Le Trax Lab : l’expérience électro des ados
<em>*Depuis 1997, le magazine Trax est une r eference en terme de musique electronique, et pour toucher encore plus le jeune public, le magazine a imagine un concept ou ados et professionnels de l'electro auraient la possibilite d'echanger. Gratuit et sans reservation, le Trax Lab est le resultat d'une collaboration entre le Centre Pompidou et le magazine reference. *</em>
Installé dans le studio 13/16 au sous-sol du Centre Pompidou, le Trax Lab mélange rencontres, concerts et activités ludiques. Transformé en véritable plate-forme de la culture électronique, le studio accueille depuis déjà deux week-ends de nombreux spectateurs. Initialement dédié aux 13-16 ans, le projet a vu quelques autres curieux pointer le bout de leur nez pour l'occasion. Durant tout un week-end, des DJs sont sur place pour vous faire découvrir leurs machines, leurs techniques et leur amour de cette musique. Vous pouvez toucher, essayer, poser des questions...
Pour le Centre Pompidou, c'est par la pratique que l'on accède à l'art, c'est pourquoi le Trax Lab colle parfaitement au parti-pris du centre. Expérimenter c'est découvrir, apprendre puis apprécier (ou pas). Mais d'autres enjeux interviennent : d'une part, le Centre Pompidou a pour objectif d'initier les jeunes à des musiques qu'ils connaissent moins , car oui, malgré ce que l'on peut penser, l'électro n'est pas de facto une musique de jeune. Deuxième enjeu pour le magazine et le musée : briser la multitude d'idées reçues et d'aprioris sur la musique électro. Un pari plutôt prometteur et qui paraît presque évident vu l'ampleur que l'électro a pris ces dernières années.
Ce "laboratoire participatif" vous ouvrira ses portes une dernière fois le 31 mai et le 1er juin prochain à partir de 14h00. Pendant quatre heures vous aurez l'occasion d'entendre les prestations d'artistes de choix comme le collectif de la Mamie's ou encore Superpoze, et de participer à un atelier "Crée ton track" (pour créer sa musique). Toutes les infos sont à retrouver sur la page Facebook de l'événement et sur le site du Centre Pompidou.
Rencontre avec... KODH
Premier français champion du monde de DJ, musicien électronique, producteur, réalisateur, l'artiste multi-facettes était présent les 24 et 25 mai derniers au Trax Lab. Il accepté de répondre à nos questions...
A quel âge as-tu découvert la musique électronique ?
Vers 14 ans, à travers le hip-hop et grâce à des artistes comme Dj Premier ou Afrika Bambaataa. C'est notamment grâce à mon frère aîné qui écoutait à l'époque de la "hip house" que j'ai découvert le monde de l'électro. Et puis après, dans les années 90, lorsque c'était la grande mode des mixtapes, j'avais des potes qui avaient la chance d'aller à Paris (j'habitais en province) et qui récupéraient ces mixtapes. C'est comme ça qu'on découvrait les sons du moment.
Tu aurais aimé, à l'époque, découvrir la musique électro à travers un projet comme le Trax Lab ?
Oui, c'est pour ça que j'ai accepté de participer, la transmission, c'est très important. A l'époque avec mes amis on se retrouvait pour échanger les techniques, c'était très autodidacte. On en a inventé sans suivre de formation. Mais la chance de la génération actuelle c'est d'aller beaucoup plus vite, parce qu'il y a des personnes qui ont déjà eu le temps de faire des erreurs, de se tromper et d'améliorer les choses. Ça leur permet d'avoir des outils pour aller plus loin que nous. C'est l'avenir !
Qu'est ce qui t'a le plus plu dans cette aventure ?
C'est le contact direct. Le virtuel, c'est cool mais d'avoir quelqu'un qui te dit "là tu te trompes, fais comme ça", c'est mieux. Permettre aux jeunes de "toucher" directement, s'approprier immédiatement la chose, c'est vraiment génial. Tu apprends et tu es en action en même temps.
Qu'est-ce que tu as aimé apporter aux jeunes qui sont venus te voir ?
Alors il y a deux choses... Le plus drôle c'est d'avoir donné la possibilité à des jeunes de toucher, de faire n'importe quoi et de s'exprimer sur du matériel qu'ils ont chez eux, mais qu'ils n'ont forcément le droit d'utiliser parce que ça appartient au grand frère ou aux parents. La deuxième chose, c'est d'avoir eu des conversations avec cet instrument un peu détourné qu'est la platine. J'ai mis en place un petit exercice où les ados peuvent scratcher tout de suite, mais l'idée c'est qu'ils me suivent, qu'on forme un dialogue. C'était vraiment dingue.
