Quand ma mère a les clés de mon appart’

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Publié le 23/08/2013 par TRD_import_Anne-SolangeTardy ,
Enfin chez nous ! Voilà ce qu’on s’est dit lorsqu’on a tenu entre nos mains les clés de notre micro-appart. C’est certes petit, mais alors… ce vent de liberté ! Sauf que depuis qu’on a fait un double des clés pour que notre mère arrose notre unique plante verte pendant les vacances, le vent de liberté, il serait pas allé souffler ailleurs ?**

Ha, ha ! parce qu’on croyait s’en tirer comme ça, nous : une clé et paf, la liberté ? Après vingt ans d’autorité maternelle, c’était un peu naïf aussi, de penser qu’on allait régler ça aussi facilement, non ?

L’oisillon hors de son nid douillet

Oui, parce pour notre mamounette, ce petit studio qu’elle nous loue avec ses sous à elle (ne cesse-t-elle de nous rappeler) n’est pas exactement notre petit studio à ses yeux. Pour elle, disons que ça se présenterait plutôt comme une sorte de succursale de sa maison. Un genre de cabane au fond du jardin, si on veut.

La cabane au fond du jardin

La cabane au fond du jardin justement, parlons-en. La cabane au fond du jardin est un lieu insalubre, un lieu de solitude où règnent en maîtres le froid et l’humidité. Et maintenant qu’elle y pense, mamounette, elle réalise que si ça se trouve, des loups viennent y rôder la nuit. Transposons ça à notre chambrette sous les toits et voilà dans quelles conditions elle imagine notre quotidien.

« À chaque fois que je la vois, maman prend un air de morgue indéfinissable pour me demander comment je vais, si je m’en sors quand même dans mon clapier à lapins. À ses yeux, il semble d’ailleurs évident que je ne peux aller autrement que mal. Elle soupire tant et plus, en me lançant de tristes œillades pleines d’inquiétude. Alors que moi, désolée, je l’adore ma chambre de bonne ! Mais j’ai beau lui répéter, c’est comme si elle refusait de l’entendre », explique Géraldine.

Ruine, misère et désespoir

Évidemment, chaque mère qui se respecte estime que toute vie hors du nid familial n’est que ruine, misère et désespoir. Alors on ne va pas non plus lui demander d’accepter tout de go que ça fait au moins cinq ans qu’on regarde avec envie notre grand frère mettre les voiles chaque dimanche soir. Elle qui, depuis notre naissance, cherche à faire de son intérieur un nid têêêêêêllement douillet que nous n’aurons plus jamais envie de le quitter. Et on cherche à lui dire qu’on ne rêve plus que d’aller crécher ailleurs ? Tsssss, un peu de psychologie, tout de même !

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