Tatouage(s) en cours : le(s) montrer ou pas ?

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Publié le 09/05/2018 par TRD_import_ClaireChédeville ,
Vos tatouages, vous les aimez et vous ne voyez aucune raison de ne pas les exhiber. Pourtant, vous savez qu’ils peuvent, parfois, nuire à votre image… Alors, dans la salle de classe, on remonte son col et on abaisse les manches, ou on assume ?

Selon une étude IFOP publiée en 2016, 14 % des Français porteraient un tatouage, dont 26 % des 18 – 24 ans. Si dans la société le tatouage peut apparaître de plus en plus banal, il doit pourtant encore savoir se faire discret dans certaines circonstances. Ceci afin d’éviter tout type de jugements, voire de discriminations.

« On entend souvent que les tatouages, c’est sale ou vulgaire. C’est encore très mal vu « , remarque Audrey, 22 ans, qui en a déjà 8. Déborah, dont les tatouages sont très visibles, avoue avoir été très souvent pointée du doigt :  » La société ne voit pas le tatouage comme un art, et beaucoup de jeunes interprètent cela comme une mode… Dans la rue, il m’est arrivé de me faire cracher dessus », déplore la jeune femme de 23 ans.

Selon Jean-Paul Galibert, professeur et docteur en philosophie, « se faire tatouer, c’est s’exposer à des remarques, que ce soit au lycée ou dans la rue ».

Des avis partagés

Si la majorité des enseignants n’a pas d’a priori sur les tatouages, certains peuvent les voir d’un mauvais œil. Le risque, en les montrant en cours, c’est que ces professeurs se fassent une opinion hâtive de vous.

« Ce n’est pas gênant quand le tatouage est discret, comme lorsqu’il dépasse d’une manche ou court le long de la nuque. Mais le tatouage tient de l’intime, et selon moi, il ne faut donc pas le dévoiler », explique Jean-Paul Galibert.

Sachez qu’avoir un * tatouage n’est pas sanctionné par le règlement de votre établissement scolaire*. Seuls les tenues jugées indécentes, comme le micro-short ou le décolleté trop plongeant peuvent faire l’objet d’un blâme.

« Le tatouage fait partie de la peau, c’est un ornement. Je ne vois pas pourquoi il devrait être caché, l’important c’est les compétences de l’élève et non son allure « , lance Pierre Aïtouhammou, professeur de physique-chimie.

Vous le voyez, les avis sont très partagés. Mieux vaut donc adopter une attitude neutre , en rendant le moins visible possible vos tatouages pour éviter les idées préconçues.

Opter pour la discrétion

Future enseignante, Audrey entend choquer le moins possible : « J’adore les tatouages mais lorsque je projette d’en faire un nouveau, je choisis des parties de mon corps que je peux facilement cacher par mes vêtements. Je sais que je ne serais pas prise au sérieux si je suis tatouée de la tête au pied », raisonne-t-elle.

Même attitude pour Déborah, qui se souvient :  » Quand je passais des examens, j’enfilais un pantalon ou des collants pour masquer mes ‘tattoos’. On sait jamais ce que l’examinateur peut penser ».

La neutralité est plus que jamais de rigueur pendant les oraux.  » Si les tatouages sont trop apparents, l’examinateur devra faire un effort pour rester neutre et ne pas être influencé , positivement ou négativement, par ce qu’il voit, explique le professeur de philosophie. Pour autant, je ne connais aucun professeur qui a mis une mauvaise note à cause d’un tatouage trop voyant. »