Cher, stressant, prenant… Faut-il vraiment passer son permis de conduire ?
Les raisons de ne pas passer le permis
Emma, 24 ans, diplômée d’une licence d’arts plastiques a peur de se ruiner en heures de conduite. « Je sais que je vais mettre plus de temps à l’avoir que d’autres, donc dépenser plus d’argent. C’est un sacré frein pour moi. » Claudie, gérante d’auto-école, relativise : « Le permis passé à 20 ans, c’est un investissement de 2.000 €, rentabilisé sur 40 ans, soit… 4 € par mois ».
Timothé, 24 ans, en master 2 d’école de commerce spécialisation entrepreneuriat à Paris, trouve des raisons pratiques de repousser son inscription en auto-école. « Avec les transports en commun et les applications de VTC (voiture de transport avec chauffeur), je peux me déplacer comme je veux dans Paris et sa banlieue. » Pour Julie , 21 ans, étudiante à Sciences po Bordeaux, c’est le stress qui la bloque : « Conduire m’angoisse un peu, et j’ai peur d’échouer à l’examen. » C’est aussi une question de temps à y consacrer. Timothé travaille actuellement sur un projet de « social business » en parallèle de ses études. « C’est déjà assez prenant. »
Permis de conduire : quel est le taux de réussite de votre (future) auto-école ?
La pression de l’entourage n’aide pas
Julie subit en plus la pression de ses proches : « Mes parents ne comprennent pas, surtout que ma petite sœur pourrait l’avoir avant moi, la honte… » Une pression plus relative pour Emma : « Évidemment, mes proches souhaiteraient que je l’ai, et ils ne comprennent pas toujours mon choix. Mais ils savent aussi que ça a un prix ». Argument qu’elle leur oppose régulièrement : « La plupart de mes amis ne l’ont pas, alors qu’ils sont plus âgés que moi. Ça me rassure, j’ai encore le temps. » Les parents de Timothé sont taquins sur le sujet car sa petite sœur l’a eu avant lui. Mais sans pression : « Ils comprennent mon choix, mais me disent que je devrais le passer pour des raisons professionnelles ».
Comment trouver votre auto-école ?
Pour rester zen, le passer au bon moment
Il faut aussi relativiser : entre les transports en commun, la location de vélos, et les services de transports comme Uber, avoir son permis est-il indispensable ? Pour Emma, « c’est un plus, mais pas essentiel ». À Paris, Timothé liste déjà les désagréments : » Les embouteillages, chercher une place pour se garer, le stress au volant… « . Julie considère le permis comme nécessaire, aussi bien pour ses études que pour sa future vie professionnelle. « J’ai déjà vu des jobs me passer sous le nez parce que je n’avais pas le permis. » Alors autant l’avoir…
Emma espère pouvoir se lancer en 2017, « si l’argent et le temps me le permettent ». Idem pour Julie, qui projette de se lancer cet été : « J’aurai le temps, ce sera l’occasion de ne faire que ça. » Timothé, en revanche, tient tête : « Dans trois ou quatre ans minimum. Je ne resterai peut-être pas toute ma vie à Paris, alors oui, la voiture deviendra peut-être nécessaire. » Pierre, moniteur d’auto-école à Dijon, confirme : » Inutile de se lancer si on ne le veut pas. Quand c’est nécessaire pour certains jobs, le passer devient une motivation « .
Quelques arguments pour vous donner envie de vous lancer :
Conduire, c’est être indépendant
Claudie, gérante de l’auto-école Campus à Dijon, associe le permis de conduire à l’indépendance et l’autonomie. « On n’est plus dépendant de personne. Si vos parents ne peuvent pas vous emmener quelque part, peu importe, vous prenez la voiture et vous y allez seul. »
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Conduire, c’est rentable…*
« On peut faire des concessions », explique Guillaume. « Arrêter d’acheter deux paquets de cigarettes par semaine, moins dépenser en sorties, travailler un peu l’été pour mettre de coté. » Claudie résume : » Le permis c’est un investissement pour la vie. » En effet, un iPhone 7, qui coûte 769 € (minimum) et sera utilisé trois ou quatre ans (maximum) coûte 20 € par mois.