Perturbateurs endocriniens : limitez les dégâts !

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Publié le 22/05/2017 par TRD_import_ÉléonoredeVaumas ,
Inconnus du grand public il y a encore quelques années, les perturbateurs endocriniens (PE) font désormais beaucoup parler d’eux. Quels risques font-ils peser sur votre santé ?

« J’étais déjà très grande pour mon âge, mais lorsque j’ai commencé à avoir de la poitrine, mon entourage s’est inquiété. Et pour cause, j’avais seulement 7 ans ! » raconte Camille, 22 ans, étudiante en école d’ingénieur à Toulouse. Radio du poignet, analyses des courbes de poids et de croissance, échographie… La jeune fille a subi toute une batterie de tests. Verdict : Camille souffrait d’une puberté avancée, dite précoce.

Un cas loin d’être isolé, selon Jean-Baptiste Fini, chargé de recherche au CNRS : « Depuis une dizaine d’années, le nombre de petites filles pubères avant 8 ans (âge officiel de la puberté) a considérablement augmenté. Principaux suspects : les perturbateurs endocriniens. Si on ne connaît pas encore les effets de ces molécules sur notre organisme, on sait avec certitude qu’ils ont le pouvoir de perturber nos hormones à plus ou moins court terme. »

Les ennemis numéro 1 de notre quotidien

Aussi discrètes soient-elles, ces substances chimiques (les fameux pesticides, phénols, phtalates, parabènes) seraient en effet responsables de nombreux maux , pas franchement réjouissants, voire carrément dangereux : dérèglements de la thyroïde, obésité, diabète, diminution de la qualité du sperme, cancers hormonaux, infertilité, etc.

Problème : entre ceux qui n’y comprennent rien (« une vraie tannée ces trucs… mais au fait, c’est quoi déjà ? ») et ceux qui flippent vraiment (« c’est quand la prochaine navette pour Mars ? »), difficile de démêler le faux du vrai. « Une chose est sûre, nous vivons chacun avec 30 à 60 molécules chimiques dans le corps. L’eau, l’air, les objets, les crèmes, les produits d’entretien, la nourriture… Il n’y a pas un aspect de notre vie quotidienne qui n’est épargné », assène Jean-Baptiste Fini.

C’est grave, docteur ?

Un coup à devenir parano ! Faudra-t-il prendre une journée de congé pour faire les courses, histoire d’avoir le temps de décrypter les étiquettes des produits ? Faudra-t-il vivre seulement d’amour et d’eau fraîche (Ah ben non, même l’eau, c’est de la chimie) ? « Il ne faut pas non plus tomber dans l’excès. S’il y a des molécules qui doivent poser question, comme les phénols, le fluor ou encore le chlore, notre corps possède de sacrés mécanismes de défense. Tout est question de dosage », relativise Jean-Baptiste Fini.

Des moyens simples pour limiter les dégâts

Au quotidien, ça passe par des gestes simples. « Chez moi, quand les aliments ne sont pas bio, ils viennent d’un producteur local. La plupart des plats que je mange, je les ai cuisinés moi-même pour éviter conservateurs et autres colorants. Quant aux produits d’entretien : je suis une adepte du vinaigre blanc et du bicarbonate de soude. En plus d’être efficace, ça a l’avantage d’être écolo », déclare Camille.

Un conseil : troquez vos contenants en plastique pour du verre. De même, pensez à bien laver vos légumes et vos fruits avant de les consommer et évitez de réchauffer vos aliments dans leur carton d’emballage ; chaleur et graisse ne font pas bon ménage. Enfin, ne videz pas la moitié de votre gel douche à chaque fois que vous vous lavez : passez au savon et au shampoing solide. Les petits gestes font les grands changements !