Ado l’été, la saison idéale pour draguer…

<strong>C 'est l'ete, il fait beau, il fait chaud. L'annee scolaire finie et les examens passes, direction la plage ou le petit boulot d'ete, avec la promesse de faire des rencontres estivales au gout si particulier, comme le racontent si bien les trois BD chroniquees de la semaine.</strong>

"Premières vendanges", de Wandrille et Anne-Lise Nalin

“Premières vendanges”, de Wandrille et Anne-Lise Nalin (Delcourt).

Les vendanges ; un job d'été, étudiant par excellence. Direction Mercurey, un petit village de Bourgogne où l'on rejoint Inès, Laetitia et Caroline, la vingtaine. Comme elles, dans "Premières vendanges", de nombreux jeunes ont décidé de consacrer deux semaines de leur été au ramassage du raisin. Pour certains, il s'agit d'une deuxième ou troisième saison, pour d'autres, c'est une grande première. Sacrée expérience !

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La découverte, c'est celle d'un travail éreintant, mais également celle de la vie en communauté, les rencontres... et la dragouille. Dès le premier soir, le vin coule à flot ; le lendemain, dur dur le réveil, à 6 heures pétantes ! D'autant plus que faire les vendanges est loin d'être de tout repos : d'un côté ceux qui, sécateur et seau à la main, coupent les grappes de raisin ; de l'autre, les porteurs. Hotte sur le dos, ils vont d'un ramasseur à l'autre, recueillir le raisin fraîchement coupé. Le bon plan ? Être parmi les premiers à se précipiter sur les hottes, en début de journée. Bien moins fatigant.

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Les deux semaines passent ici à toute vitesse. L'album est à la fois léger – on est avec une bande de jeunes qui pensent plus à faire la fête qu'à travailler – et riche. Beau aussi. Merci Anne-Lise Nalin, au dessin. Jolie réussite !

"Un été en apnée", de Max de Radiguès

Autre album qui sent bon l'été (et le sable chaud) : "Un été en apnée". Si les protagonistes sont un peu plus jeunes que ceux de "Premières vendanges", les relations avec le sexe opposé les préoccupent visiblement tout autant. Max de Radiguès met ici en scène les vacances, à Montpellier, de deux "préadolescentes" : Louise et sa cousine, Manon. À la plage, les deux jeunes filles ont vite fait de rencontrer des garçons de leur âge : Quentin et Luca.

"Un été en apnée", de Max de Radiguès (Sarbacane).

Premières impressions, premiers échanges, premiers émois, premières déceptions, et l'éveil de la sexualité aussi... Autant de moments qui n'ont finalement d'extraordinaires que d'être vécus à cet instant si particulier de la vie ; ce qui suffit à les rendre intenses. L'auteur confirme ici son talent pour observer – et mettre en scène – l'adolescence et ses questionnements, cet âge où, sans doute plus qu'à tout autre, on se cherche. Frais et juste. Touchant.

"Cet été-là", de Jillian et Mariko Tamaki

Autre subtile plongée dans le monde de l'adolescence : "Cet été-là". Ici encore : un été, et deux jeunes filles. Rose a 13 ans et, comme chaque année, c'est à Awago Beach qu'elle passe son été. C'est là qu'elle retrouve Windy, une copine qu'elle ne voit que pendant les grandes vacances, mais qu'elle connaît depuis qu'elle a 5 ans. Windy a 11 ans. Deux années de moins que Rose ; une différence d'âge subtilement observable dans cet album.

"Cet été-là", de Jillian et Mariko Tamaki (Rue de Sèvres).

Les deux jeunes filles partagent toujours avec plaisir leurs journées – entre les barbecues, la plage, et, en cachette, les films d'horreur –, mais des choses sont en train de changer, d'évoluer. À 13 et 11 ans, on ne voit pas tout à fait le monde de la même façon. Rose ne semble ainsi pas indifférente au charme du jeune caissier du drugstore du coin, légèrement plus âgé. Discrètement, elle essaie de se faire remarquer, sans passer pour une gamine. Il ne la remarque pas, bien trop occupé avec des jeunes de son âge. Windy est, elle, plus décomplexée. Cet été-là, les adultes sont également présents ; avec eux, les non-dits. Il y a dans "Cet été-là" un brin de nostalgie. À sa lecture, reviennent les souvenirs d'étés en famille, et d'amours cachées (pour ne pas dire inexistantes). Un album doux et sensible.