Lectures de l’été #5 : Une putain d’histoire, thriller au cœur de l’adolescence
Dans cette bande de lycéens, ils sont cinq, liés comme les doigts de la main depuis plusieurs années. Il y a Charlie, un mec très drôle, Johnny et sa petite amie Kayla, la jolie rousse, Naomi la brune, bonne élève, qui sort avec Henry. Henry est le principal narrateur de l’histoire. Il aime les films d’horreur et Nirvana, et il est élevé par les deux mamans qui l’ont adopté quand il était petit.
Cinq ados moins un
Ces cinq ados vivent sur l’île de Glass Island, au nord-ouest de Seattle, non loin de la frontière canadienne. Chaque jour de la semaine, ils doivent prendre le ferry pour se rendre au lycée, sur la côte. Un soir d’octobre, Naomi et Henry se disputent sur le bateau, alors que la tempête se lève. Le lendemain, Naomi manque à l’appel. Son corps est retrouvé quelque temps plus tard.
Comme Henry semble être le dernier à l’avoir vue vivante, il est interrogé par la police. Loin de se résigner face à sa position de suspect n° 1, il décide de trouver lui-même qui a assassiné sa petite amie, aidé des membres du groupe.
Suspense, doute, peur
Des aventures qui s’ensuivent, vous ne saurez rien de plus ! Seulement que le récit est drôlement bien mené, dans la veine des romans de Stephen King, notamment la novella intitulée « Le Corps » dans le recueil « Différentes Saisons » (à lire aussi !).
Comme le maître américain de l’horreur, Bernard Minier, l’auteur, est un excellent conteur : il a le don de créer des personnages auxquels on s’attache très vite, de planter le décor et de raconter les faits en laissant place à une bonne dose de suspense. Au début, on ne se méfie pas… Mais ensuite, il instille – selon son bon vouloir – le doute, la peur ou l’horreur dans l’esprit du lecteur… lequel en redemande !
Passage à l’âge adulte
Bernard Minier, dont c’est le quatrième thriller, considère « Une putain d’histoire » comme un hommage au roman américain et un récit sur le passage à l’âge adulte, comme il l’explique sur son site. Une période de la vie difficile, parfois cruelle, que l’auteur avait déjà mise à l’honneur dans « Le Cercle » (les élèves étaient un peu plus âgés puisqu’ils étaient en classe prépa). Avec une grosse différence ici : contrairement à Marsac, ville française du Sud-Ouest où se déroulaient ses précédents polars, l’île de Glass Island est tout le temps sous la pluie, la bruine, les averses ou les tempêtes… Un bon conseil : lisez ce polar à l’abri !
Une putain d’histoire, de Bernard Minier, éditions Pocket, mai 2016, 600 p., 8,20 €.
Journaliste à la rédaction de l’Etudiant, Natacha est aussi chroniqueuse des vidéos Breaking BD sur Trendy, où elle partage ses albums coups de cœur.
À ses heures perdues, elle tient un blog où vous pouvez retrouver d’autres idées de lecture en tous genres : rendez-vous sur Tamaculture.
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