Lycée, fac… : des BD « entre les murs »

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Publié le 18/06/2014 par TRD_import_SoniaDéchamps ,
En cette p eriode d'examens, pourquoi pas une petite viree dans les salles de cours ? voici la selection BD de l'Etudiant Trendy. À vos stylos et a vos copies !

« Quatre couleurs », de Blaise Guinin

Un « Bic quatre couleurs », on en a tous – eu – un. Ce qu’en fait ici Blaise Guinin est tout simplement bluffant. Utilisant uniquement ce stylo et ses quatre couleurs – chacune rattachée à une femme – , l’auteur impose le rythme à son récit.

Au départ, deux étudiants et un projet : une fausse bonne idée que beaucoup d’entre vous ont sans doute déjà eue, sans pour autant (on l’espère !) la concrétiser.

Dans cet album, Pierre et Grégoire décident d’échanger leurs identités dans les matières où ils sont les plus doués, la géographie pour Pierre, l’histoire de l’art pour Grégoire. Tout paraît si simple et pourtant… La mécanique commence à s’enrayer quand une ex-copine de lycée de Grégoire débarque dans le cours… dans lequel il se fait appeler Pierre. De son côté, Pierre tombe sous le charme de Mathilde, qui croit qu’il s’appelle Grégoire. Risqué de commencer une relation sur un mensonge !

À partir d’un postulat finalement assez simple, l’auteur réussit à construire un récit puissant, particulièrement bien mené. Tant côté narration, que côté dessin, Blaise Guinin impose son talent, léger et grave à la fois. Car c’est, peu à peu, vers un drame que nous entraîne l’histoire, dans une ambiance assez planante. À découvrir !

« Quatre couleurs », de Blaise Guinin (Vraoum !)

« Une année au lycée », de Fabrice Erre

Changement de style. Pas de drame ici, mais de bonnes crises de rire en perspective. Dans « Une année au lycée », un professeur d’histoire-géo – excellent auteur par ailleurs – se met à faire vivre, à travers de courts sketchs, une année scolaire. Fabrice Erre prend ici un plaisir certain à se moquer (lui compris !). Et s’il est parfois incisif, il n’est jamais méchant.

« Une année au lycée », de Fabrice Erre (Dargaud)

« Le pire, c’est que c’est vrai ! », voilà ce que l’on se dit souvent à la lecture de cet album. Toujours bien vu, et surtout très drôle !

Tout commence donc avec la rentrée. Elèves et professeurs : même combat. Comparaison des emplois du temps, grogne contre la mauvaise répartition des cours (les fameux trous !), discussion autour de tel ou tel élève, etc. Au cours de l’année, apparaît notamment un certain décalage entre des élèves hyperconnectés et des professeurs… disons moins au fait des nouvelles technologies : « Vous ne savez pas qui est Khrouchtchev, mais vous connaissez tout de moi ? »

Au passage, l’auteur nous permet d’ en savoir plus sur l’état d’esprit d’un prof quand il corrige les copies et qu’il lit, par exemple, que le Vietnam a « créé » un attentat le 11 septembre 2001 à New York, pour se venger des bombes d’Hiroshima et Nagasaki. Si, si ! On le voit aussi remplir – consciencieusement – les bulletins de notes, surveiller, stressé, les écrits du bac ou encore faire passer les oraux (« L’Allemagne nazie… Le truc avec Hitler ?! »)

Impossible, en quelques lignes, de ne pas être réducteur, mais vous pouvez me croire sur parole : l’ouvrage est riche, drôle et fin, à mettre entre toutes les mains.