Avallone donne le même conseil. « J’aurais plutôt tendance à déconseiller à mes étudiants de suivre les chaînes d’infos en continu ».

#2. Travailler à plusieurs

Si le travail en autonomie s’avère trop compliqué, il est possible de changer temporairement ses méthodes de travail. « Il n’y a pas qu’une seule manière de travailler. On peut par exemple réviser à plusieurs, discuter des cours avec des amis », considère Caroline Bernard. Un conseil qui a notamment été suivi par Théo, étudiant en première année de droit à Paris 11. « Lundi, j’ai travaillé en groupe, c’était bien et on a pu avancer ensemble », raconte-t-il. Travailler à plusieurs permet d’éviter de rester seul à ressasser les événements passés et d’avancer sur ses devoirs avec ses camarades.

#3. Trouver son lieu de travail idéal

« Il faut trouver des endroits les plus calmes possibles et peu fréquentés pour se remettre à travailler. Non pas parce que des endroits fréquentés seraient dangereux, mais pour réussir à se vider l’esprit », juge Lotfi Benkanoun, chargé de TD en droit constitutionnel à Paris 11. Une vision que ne partage pas forcément Théo, qui préfère aller à la BU. « Ça cadre, on est obligé de se concentrer », considère l’étudiant. Le lieu de travail idéal pour se remettre dans le rythme des études dépend en réalité des étudiants. Certains préféreront le cadre de la BU, d’autres la tranquillité de son salon, voire l’ambiance conviviale des cafés. Si vous n’arrivez pas à travailler, n’hésitez donc pas à changer de lieu. Vous pourrez ainsi trouver le cadre de travail qui vous convient et qui vous permettra de vous remettre sur les rails.

#4. Se laisser le temps de digérer

Malgré tous ces conseils, vous n’arrivez vraiment pas à vous replonger dans vos notes pour faire des fiches ? Impossible de vous concentrer ? Rassurez-vous, vous n’êtes pas le seul. « C’est peut-être le moment d’aller voir des amis, de discuter avec eux, résume Caroline Bernard. On peut aussi trouver des choses qu’on a envie de faire. Peut-être qu’on n’arrive pas à apprendre un cours, mais que l’on a envie de voir un documentaire, une émission. Ce n’est pas du temps perdu ». Continuer à travailler alors que vous n’êtes pas assez concentrés n’est pas productif. N’hésitez donc pas à faire une pause de quelques jours pour vous aérer l’esprit. Mais si la période s’allonge, il faut en parler. « Si les personnes n’arrivent pas à reprendre leurs activités, ça veut dire qu’un traumatisme s’installe. Dans ce cas-là, il est nécessaire d’en parler avec des gens bienveillants autour de soi », note la psychologue.