Révisions et leçons : 6 recettes pour booster sa mémoire

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Publié le 18/04/2014 par TRD_import_MariaPoblete ,

Pour Zoé « étudier à la bonne heure »

C’est le matin que Zoé, 17 ans, en terminale S au lycée Daguin à Mérignac, est le plus efficace. Elle raconte : « En période de révisions, je peux quasiment prévoir des loisirs l’après-midi jusque vers 18 heures, car j’aime bien revoir les leçons apprises dans la matinée. À ce moment-là, je suis à 150 % de mes capacités. » Les chronobiologistes s’accordent là-dessus : la vigilance baisse juste avant midi et juste après le repas, moments où notre estomac crie famine ou digère. Il est vrai aussi que l’organisme peut s’adapter à un rythme… qui devra être le même. Conseil : en période d’intense activité intellectuelle, adoptez une rigueur et un emploi du temps militaire : lever, révisions, repas pris tous les jours aux mêmes heures. « Je suis un vrai petit soldat », sourit Zoé.

Pour Emma et Hugo « comprendre aide à apprendre »

Pour bien mémoriser ses leçons, Emma, 15 ans, en seconde au lycée Henri-IV, a une astuce : « Sans avoir complètement compris toute la leçon, je suis incapable d’apprendre le moindre petit truc, dit-elle, ma mémoire commence à travailler en cours, en écoutant les professeurs, c’est comme si je préparais mon cerveau à y faire entrer des savoirs. » Bien vu, on apprend mieux ce qu’on comprend.

La mémoire dite « sémantique » (des idées, du sens) est la plus résistante. C’est la méthode qu’emploie Hugo, 17 ans, en terminale S au lycée Alain du Vésinet (78). « Dans un texte un peu compliqué, je souligne une quinzaine de mots et je cherche pour chacun des synonymes, je réfléchis à leur sens. Je vous assure que ces mots-là, souvent des concepts, je les connais très bien, je peux disserter dessus. Hyper efficace en philosophie. »

Pour Anne-Claire et Yolande « résumer ou répéter à haute voix »

Anne-Claire, 19 ans, en L2 langues et civilisations à l’Université catholique de Paris abuse depuis des années des fiches. Bien faites, rondement écrites et surlignées, elles sont la base de son travail de mémorisation. « C’est en résumant, et donc en écrivant les cours, que je fais le mieux travailler ma mémoire , dit-elle. Je m’applique, je peux passer trois heures sur une seule fiche et je sais que ce n’est jamais du temps perdu. Ensuite, je surligne avec différentes couleurs et quand je la reprends pour la réciter, plus tard, je sais ce qu’elle contient. En fait je la range dans un tiroir ‘mental’ et je la ressors. »

En arrivant à la fac en L1 de droit à Paris 1, Yolande, 18 ans, pensait continuer le fichage des cours, comme au lycée. « Trop long, dit la jeune fille. En droit, nous avons des centaines de pages à apprendre par cœur et beaucoup de notions et de concepts à manier, il n’y a rien à résumer ! Répéter des dizaines de fois est le meilleur moyen que j’ai trouvé pour tout ingurgiter. Debout, assise, en marchant, avec des boules Quiès, je répète et répète. Bien sûr, ça prend du temps, mais c’est très efficace ! » Ses résultats au premier semestre sont encourageants. Avec un 13 de moyenne, elle fait partie des meilleures élèves. « La répétition est le mécanisme qui donne la force aux connexions entre neurones, explique Alain Lieury. Les joueurs d’échecs l’ont bien compris, ils s’entraînent et répètent de nombreuses heures chaque jour pendant des années. »

Pour Sara et Coline « s’enregistrer sur son smartphone »

Après avoir répété une dizaine de fois une leçon, Sara, 16 ans, en première S au lycée Arago à Paris, l’enregistre sur son smartphone. « Au début c’était bizarre parce que je n’aime pas ma voix, dit-elle. Maintenant je m’y suis habituée. Je m’enregistre systématiquement. » C’est aussi l’un des moyens utilisés par Coline, 15 ans, en seconde au lycée Henri-IV : « Après avoir fait des résumés, je les réécris sans regarder l’original puis, la veille ou l’avant-veille du contrôle, je les récite à voix haute, le soir dans mon lit, ça peut prendre une dizaine de minutes par page. Puis je m’enregistre en articulant bien. C’est le moment idéal pour remettre les savoirs à leur place, je suis tranquille. Et le lendemain matin, je me réécoute dans le métro. »

Pour Yolande et Emma « chuchoter et lister »

Yolande n’aime pas réciter à voix haute. En revanche ce qui marche bien, c’est le chuchotement. Les spécialistes nomment cette activité la « subvocalisation », comme lorsque les jeunes enfants bougent les lèvres en lisant. Elle est permanente au cours de la mémorisation. Vous ne vous en rendez pas compte ! Des chercheurs ont démontré que si on la supprimait, on perdrait 40 % d’efficacité. « Quand j’apprends un texte, je ne peux pas faire autrement, dit Yolande. Par ailleurs, je m’appuie sur des gestes, j’énumère en me servant de mes doigts, je relève mon dos, bref, tout mon corps mémorise ! »

Emma, 15 ans, au lycée Henri-IV ne bouge pas. En revanche, elle a découvert des astuces mnémotechniques qu’elle utilise souvent. « Je fais des groupes, je rassemble les verbes irréguliers par champ lexical , pour une leçon sur le discours narratif par exemple, je retiens d’abord les premières lettres de chaque forme, je les apprends et ensuite, en récitant, je note les premières lettres et vérifie n’avoir rien oublié. »

Pour les experts « savoir s’arrêter »

Aucune méthode de mémorisation efficace ne vous aidera à apprendre une leçon la veille d’un contrôle ou le dernier week-end avant le bac ! Nadine, professeur d’espagnol dans un lycée, le répète : « C’est dans la durée qu’on apprend, ce qui n’est pas su la veille du bac ne sera pas appris comme par magie, il vaut mieux alors se ressourcer ! » Même discours chez Alain Lieury : « Deux jours avant un examen, il faut se reposer, se détendre, voir ses amis, bien dormir et bien manger. Le cerveau a besoin de lipides et de protéines ! »

Pour en savoir plus

« Une mémoire d’éléphant ? », Alain Lieury, Dunod.

« Motivation et réussite scolaire », Alain Lieury et Fabien Fenouillet, Dunod.

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