Trois BD pour voir autrement l’homosexualité

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Publié le 06/11/2013 par TRD_import_LilyJoseph ,
La bande dessin ee s'empare des sujets de societe. Et elle (le) fait bien ! Quelques mois apres les debats autour du mariage pour tous, voici trois BD a decouvrir ou a faire decouvrir.

« Les Gens normaux, ça n’existe pas » : 10 récits

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« Les gens normaux », coordonné par Hubert (Casterman)._

« L’hostilité, la dérision, quand ce n’est pas la violence verbale ou physique à l’encontre des homosexuels et des lesbiennes demeurent encore présentes chez certains de nos concitoyens, même s’ils en refrènent, législation oblige, les expressions publiques », rappelle Robert Badinter dans la préface de cet album. « Les gens normaux » est un livre à lire. Et à faire lire aussi. Il « témoigne de cette difficulté d’être reconnu et accepté comme homosexuel par tous, avec la simplicité et le respect qu’on doit à tout être humain dans une société libérée de ses préjugés et de ses pulsions à l’encontre de ceux que certains ressentent encore comme différents et donc comme menaçants. » (Robert Badinter toujours.)

Ce qu’offre à lire « Les gens normaux », ce sont dix témoignages, dix rencontres faites – et scénarisées – par Hubert, et mises en image par dix dessinateurs différents ; ce qui contribue à singulariser chaque parcours. On découvre ainsi Virginie qui, quand elle discute avec ses collègues infirmières de ses relations amoureuses, raconte faire usage du pronom « iell » ; un « entre les deux » pour ne dire ni il, ni elle. Ses craintes ? « Ce qui pourra se dire derrière, pas devant. » Elle raconte ainsi avoir « peur de l’hypocrisie, et que [son] travail puisse en pâtir, qu’on puisse [la] faire passer pour une mauvaise infirmière à cause de ça. »

Il y a aussi Momo, qui raconte la façon dont il a été persécuté dans son pays, en Guinée, puis son arrivée en France, où il est toujours en attente de papiers. Il y a encore Bénédicte, anciennement Kévin, qui évoque sa vie, depuis l’enfance – dès le primaire, le petit garçon qu’elle était alors, sentait qu’il était différent – aux très douloureuses opérations – sept en un an et demi – qui ont achevé de lui donner une apparence féminine et qui lui ont également permis d’officialiser son changement dans l’état civil.

Religion, famille, maladie, parentalité, société… « Les gens normaux » est d’une grande richesse, multiple, comme l’est la société. Le plus : des contributions d’historiens, politiques et autres sociologues qui viennent accompagner ces témoignages forts. Ce livre affirme – puisqu’il est apparemment encore nécessaire de la rappeler – que « la normalité, ça n’existe pas ». Dans l’épilogue de cet ouvrage, Hubert cite les propos d’un psy qui lui a – confie-t-il – « sauvé la vie » : « Ne vous sentez pas obligés de vous conformer à la norme des autres, les gens normaux, ça n’existe pas. » Des récits percutants, jamais moralisateurs. Un livre utile en plus d’être passionnant à lire, puisque, comme le rappelle Robert Badinter : « La lutte pour la dignité des homosexuels n’est pas achevée dans nos sociétés démocratiques. »

(Cliquer sur les images pour les agrandir)

« La Ligne droite » : être ado et homo

Hubert encore. Toujours avec talent. « La ligne droite » raconte l’histoire d’Hadrien, un adolescent qui peine à se trouver ; à trouver sa place, que ce soit au sein de sa famille ou à l’école. Il vit l’âge des premiers émois, homosexuels en l’occurrence. Un récit fin qui n’en fait jamais trop. Si les illustrations de Marie Cailloux peuvent, dans un premier temps, paraître un peu froides, elles permettent en réalité au lecteur de prendre de la distance par rapport au récit, de ne jamais avoir l’impression d’être « manipulé » par une histoire particulièrement sensible. Les formes très géométriques et les couleurs peuvent certes dérouter, mais ces éléments tendent au final à donner à « la Ligne droite » un aspect intemporel. Et contrairement au sentiment qu’un regard – trop – rapide peut donner, les personnages sont ici parfaitement incarnés. Un livre fort.

« La ligne droite », d’Hubert et Marie Cailloux (Glénat).

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« La Lesbienne invisible », c’est Océane Rose-Marie. Pourquoi invisible ? Vous le découvrirez vendredi 8 novembre 2013 à travers un entretien publié sur Letudiant Trendy ! Soyez au rendez-vous.

"La Lesbienne invisible", d’Océane Rose-Marie et Sandrine Revel (Delcourt).

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