Pourquoi les femmes ont intérêt à jouer la neutralité dans leur look au bureau ?

Le look, la façon de s’habiller et de se présenter sont de plus en plus importants dans la vie professionnelle. Les conseils d’experts en la matière.

Les coachs et consultants en image déduisent des enquêtes visées plus haut que pour être respectées, entendues et promues au bureau, les femmes, comme les hommes n’ont pas d’autre choix que celui de soigner leur apparence. À cette exigence, s’ajoute pour les femmes, la douloureuse question du soupçon en illégitimité et en incompétence qui pèse sur elles.

Aujourd’hui encore, les femmes doivent en faire deux fois plus pour acquérir une légitimité et faire preuve de leur compétence. Or, on l’a vu, le port de certains vêtements trop sexy ou provocants les en empêcherait. D’où le conseil souvent donné d’ opter, au moins dans les premiers temps de la carrière, pour une forme de neutralité. C’est l’avis de Brigitte Grésy (1), inspectrice générale des affaires sociales, qui aime la mode et n’hésite pas, dans ses conférences sur l’égalité professionnelle, à arborer de petits blousons en cuir rose rafraîchissant au milieu des tailleurs anthracite de son public. Voici son conseil aux jeunes femmes qui débutent leur vie professionnelle :

 » Au départ, quand on arrive dans un poste, choisir la neutralité : rien de trop voyant, trop séducteur, trop marqué dans un style ou un autre car l’essentiel est de prouver sa compétence, d’acquérir une légitimité qui rende confortable la place que vous occupez, et que rien ne puisse accrocher une manifestation de sexisme au regard du vêtement et déstabiliser le système de reconnaissance qui se met en place. Cela ne veut pas dire raser les murs, bien au contraire ! Cela veut dire s’affirmer par son comportement, sa posture, ses connaissances, sa faculté d’adaptation. Et, ensuite, quand vous êtes reconnue, tout est possible et les inconditionnelles des escarpins de 15 centimètres et des robes très colorées peuvent s’en donner à cœur joie car, dès lors, les choses sont claires : je suis à ma place ici mais, et en plus, je m’amuse à jouer avec d’autres signes, à utiliser un autre langage. Mais pas touche à ma légitimité au travail ! »

C’est aussi le conseil de Lois Frankel, docteur en psychologie, coach et psychothérapeute depuis plus de 20 ans aux États-Unis (2) : « Misez sur une apparence plus policée qui ne détournera pas l’attention de vos qualités professionnelles. Le professionnalisme n’est pas exclusif de la beauté et des avantages qu’elle procure. Encore doit-on savoir choisir son apparence et préférer la distinction et la sobriété à l’extravagance et à la vulgarité. « 

(1) Auteure de Rapport préparatoire à la concertation avec les partenaires sociaux sur l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, daté de juillet 2009, du livre Petit traité de sexisme ordinaire, Albin Michel, 2009, et du rapport de juin 2011 sur l’égal accès des femmes et des hommes aux responsabilités familiales et professionnelles.

(2) Auteure de Ces filles sympas qui sabotent leur carrière. Les 101 pièges à éviter, Paris, Pearson Éducation, 2008.

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Ce dossier est extrait du livre Être femme au travail, d’Anne-Sophie Sarfati, chez Odile Jacob, 2011.