Surdoué(e), je ne suis pas toujours en phase avec les autres

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Publié le 23/02/2018 par TRD_import_IsabelleGonse ,
Décalage, mal-être, hypersensibilité… La vie d'un "haut potentiel" n'est pas toujours un long fleuve tranquille. Comment faire pour vous accepter et vous sentir plus à l'aise ? Suivez nos astuces pour révéler le meilleur de vous-même.

« Au collège, les blagues des autres ne me faisaient pas rire, alors je me forçais un peu… Je ne supportais pas que l’on se moque des plus faibles et j’avais tendance à les défendre. Depuis que je connais mon QI, je m’accepte mieux , mais je n’en ai parlé qu’à une seule amie », raconte Valentine, 15 ans. Alex, 25 ans, a découvert sa « douance » l’année dernière.

« J’ai enfin compris pourquoi j’avais eu tant de conflits avec mes parents, mes amis… Pour me faire accepter, je n’étais pas moi-même, je jouais au cancre, mais les profs n’étaient pas dupes et n’appréciaient pas. Avec mes proches, je dissimulais ma sensibilité en disant des choses que je regrettais ensuite, et cela se finissait souvent en clash », se souvient-il. À 15 ans, après une grosse crise, il consulte une coach, qui l’aide à apprivoiser ses émotions , et il revient la voir une à deux fois par an.

Vous êtes HP si…

…votre QI est supérieur ou égal à 130. C’est du moins la définition du haut potentiel intellectuel, mesuré par les échelles de Wechsler. Une définition imparfaite, qui ne tient compte de trois formes d’intelligence sur sept : logico-mathématique, visuo-spatiale et linguistique.

Des émotions à fleur de peau

Gabrielle Milone, psychologue, accompagne de nombreux jeunes « HP »… Un profil qu’elle connaît bien : ses filles sont elles aussi concernées.  » Il y a parfois un décalage entre la maturité intellectuelle et affective. Ces jeunes sont souvent hypersensibles et très empathiques, parfois naïfs. Ils n’ont généralement pas conscience de leur potentiel et manquent de confiance en eux ».

Mais cette fragilité peut se transformer en force. Charlotte, 16 ans, a appris à vivre avec. « Petite, j’étais très curieuse, je posais tout le temps des questions et me sentais décalée. Je suis susceptible, je me remets facilement en question, cela me fragilise mais j’ai toujours su m’adapter. Aujourd’hui, j’exprime ma sensibilité dans le piano et le dessin, et avec des amis qui me ressemblent ».

S’accepter tel que l’on est

Alex reconnaît que ses relations amoureuses ont souvent été chaotiques et que les conflits, les ruptures l’affectent énormément… Mais il sait aussi rebondir et faire preuve de beaucoup de résilience. « C’est une des caractéristiques des personnes à haut potentiel, elles connaissent souvent plus de difficultés que les autres, mais ont en elles suffisamment de ressources pour les surmonter… Et la majorité d’entre elles se portent bien », souligne Gabrielle Milone.

Quelques conseils pour vous sentir mieux avec vous-même et avec les autres : soyez exigeant dans le choix de vos amis, développez vos talents dans des pratiques créatives, mettez votre altruisme naturel au service des autres, faites du sport pour débrancher du mental et, surtout, accordez-vous des moments de solitude et de repos.

Où trouver de l’aide ?

– Le club Mensa propose à ses membres une cinquantaine d’activités par mois : dîners, jeux, conférences… Pour en faire partie, il faut avoir obtenu un score dans les 2 % les meilleurs à des tests d’intelligence générale. Des séances de tests (2 h environ, 40€) sont organisées, ouvertes aux plus de 16 ans. Pour vous situer, testez-vous !

– L’Association Zebra, pour enfants et adolescents intellectuellement précoces, propose des groupes de parole. Idem pour la Soosphere. N’hésitez pas à les contacter pour en parler.

À lire :

« Différence et souffrance de l’adulte surdoué », Cécile Bost, éditions Vuibert Pratique.

« L’adulte surdoué. Apprendre à faire simple quand on est compliqué », Monique de Kermadec, éditions Albin Michel.