Si vous avez aimé les films, vous adorerez les mangas

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Publié le 04/03/2016 par TRD_import_BaptisteLegout ,
Hier méprisée, aujourd’hui respectée, l’animation japonaise doit beaucoup au génie de certains réalisateurs comme Hayao Miyazaki, Mamoru Hosoda ou Makoto Shinkai. En touchant le grand public, ils ont montré avec talent que derrière les dessins existaient de réels artistes. Découvrez notre sélection Trendy de chefs d'œuvres adaptés en manga.

« Nausicaä » : le premier succès de Miyazaki

« Nausicaä de la vallée du vent », tome 1, Hayao Miyazaki, 10,75 €,

série terminée en 7 tomes aux éditions Glénat Manga.

Plusieurs siècles après la chute des civilisations industrialisées, l’humanité réduite à peau de chagrin survit sur une terre devenue particulièrement inhospitalière. Princesse de la vallée du vent, Nausicaä passe beaucoup de temps à étudier la mer de la décomposition, une dense forêt aux spores toxiques où ne peuvent survivre que de gigantesques insectes. Un jour, un vaisseau s’y écrase, prélude à une guerre sans merci entre l’homme et la nature. Devant partir au combat, Nausicaä fera tout pour percer les secrets de la mer de la décomposition et sauver son peuple.

Lorsqu’il est question du génie d’Hayao Miyazaki, les mots manquent rapidement. Visionnaire, humaniste et passionné, le cofondateur du studio Ghibli (connu pour ses nombreux chefs-d’œuvre tels « Princesse Mononoké » et « Le voyage de Chihiro ») n’est pas qu’un homme d’animation. Ses premières amours sont en effet le dessin et le manga. En la matière, sa sensibilité et son intelligence se dévoilent page après page.

Avant d’être un long-métrage, la fable écologique Nausicaä est un manga dessiné par le maître lui-même dans les années 1980. La finesse du trait impressionne et le découpage très cinématographique nous transporte. Plus long et dense que le film, la bande dessinée traite les mêmes thématiques, si chères à Miyazaki. On retrouve ainsi sa critique de l’homme et de la pollution et on s’émerveille aussi devant certaines magnifiques planches aériennes, trahissant la fascination de l’auteur pour les objets volants et les airs. Que vous ayez ou non vu le film, ce manga est un petit bijou méritant vraiment d’être lu.

« Le garçon et la bête » : tenir son sabre avec le cœur

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« Le Garçon et la bête », tome 1, Renji Asai et Mamoru Hosoda, 8,29 €,

série en cours au Japon aux éditions Kazé Manga (1 tome paru)._

Déprimé après la mort de sa mère et le départ de son père, Ren s’enfuit de chez ses tuteurs légaux et erre sans but dans Shibuya, un quartier de Tokyo. Au détour d’une ruelle, il fera la rencontre de Kumatetsu, une étrange créature aux airs d’ours mal léché qui décidera de le prendre pour disciple et qui l’emmènera avec lui dans le monde des bêtes. La proposition n’est pas désintéressée : en lice pour succéder au seigneur de son village, Kumatetsu est dans l’obligation de former un élève à l’art du sabre. Sauf qu’à cause de son mauvais caractère, personne ne souhaite le prendre pour maître. Entre la bête et le jeune garçon commencera ainsi une étrange relation, entre respect et opposition quasi systématique.

Comptant déjà parmi les très grands du monde de l’animation japonaise, Mamoru Hosoda a signé avec son dernier film une véritable merveille. Après avoir traité de la famille dans « Summer Wars » et de la relation mère-enfant avec « Les Enfants loup, Ame & Yuki », le réalisateur s’attaque cette fois-ci avec brio à la figure paternelle, manquante chez Ren et remplacée par Kumatetsu. L’histoire est prenante, l’humour est au rendez-vous et les personnages sont tous plus touchants et sincères les uns que les autres. Si le film est à voir de toute urgence, que vous soyez ou non fan d’animation japonaise, son adaptation papier mérite aussi largement le coup d’œil. Adaptation fidèle et magnifiquement réalisée, le manga de Renji Asai a été réalisé à partir du story-board du long-métrage. Servi par un trait magnifique et dynamique, il nous transporte avec intensité ! On en dévore chaque page !

« Les enfants qui poursuivent les étoiles » : retour vers Agartha

« Les Enfants qui poursuivent les étoiles », tome 1, Tomoko Mitani et Makoto Shinkai, 7,95 €,

série terminée en 3 tomes aux éditions Clair de Lune.

Asuna a perdu son père alors qu’elle n’était encore qu’une petite fille. De lui, elle ne garde qu’une radio, une chanson et quelques rêves. Un beau jour, rentrant de l’école, elle se fait agresser par une énorme créature et ne doit sa survie qu’à l’intervention de Shun, un étrange jeune homme qui lui explique venir du monde souterrain d’Agartha. Très vite, les deux jeunes gens sympathisent, jusqu’à ce qu’une série d’événements poussent Asuna à se rendre elle-même à Agartha, à la recherche des étoiles.

Considéré comme un des plus grands talents de l’animation japonaise et comme un des successeurs spirituels de Miyazaki, Makoto Shinkai doit sa notoriété à la douceur des sujets traités et à la qualité somptueuse de ses films, que cela soit au niveau du rythme, de l’animation et des choix artistiques. Au centre de ses œuvres se retrouvent toujours les thèmes de la solitude, de la séparation et de l’amour. Après des titres réalistes de haut vol (« 5 centimètres par seconde », « La tour au-delà des nuages »…), il réalisa avec « Voyage vers Agartha » une histoire tournée vers le fantastique, servie par des décors absolument superbes. Dessiné par Tomoko Mitani, « Les enfants qui poursuivent les étoiles » est l’adaptation directe du film, réalisée sous la supervision de l’auteur d’origine. On y retrouve la même douceur et la même histoire, avec malheureusement peut-être un peu moins de magie et de contemplation.

« Summer Wars, King Kazma vs Queen Oz » : à l’assaut du monde virtuel

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« Summer wars – King Kazma vs Queen Oz », tome 1, Yumehito Ueda et Mamoru Hosoda, 7,99 €, _

série terminée en 2 tomes aux éditions Kazé Manga.

Dans le Japon moderne, des enfants aux anciens, tout le monde ou presque est présent sur le réseau virtuel Oz. Il faut dire que ce système global est fort pratique : on peut y jouer, discuter, se battre et même régler toutes ses tracasseries administratives. Victime de harcèlement au collège, Kazuma y passe des heures et des heures et enchaîne les victoires avec son avatar dans un tournoi d’arts martiaux en ligne. Seul problème : les brutes qui le martyrisent vont avoir bien du mal à accepter ses succès dans l’autre monde.

Spin-off du film « Summer Wars, King Kazma vs Queen Oz » se déroule quelques mois avant le long-métrage et se concentre sur le personnage de Kazuma. On y retrouve avec plaisir tout l’univers créé par Mamoru Hosoda ainsi que certains protagonistes. Une fois de plus, l’auteur – qui a signé le scénario – développe les thématiques qui lui sont chères, comme le rapport aux autres et la relation de la jeunesse au virtuel.

À noter, pour les fans de la licence, les éditions Kana proposent deux autres titres susceptibles de vous plaire. Le premier, « Summer Wars », se veut une adaptation fidèle du film. Le deuxième, « Summer Wars Anthologie », est un recueil d’histoires courtes et de dessins par différents auteurs mettant en scène les personnages de la série. De quoi poursuivre le plaisir encore un peu plus.