VIH : prévention, dépistage, traitement… Où en est-on aujourd’hui ?

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Publié le 27/06/2016 par bettybetzy ,
Prévention, dépistage et traitement font partie de ce que l’on appelle la "prévention combinée". Il s’agit de tous les moyens mis en œuvre pour se protéger du VIH, le virus à l’origine du sida. En France, la contamination par le VIH a concerné près de 6.600 personnes en 2014. Une chose est sûre : parce que vous avez une vie sexuelle, vous êtes concernés !

Désormais, on combine le port du préservatif avec d’autres moyens de prévention, comme le dépistage et les traitements, pour diminuer les risques de contamination par le VIH. Puisque vous êtes concernés, faisons le point sur les solutions existantes.

Le préservatif

Bien qu’il existe aujourd’hui d’autres moyens de prévenir et de réduire les risques de contamination par le VIH, le port du préservatif reste essentiel à la prévention. C’est lui le patron ! *

En pratique.* Toujours en avoir sur soi ! Vous pouvez télécharger l’application TUP, qui vous propose de connaître les points de vente des préservatifs à proximité (grâce à un système de géolocalisation ). L’appli vous donne également le mode d’emploi des préservatifs, masculins et féminins, et vous conseille si jamais la capote craque.

Le dépistage

Se faire dépister est un acte de prévention. Plus le traitement est commencé rapidement, plus l’espérance de vie augmente et plus le risque de transmission aux partenaires diminue. En France, en 2010, 2 personnes sur 10 ignoraient leur statut sérologique*.

En pratique. Vous pouvez vous faire dépister dans un centre gratuit et anonyme. L’application TUP les répertorie. Sinon, rendez-vous sur Sida Info Service. Vous pouvez également aller dans un laboratoire d’analyse médicale classique. De plus, depuis presqu’un an un autotest est disponible en pharmacie. Il se réalise via une simple goutte de sang, et son résultat est lisible en quinze minutes. Cet autotest est fiable pour détecter une infection au VIH datant de plus de trois mois mais peut être mis en défaut en cas d’infection récente.

Les traitements antiviraux

Une personne séropositive suivie, qui prend des traitements antiviraux et réduit ainsi sa charge virale (alors indétectable), réduira les risques de transmettre le virus de 90 %. Le port du préservatif reste donc essentiel.

En pratique. Si vous apprenez que vous êtes séropositif à la suite d’un test de dépistage dans un centre spécial ou dans un laboratoire classique, un médecin sera là pour vous guider. Si vous êtes seul chez vous, après avoir réalisé un autotest, appelez Sida Info Service (0 800 840 800, gratuit et anonyme). Vous serez guidé vers un médecin spécialiste, qui vous prescrira un traitement et vous accompagnera. Un médecin généraliste peut, lui, renouveler le traitement mais ne peut pas le prescrire.

Le traitement préventif pour les personnes qui s’exposent

On parle ici du traitement de pré-exposition (PrEP), c’est-à -dire d’un traitement à prendre avant un risque de contamination. Car si nous sommes tous exposés au risque de contamination par le VIH, certaines personnes s’exposent davantage, par exemple dans la communauté homosexuelle. Ce traitement de pré-exposition offre la possibilité de prendre un traitement de bithérapie avant et après un rapport sexuel à risque. *

En pratique.* Ce traitement n’est pas en libre service. Si vous pensez en avoir besoin, rapprochez-vous d’un service hospitalier spécialisé ou rendez-vous dans un centre gratuit de dépistage. Pour connaître les lieux près de chez vous, appelez Sida Info Service : (0 800 840 800, gratuit et anonyme).

Le traitement d’urgence après une prise de risque

Ici, le traitement est un traitement de post-exposition, qui suit un rapport à risque. Pour éviter la contamination par le virus, ce traitement doit être pris dans les 4 heures qui suivent le rapport. Vous pouvez néanmoins le prendre jusque dans les 48 heures après le rapport, bien que l’efficacité diminue (même principe que pour une pilule du lendemain). Le traitement se prend ensuite pendant un mois.

En pratique. Il faut vous rendre aux urgences.

L’abstinence

L’abstinence fait partie de la prévention combinée. « Je ne suis pas obligé d’avoir ce rapport sexuel ce soir. Rien ne m’y oblige, surtout si je suis face à un risque : je n’ai pas de préservatif, je ne sais où en trouver, je ne connais pas mon partenaire… »

Et le vaccin ? Les recherches avancent, mais pas de scoops à l’horizon. D’où ces nouvelles pistes présentées ici, qui sont de réelles avancées et qu’il est nécessaire de connaître.

Merci à Valérie Achart Delicourt, cadre paramédical du pôle Immunologie Infection Inflammation à l’hôpital de la Salpêtrière, et au Dr. Anne Simon, responsable du centre de dépistage des infections sexuellement transmissibles (CDAG, CIDDIST) de la Salpêtrière.

(*) D’après le rapport 2013 « Prise en charge médicale des personnes vivant avec le VIH. Recommandations du groupe d’experts » – sous la direction du Pr Philippe Morlat et sous l’égide du CNS et de l’ANRS.