Que vaut la nouvelle série de HBO, His Dark Materials ?

La fin de Game of Thrones a laissé de nombreux orphelins. Mais les petits cœurs perdus ont retrouvé l’espoir quand HBO a annoncé l’arrivée d’une nouvelle série fantastique à l’univers riche et complexe : His Dark Materials, adaptée de la saga littéraire de Philip Pullman, intitulée À La Croisée des Mondes en français. Une saga littéraire qui a maintes fois été comparée à celle d’Harry Potter et qui, dès sa sortie, a été qualifiée de chef d’œuvre et a bouleversé les rapports entre la littérature pour la jeunesse et celle pour adultes. Un premier film était sorti en 2007 mais il n’a pas du tout fait l’unanimité, jugé trop enfantin et pas assez fidèle aux livres. Heureusement, cela ne semble pas être le cas de la série d’HBO, dont trois épisodes sont déjà sortis.

La série se veut en effet aussi proche des livres que possible. Certains passages sont légèrement modifiés pour apporter plus de rythme à la série, révélant des choses qui surviennent normalement un peu plus tard dans la saga littéraire, mais pour le moment, l’histoire reste très fidèle à celle imaginée par Philip Pullman, tout comme les lieux, les décors et les objets, qui sont tels que décrits dans les livres, de la crypte angoissante du Jordan College aux lumières fantastiques du Nord, en passant par l’aléthiomètre censé dire la vérité, les grands dirigeables et surtout, les daemons.

Dans ce monde fantastique, les daemon sont des manifestations physiques de l’âme et prennent la forme d’un animal. Tous les humains en ont un. L’histoire suit Lyra Belacqua, une orpheline qui a été élevée pendant douze ans au Jordan College. Depuis son plus jeune âge, elle ne rêve que d’une chose : partir à la découverte du Nord avec son oncle, Lord Asriel, un explorateur et scientifique qu’elle admire particulièrement. Un voyage qu’elle finira par faire et qui bouleversera sa vie à jamais.

Loin d’être une saga littéraire pour enfants ou une série familiale, l’intrigue d’À La Croisée des Mondes est chargée d’allégories politiques et religieuses. Le Magisterium, par exemple, représente l’Eglise catholique, tandis que La Poussière, cette particule brillante qui ne semble s’accrocher qu’aux adultes et que les érudits lient au péché originel, représente le passage à l’âge adulte. C’est une histoire pleine de métaphores et bien plus complexe qu’il n’y paraît.

L’héroïne, Lyra Belacqua, incarnée par Dafne Keen (Logan), devrait plaire à de nombreuses personnes. C’est une jeune fille très intelligente, malicieuse, spontanée, rêveuse, gentille, mais qui ne se laisse pas non plus marcher sur les pieds et qui n’en fait qu’à sa tête. Elle n’a besoin de personne pour s’affirmer. Elle respire à la fois la force et l’innocence et l’interprétation de Dafne Keen est aussi juste que touchante.

On ajoute à cela des effets spéciaux dignes des films Harry Potter ou Le Seigneur des Anneaux, un univers riche et fabuleux, composé de paysages somptueux, de lumières captivantes, de décors grandiloquents et d’objets ingénieux, et on obtient une série qui devrait autant ravir les fans de la première heure de la saga littéraire de Philip Pullman, comme les amateurs de fantasy qui cherchent une série pour remplacer Game of Thrones.