Pas de proviseur, cours de jeux vidéo… découvrez des lycées hors normes en BD

LAP ! », d’Aurélia Aurita

« Il était une fois un lycée sans proviseur ni surveillants. Les tâches administratives, le ménage et la cuisine étaient assurés par les élèves et les professeurs. Les décisions étaient prises par vote à main levée, selon le principe ‘une personne = une voix’. Les élèves choisissaient de venir en cours (ou non). On appelait ça la ‘libre fréquentation’. »

« LAP ! », d’Aurélia Aurita (Les Impressions Nouvelles)

Il était une fois… un lycée bien réel ; sur le point de fêter ses 30 ans au commencement de cet album. Le LAP, c’est l’un des quatre lycées autogérés qui existent en France, le Lycée Autogéré de Paris ; c’est l’établissement auquel Aurélia Aurita a décidé de consacrer un reportage… BD. Sacrée découverte. Et que l’on soit convaincu ou non par une telle expérience, il est évident qu’elle ouvre des perspectives : d’autres façons de faire sont possibles, notamment en matière d’éducation.

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Dans « LAP ! », l’auteure se met en scène. Elle est une spectatrice… qui ne le reste pas bien longtemps. On le voit : profondément touchée par les rencontres qu’elle fait, Aurélia Aurita se laisse dépasser par son sujet et devient, peu à peu, une « lapienne » ; de cœur. Au centre de l’ouvrage, et de cet établissement : l’humain. Et cette richesse humaine, l’auteure en témoigne bien ; tant et si bien que le lecteur, lointain spectateur, peut parfois avoir l’envie de lui aussi faire partie de la petite communauté qu’il voit, au fil des pages, évoluer. Instructif et inspirant.

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« Kräkaendraggon », de Mathieu Sapin et Lewis Trondheim

« Changement radical pour tous les élèves qui vont faire la rentrée des classes ce matin… » annonce dans la toute première case de cet album un présentateur télé.

« Kräkaendraggon », de Mathieu Sapin et Lewis Trondheim (Gallimard)

Radical, pour le moins. « Pour survivre en ces temps de crise, il a été décidé de tout miser sur le seul secteur économique florissant à l’échelle mondiale afin d’en faire la première activité des nouvelles générations, je veux parler du jeu vidéo. Tous les cours classiques sont donc supprimés et remplacés par des activités ayant un rapport avec tous les différents types de jeux…  » explique ainsi le directeur du lycée dans le quotidien duquel nous plongent Mathieu Sapin et Lewis Trondheim.

Un quotidien… totalement barré. Au programme : découverte des littératures d’heroic fantasy et de science-fiction avec Tolkien, Asimov ou encore Philip K. Dick en cours de français, apprentissage de l’elfique, du langage nain et du klingon en cours de langues, étude des monstres – tératologie – en SVT, jeux de rôle… Les auteurs s’amusent visiblement beaucoup et embarquent le lecteur dans leur joyeux délire. Extrêmement réjouissant !