Testez le freestyle indoor, le nouveau sport dans le vent

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Publié le 17/03/2017 par TRD_import_ClaireChédeville ,
Voler vous a toujours fasciné mais vous êtes effrayé par l’altitude ? Optez pour la chute libre en soufflerie ! Trois freestylers de haut niveau vous expliquent pourquoi il ne faut plus attendre pour prendre votre envol.

« Voler, c’est un rêve devenu réalité » confie Domitille Kiger, championne du monde de Freefly (2012) et sélectionnée en équipe de France aux Windgames 2017. Le tunnel aérodynamique ou « soufflerie indoor » a été initialement créé pour l’entraînement au parachutisme, au Freefly et autres disciplines en extérieur. Au fur et à mesure, les simulateurs de chute libre ont permis l’avènement d’un nouveau sport, le freestyle indoor.

Des règles simples

La compétition s’organise comme une « battle » (combat) entre équipes de 2 ou 4 membres. Le principe ? Effectuer un enchaînement de trois figures le plus vite possible puis une chorégraphie jugée sur la technique et l’esthétique.

« Celui qui concourra seul n’aura à réaliser qu’une chorégraphie appelée ‘Routine’, dans laquelle il devra accomplir des figures imposées », explique Domitille Kiger. Elle est d’ailleurs à l’origine d’une nouvelle discipline : « j’ai décidé, avec une bande de copines, de développer le ‘4ways dynamic’ en soufflerie, nous réalisons les mêmes épreuves (vitesse et chorégraphie) mais à 4. On est la seule équipe féminine à faire ça », sourit-elle.

Un sport accessible à tous

L’âge minimum pour tenter un premier vol dans une soufflerie est de 5 ans. « C’est un vrai avantage ! Pour commencer le parachutisme il faut avoir 15 ans. À cet âge-là, on peut déjà être un champion dans un tunnel sans jamais avoir sauté d’un avion », explique David Petracco, champion du monde en soufflerie en 2015. La discipline est mixte, les hommes et les femmes s’affrontent ou concourent ensemble.

Contrairement à d’autres sports plus physiques, la « danse du vent » ne demande pas d’être marathonien. « Je fais du gainage pour me préparer mais rien de plus. En volant, on ne se rend pas compte qu’on fait beaucoup de cardio », raconte Domitille Kiger.

Par ailleurs, la pratique de la gymnastique peut être un avantage pour plus de souplesse lors de la réalisation des figures. Pourtant certains n’en ont jamais eu besoin. « Il faut surtout de la volonté et ne pas avoir peur de se cogner contre les parois du tunnel ou contre son coéquipier, ça arrive », sourit Cathy Bouette, la partenaire de Domitille et championne du monde de freefly 2008. Les freestylers sont d’ailleurs équipés d’un casque pour éviter les accidents mais surtout pour se protéger du vent. « En soufflerie, on contrôle la ventilation, on apprend toujours avec douceur, il est très rare de se faire vraiment mal », ajoute Domitille.

Développer sa créativité

« L’épreuve artistique a été ajoutée à la compétition il y a peu de temps. Aujourd’hui, chacun est jugé sur le niveau de difficulté des figures, la présentation et l’exécution du programme », explique Cathy Bouette . Cette nouvelle formule pousse les compétiteurs à développer leur créativité. La chorégraphie est d’abord répétée au sol avec la musique pour que les mouvements correspondent parfaitement au rythme. « On travaille les pas comme un puzzle qui se formera au moment du vol », raconte Domitille Kiger, « quand j’attrape la main de Cathy, il faut être synchro ». Plus tard, « nous pensons faire appel à des chorégraphes pour rendre l’épreuve artistique plus impressionnante », souligne David Petracco.

Une sensation de liberté

« J’adore ce type de vol, notre corps est en apesanteur. C’est enivrant, on a l’impression d’être capable de tout« , dit Domitille. Même si le freestyler est enfermé dans un immense tunnel vertical aux parois de verre, les sensations restent très proches d’une chute libre en parachute, la peur et l’altitude en moins ! « C’est très difficile de décrire ce que je ressens. J’arrive à exécuter des pirouettes dans les airs en étant porté par le vent, c’est exceptionnel ! Ce sport est addictif ! »

*Les vols peuvent s’effectuer à n’importe quelle heure du jour et de la nuit sans se soucier des conditions météorologiques *: « Lors de notre entraînement pour les Windgames, on volait de 1 h à 5 h du matin, on avait l’impression de rêver ! », ajoute Domitille Kiger. Sa partenaire partage sa passion pour la soufflerie : « être capable d’utiliser son corps pour se déplacer dans l’air comme un avion est la meilleure des sensations pour moi ! »

Combien ça coûte ?

Seul bémol, le prix ! Un baptême coûte entre 50 et 70 € selon les établissements (59,90 € à la soufflerie de la Villette à Paris). Selon Domitille Kiger, le plus intéressant pour les étudiants est de se faire embaucher dans un tunnel. « La plupart des souffleries laissent leurs employés voler gratuitement entre deux sessions ouvertes au public, c’est ainsi que certains peuvent évoluer et devenir instructeur ». Les passionnés auront l’occasion de se faire repérer par des professionnels. « Ils pourront alors être sponsorisés comme Cathy et moi. »