Le conseil sexy du lundi : Et si on adoptait la sexualité positive ?

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Publié le 24/02/2020 par priscillabm ,
La sexualité positive, c'est la solution pour une vie sexuelle épanouie ! Mais c'est quoi, exactement ? Maïa Mazaurette nous l'explique dans son dernier essai "Sortir du trou, Lever la tête". 

On la connaît surtout comme la sexperte du Monde, la chroniqueuse qui décortique et décomplexe les sexualités avec humour, audace et légèreté. Maïa Mazaurette a récemment publié un essai détonant qui dénonce à la fois les représentations du sexe et de nos pratiques dans la société et nous invite également à prendre le chemin d’une sexualité solaire, radieuse, à la portée de chacun. « Une ars erotica optimiste, pratique, ambitieuse, centrée sur la fantaisie et l’éthique », pour reprendre le résumé du pamphlet. Mais concrètement, ça veut dire quoi ?

Le sexe, ce n’est pas qu’un vagin ou un pénis

Dans la première parti de son livre, « Sortir du trou », Maïa Mazaurette cherche à montrer que le sexe féminin est, à tort, considéré comme un trou d’un point de vue anatomique. Mais en réalité, c’est bien plus que ça. C’est un organe qui ressent du désir, qui est composé de muscles qui se contractent, de muqueuses qui se gonflent, de sécrétions, de sang, qui sert à faire des bébés et qui est composé de milliers de terminaisons nerveuses. Ce n’est pas que le vagin, c’est aussi le clitoris, le point G et tout ce qui les englobe.

Quand on se contente de se concentrer sur le vagin, on met plus de temps à arriver à l’orgasme, alors que si on touche à la fois le clitoris, le vagin et qu’on embrasse, cela devient beaucoup plus facile et beaucoup plus plaisant. Idem pour le sexe masculin. Ce n’est pas qu’un pénis. C’est aussi la prostate, les testicules. Et en les stimulant, l’homme ressent davantage de choses et peut prendre sans pied sans même avoir à toucher au pénis. En comprenant ça, on ouvre le champ des possibles.

Le rapport sexuel, ce n’est pas que la pénétration

On pense à tort qu’un rapport sexuel n’est pas un rapport sexuel s’il n’y a pas pénétration. Mais en réalité « dès qu’il y a du plaisir, dès qu’il y a du désir, dès que c’est intéressant, c’est déjà du sexe et c’est du sexe tout aussi légitime qu’un rapport sexuel dit normal », explique Maïa Mazaurette. Les caresses sur le corps, c’est un rapport sexuel. La masturbation en solo, c’est un rapport sexuel avec soi-même. La masturbation à deux et à distance, c’est un rapport sexuel. Un cunnilingus ou une fellation, c’est un rapport sexuel. Même un massage est un rapport sexuel.

À ce titre, Maïa Mazaurette préconise le massage car il peut détendre, exciter ou les deux en même temps. « Sexuellement, cette combinaison fait des miracles. Le massage autorise des pratiques qui habituellement heurtent notre timidité : prolongé, il fait accéder à un état de rêverie et d’abandon propice aux expérimentations spontanées », explique la sexperte. Selon Maïa, comprendre cela permet de libérer le plaisir car « une pratique sexuelle joueuse, diversifiée, permet aux couples de se renouveler, donc d’éviter la lassitude ».

L’éloge de la lenteur

En matière de sexe, on a tendance à plier ça le plus vite possible. Il faut dire que les magazines féminins ou masculins n’aident pas, en proposant des articles sur « comment atteindre l’orgasme en deux minutes top chrono ». Mais a-t-on vraiment envie de ne prendre son pied que pendant deux minutes, alors qu’on pourrait se faire plaisir bien plus longtemps ? Vous savez ce qu’on dit : plus c’est long, plus c’est bon. C’est pourquoi Maïa Mazaurette préconise de faire durer les festivités le plus longtemps possible en ralentissant ses rapports. Plutôt que de plier ça en dix minutes, on se réserve une plage de deux heures pour s’envoyer en l’air. Rien de tel pour éveiller l’imagination, explorer ses désirs et chercher d’autres moyens de se faire plaisir pour le faire durer.

Pratiquer la pénétration coopérative

Selon Maïa Mazaurette, quand il y a pénétration, il y a aussi réception. L’un pénètre, l’autre reçoit. Et les personnes qui reçoivent peuvent aussi être actives. Elles peuvent choisir l’intensité, l’angle et la rapidité, elles peuvent générer de la tension musculaire qui favorise l’orgasme si elles ont un vagin et ce sont aussi elles qui ont le pouvoir de la dilatation et de la lubrification. Mais surtout, la pénétration ne doit pas être qu’une affaire de pénétration. Il faut qu’elle soit accompagnée d’autres stimulations. On ajoute les mains, la bouche, la langue, les mots, les fantasmes, les jeux érotiques.

La pénétration coopérative, c’est aussi prendre en compte les compétences de son/sa partenaire, mais aussi ses ressentis, en lui demandant si ça lui va comme ça, si ça lui fait mal ou pas, quelle position est la plus agréable. C’est choisir ensemble les positions, les angles de pénétration, les intensités, les vitesses. Et surtout, c’est ne pas terminer le rapport une fois que l’homme a éjaculé, mais quand chacun a eu un orgasme.

Assumer son sexe et sa sexualité

« Faire la paix avec son sexe permet de faire la paix avec son corps réel, dans son potentiel de plaisir réel – et transgressif », explique Maïa Mazaurette. Cela commence par un travail de rééducation philosophique, anatomique et culturelle de son sexe. Le nommer comme il se doit. Et surtout, apprendre à le connaître entièrement, en le visualisant et en l’explorant.

L’idée est la même pour la sexualité. Il est temps d’assumer ses désirs, ses fantasmes et ses pratiques. Et ce, même s’il s’agit d’une « sexualité vanille », c’est-à-dire d’une sexualité classique et routinière. On ne ressent pas tous le besoin de pimenter sa sexualité, de tester des pratiques originales ou extrêmes. Dans un article du Monde, Maïa Mazaurette écrit : « depuis que la pop culture nous infuse tous les jours de nouvelles sexualités alternatives, on n’ose plus avouer qu’on fait l’amour à la papa ». Mais si on prend son pied comme ça ? L’important, c’est d’apprécier ce qu’on fait. Les autres, ce qu’ils en pensent, on s’en cogne !

Et pour encore plus de conseils intéressants et épanouissants, on te recommande de lire le livre de Maïa Mazaurette, « Sortir du trou, Lever la tête » aux éditions Anne Carrière.