Sida : halte aux idées reçues !

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Publié le 09/05/2016 par TRD_import_LaurenMezière ,
Un sondage mené auprès des 15-25 ans à l’occasion du Sidaction dresse un constat inquiétant : les jeunes sont moins bien informés qu’auparavant sur les ravages de la maladie. Pire, le souci de se protéger du sida lors des rapports serait de moins en moins présent…

L’institut IFOP a révélé en mars 2016 les résultats de son sondage auprès des 15-25 ans au sujet du sida, à la veille du Sidaction 2016, qui a eu lieu les 1er, 2 et 3 avril derniers. Une enquête qui met en évidence idées reçues et informations incomplètes au sujet de la maladie : aujourd’hui, seuls 16 % des jeunes estiment être très bien informés sur le VIH, contre 26 % en 2012. Et si 82 % des interrogés en 2016 estiment détenir de bonnes connaissances en la matière, une part non négligeable des jeunes sondés accordent encore du crédit à des idées mensongères, et donc potentiellement dangereuses. Trendy a décidé de rétablir quelques vérités, à partager sans modération.

Idée reçue #1 – On peut guérir le sida avec des médicaments

Les traitements antirétroviraux permettent aujourd’hui de freiner la progression du virus du sida chez les patients séropositifs, mais, même dans le cas où le virus reste sous contrôle, tant qu’il est détectable dans l’organisme (même à un niveau très faible), il faut parler de rémission, et non pas de guérison. C’est ainsi que 14 patients entrés dans l’étude française VISCONTI ont pu entrer en rémission après avoir suivi un traitement anti-VIH dans les premiers mois suivant leur infection par le virus, et pendant plusieurs années. Bien que ces patients aient stoppé le traitement depuis, le virus reste chez eux sous contrôle… avec le risque que la tendance s’inverse un jour pour certains d’entre eux ?

Idée reçue #2 – Les séropositifs mènent une vie parfaitement normale

Pour éviter que le virus ne s’étende dans l’organisme, provoquant l’affaiblissement des défenses immunitaires et l’apparition de maladies dites « opportunistes », le patient doit se soumettre à un traitement anti-VIH. Or ces médicaments provoquent souvent des effets secondaires, difficiles à vivre au quotidien : fatigue, maux de tête, troubles digestifs, voire modification du métabolisme. Sans compter les difficultés sociales que peut entraîner la maladie : solitude, marginalisation, précarisation… Une enquête VESPA menée en 2013 dresse un bilan inquiétant sur les conditions de vie des victimes du VIH, parmi lesquelles 31,5 % « ne parviennent pas à faire face à leurs besoins sans s’endetter », tandis que 1 patient sur 5 « rencontre des difficultés à se nourrir au quotidien par manque d’argent ».

Idée reçue #3 – La pilule du lendemain ou un gel intime empêchent la contamination

30 % des jeunes interrogés au cours de l’enquête IFOP estiment que la pilule contraceptive, la pilule du lendemain, un produit de toilette intime ou un comprimé de paracétamol (!) peuvent empêcher la transmission du virus. L’occasion de répéter que le seul moyen de protection efficace est le préservatif masculin ou féminin.

Idée reçue #4 – On peut attraper le sida en s’asseyant sur le siège des toilettes

Pour 15 % des sondés, cette affirmation est loin d’être fantaisiste. Rappelons donc les modes réels de transmission du virus :

• un rapport sexuel non protégé avec une personne séropositive (pénétration vaginale, anale ou buccale) ;

• la mise en contact avec du sang contaminé par le partage de seringues chez les toxicomanes ou un accident d’exposition chez le personnel médical ;

• la transmission du virus de la mère à l’enfant pendant la gestation ou l’allaitement si aucun traitement n’a été prescrit à la mère.