Pourquoi il (elle) ne couche toujours pas avec moi ?

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Publié le 07/03/2016 par TRD_import_CarolineMichel ,
Voilà un petit moment que vous vous fréquentez, mais votre partenaire n’a toujours rien voulu tenter au lit. Que peut-il (elle) bien cacher ? Réponses avec Antoine Spath, psychologue et sexologue.

On couche au bout de combien de temps, normalement ?

Il n’y a aucune règle en la matière. Tout comme le premier baiser, le premier enfant et la cuisson des pâtes : chacun fait bien ce qu’il veut. Une étude réalisée par YouGov pour Meetic France en 2015 auprès de 1.000 personnes âgées de 18 ans et plus nous dit qu’il s’écoule en moyenne vingt-sept jours avant le premier rapport sexuel. En moyenne, cela signifie bien que certains sautent le pas le premier soir et que d’autres, au contraire, prennent leur temps. Un chiffre réconfortant, surtout quand notre histoire démarre et qu’on s’interroge face à un partenaire qui … ne tente rien. Et qu’on ait 20 ou 30 ans, le propos reste le même : il y a ceux qui foncent et ceux qui patientent… longuement.

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Appréhender, c’est bien normal

Eh oui, coucher ensemble pour la première fois, ça peut faire peur. Et ce, qu’on soit garçon ou fille, et qu’on ait déjà de l’expérience ou pas. Car chaque nouvelle rencontre est un nouveau rapport sexuel. À l’âge où l’on découvre sa sexualité, on se pose un tas de questions qui peuvent subsister toute une vie. Elles ne sont pas handicapantes mais peuvent nous inciter à prendre le temps : vais-je être à la hauteur ? Grosse question. Comme le rappelle Antoine Spath, sexologue : « Les hommes ont tendance à s’interroger sur la taille de leur pénis (Est-ce que ça ira ?), et les filles se questionnent sur leur corps (Suis-je assez mince ? Serai-je assez belle en pleine lumière ?). » Que des tracas ordinaires et normaux, qui restent tout de même symptomatiques d’une course à la performance. Pourquoi veut-on toujours être les meilleurs ? Si vos complexes ne vous bloquent pas, peut-être que votre partenaire, lui, est dans la crainte… Pas de panique, c’est humain. Alors interdiction de lui mettre la pression en lui disant « j’ai hâte ». On tente plutôt de le flatter, on lui dit qu’on le trouve beau, on partage beaucoup de tendresse et on le met petit à petit en confiance. Rien ne presse.

L’amour des… étapes amoureuses

Se rencontrer et faire l’amour tout de suite, ça peut gâcher le plaisir pour les « amoureux des étapes ». Parce que le début d’une relation recèle son lot de frissons : le premier baiser, le premier restaurant, la première soirée entre amis… À tout vouloir faire trop vite, on perd un peu de saveur. Alors que prendre son temps permet d’apprécier chaque détail, chaque nouveauté et fait monter le désir. Si on ose tout, tout de suite, que restera-t-il ? Il y a des couples qui se présentent leurs parents au bout de deux ans et emménagent ensemble au bout de trois : voilà comment profiter continuellement d’une histoire en marche. Et c’est excitant. Alors si votre partenaire traîne, c’est peut-être simplement pour le plaisir de vous découvrir jour après jour.

Ne pas se précipiter, c’est aussi respecter l’autre

Si « coucher le premier soir » est un diktat qui tend à s’imposer (au nom de la liberté sexuelle), beaucoup de personnes continuent de penser que prendre son temps est plus respectueux. Parce que sauter sur l’autre trop vite, ce n’est pas forcément prendre en compte son envie à lui (ou à elle), sauf si, bien sûr, les signaux sont tels qu’on semble tous les deux d’accord pour se lancer. Mais au début d’une histoire, on n’est pas toujours certain(e) de ce que l’autre a dans la tête : alors pour qui va-t-on passer si on retire illico son pantalon ? En prenant son temps, votre partenaire vous respecte. Antoine Spath nous explique que, lorsque l’autre nous indiffère, on a tendance à se précipiter pour coucher. Puisque, à ce moment-là, on ne pense qu’à nous et à notre envie, égoïstement. On oublie qu’on est deux.

Le poids des facteurs religieux

« La religion peut aussi entrer en compte, nous rappelle l’expert. On peut ne pas coucher avant le mariage ou du moins être porteur d’une tradition religieuse ou simplement ressentir la pression du regard parental… alors ce n’est pas simple. » Certaines personnes sont désireuses d’attendre et de réserver leur corps pour un jour précieux et engageant. Discutez-en ensemble.

**Trois conseils pour bien vivre l’attente

** – On ne met aucune pression à son partenaire. Plus on lui dira qu’on a hâte, plus on le stressera. Et ce sera pire. Alors on mise sur la tendresse, la découverte, le désir montant.

– On ne se fait aucun film. C’est tentant de penser que, s’il ne se passe rien, c’est parce qu’on est laid, gros, bête, ou qu’on a mauvaise haleine. Erreur ! Ce n’est pas le moment de perdre confiance en soi avec des hypothèses à la noix.

– On se retient : ce n’est pas parce que l’autre n’entreprend rien qu’il faut lui sauter dessus direct. On pourrait l’effrayer et lui donner la sensation qu’il n’est qu’un objet sexuel utile à notre plaisir.