« Tes études ou moi ! »… comment ne pas en arriver là

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Publié le 06/06/2014 par TRD_import_VirginiePlaut ,
Prenez deux etudiants amoureux. Plongez-les dans des etudes brillantes mais stressantes. Observez la reaction et l'electricite qui monte au fil des mois a la maison… Vous vous reconnaissez ? Alors lisez ces conseils pour que ne survienne pas le clash de trop.

Savoir concilier études et amour : un travail quotidien ! // © iStock

Alexandrine en est certaine, ce sont ses études qui sont à l’origine de l’échec de son couple. « Tout allait bien entre nous jusqu’à mon entrée en prépa, assure la jeune femme. Cela faisait deux ans qu’on était ensemble, on s’entendait vraiment bien, on était très complices, on faisait des projets, on voulait emménager ensemble… » Mais tout a dégénéré après leur bac. « Louis est allé en fac de maths, moi, en prépa, en maths sup. Et à partir de là, nous n’étions plus sur la même longueur d’onde… Lui était très cool, il n’avait pas de partiels avant plusieurs mois. Alors que moi, j’avais des échéances stressantes toutes les semaines. Je suis devenue très irritable, je lui faisais souvent le reproche de ne pas me soutenir, de ne pas me comprendre. Petit à petit, il en a eu marre… et on s’est séparés en janvier. »

Etudes, couple et anxiété : un trio pas vraiment gagnant

Comme Alexandrine et Louis, un certain nombre de jeunes couples font les frais du stress dû aux études. Selon Dominique Monchablon, psychiatre et chef de service du Relais Étudiants Lycéens, la population étudiante est particulièrement exposée au stress. « Même si l’on dispose de peu d’études, on estime entre 20 et 25 % le pourcentage d’étudiants souffrant d’anxiété, de dépression temporaire ou de déprime. » Et ce stress est particulièrement élevé à certains moments du cursus. « J’en recense trois, potentiellement particulièrement critiques : l’arrivée dans le système supérieur qui représente un choc brutal et nécessite une adaptation rapide, le stage et la confrontation au milieu professionnel où des étudiants déchantent par rapport au métier dont ils rêvaient et auquel ils ont déjà consacré plusieurs années d’études, et la fin du cursus scolaire et la recherche , particulièrement anxiogène d’un travail. »

Isabelle B. est psychologue au Service Inter Universitaire de Médecine Préventive et de Promotion de la Santé dans une université parisienne. Voilà 10 ans qu’elle exerce auprès d’étudiants. Et la conciliation d’études stressantes et de la vie privée est désormais l’une des principales raisons de consultations. « Il y a encore quelques années, les jeunes avaient surtout peur de ne pas réussir leurs examens. Aujourd’hui, ils veulent toujours briller, évidemment, mais leur souci principal est de ne pas sacrifier leur vie privée. »

Plus c’est long, plus c’est bon… pas toujours !

Héloïse est aujourd’hui en 5e année de médecine , et en couple avec Ludovic depuis sept ans. Mais, lors de ses deux premières années (elle a redoublé, NDLR), la jeune femme a craint que leur relation ne survive pas à la pression qu’elle devait subir. « J’étais toujours sur les nerfs, reconnaît la jeune femme. Et je me défoulais sur lui… J’ai vite compris qu’il allait falloir faire quelque chose. »

Alors, elle a décidé de prendre certaines résolutions. « Je suis arrivée à la conclusion que, pour garder Ludovic, il fallait que je ne sois pas polluée par autre chose quand nous étions ensemble. Que ce soit des moments de qualité, quitte à en diminuer la quantité… Je me réservais certaines soirées pour réviser, certaines autres pour faire un peu de sport pour évacuer la pression. Comme ça, quand je retrouvais Ludo, j’étais toute à lui, et plus détendue. »

Sur le coup, son compagnon a eu du mal à comprendre : « on avait pris l’habitude de se retrouver tous les soirs, après nos cours. Et soudain, elle n’avait plus le temps de me voir que deux ou trois fois dans la semaine. Je ne comprenais pas… Finalement, elle m’a expliqué que c’était dans notre intérêt , que c’était la seule solution pour que ça s’apaise entre nous. Ca n’a pas été de gaieté de cœur mais je dois reconnaître que les moments qu’on passait ensemble étaient beaucoup plus agréables. Et finalement, le sacrifice en a valu la chandelle… »

Les plaisirs ne sont pas défendus, au contraire !

Savoir « décrocher » du stress des études, c’est le principal conseil d’Isabelle à ses jeunes patients. « Je leur explique que, quelle que soit la charge de travail, ils doivent s’accorder des pauses. Il peut suffire de faire le tour du pâté de maison avant de rentrer chez vous : cela ne leur prendra que quelques minutes et leur permettra de s’aérer et de relâcher les tensions. S’ils parviennent à faire une activité sportive régulièrement, c’est encore mieux : la sécrétion d’endorphines permet de créer une sensation de bien-être et de repousser le stress. Je leur conseille également de s’autoriser des petits plaisirs rien que pour eux : une séance shopping, un bon goûter ou un ciné. Je leur explique qu’après, ils seront plus efficaces, et bien plus agréables à vivre. Si vraiment le mal persiste, il existe toutes sortes d’aides potentielles : le massage, l’aromathérapie, la relaxation… voire des traitements médicaux. Le stress n’est pas une fatalité. »

Une fois Héloïse passée en deuxième année, le couple a rapidement retrouvé ses marques. Ils ont emménagé ensemble, parlent aujourd’hui mariage et enfants. Mais ils savent déjà qu’une nouvelle difficulté les attend bientôt. « Les épreuves nationales classantes, redoute déjà la jeune femme. Encore plus stressant que le passage en deuxième année. Je vais être obligée de travailler nuit et jour pendant des mois. Enfin presque. Je sais déjà que j’aurai au moins une soirée zumba par semaine, pour notre équilibre mental à tous les deux. »

Check list : Nos conseils pour concilier stress des études et vie de couple

Échangez avec votre cher/chère et tendre

Vous savez ce qui se passe dans votre tête. Lui/elle ne peut pas le deviner… surtout si lui/elle évolue dans un environnement plus cool. Expliquez-lui la pression que vous subissez.

Aérez-vous l’esprit

Certes, vous êtes dans une filière stressante, exigeante… mais vous évader quelques heures dans la semaine (pour un cours de sport, un ciné, un bon resto entre potes) ne vous empêchera pas de réussir brillamment vos concours et examens. Au contraire, ces moments de détente seront bénéfiques sur tous les plans.

Faites du sport

Rien ne vaut une bonne séance de sport pour se défouler et évacuer tout le stress auquel vous êtes soumis. Et en plus, votre organisme sécrètera des endorphines, les fameuses hormones du bien-être. Hop hop hop, on chausse les baskets !

Faites-vous aider

Si vraiment vous vous sentez dépassé par toute cette pression, n’hésitez pas à vous faire aider. Aromathérapie, acupuncture, sophrologie, psy,… selon vos besoins et vos sensibilités, il existe forcément un professionnel qui pourra vous accompagner. Dans un premier temps, n’hésitez pas à demander un peu d’aide au service de médecine préventive de l’université.