La sélection BD de Trendy : « La Boîte »

Dans cette boîte, tous les ingrédients d’une entreprise classique sont réunis : un patron, des employés, des bureaux, des ordinateurs, une salle de réunion et même l’incontournable fontaine à eau…

Des employés « freaks »

Mais un détail saute aux yeux dès la première page : les personnages qui hantent ces lieux sont tout sauf classiques… Le terme de « freaks » serait plus approprié ! Voyez plutôt : le patron est un oiseau rose bedonnant, au long bec, dont le costard-cravate ne l’empêche pas de circuler sur des chenilles façon minichar d’assaut.

Le nombre de jambes des salariés varie de zéro à quatre, en partant de l’espèce de limace à lunettes qui gère les archives jusqu’à la tête volante à hélices. Sans parler de la secrétaire, une écervelée au décolleté pigeonnant dont le visage est un dentier.

La vision d’Olivier Texier sur l’entreprise est aussi drôle que pessimiste ! // © Vide Cocagne

Des situations professionnelles absurdes

Si le décor est volontairement des plus banals, il en va tout autrement pour les situations professionnelles mises en scène. Une recherche de dossier finit chez l’ophtalmo, des employés s’acharnent sur le matériel informatique, les consignes de sécurité sont déclamées par un poète d’entreprise…

Et lorsque le patron essaie de virer un employé, il s’avère que c’est un stagiaire dont le contrat a pris fin deux ans plus tôt. Les conditions de travail dans « La Boîte » sont, en effet, pour le moins inhabituelles, voire proches de l’esclavagisme !

Autant de situations absurdes et truculentes pour dénoncer la précarisation des salariés dans les entreprises, à laquelle la réforme du Code du travail, qui pourra désormais se faire par voie d’ordonnance, n’est pas étrangère.

« La Boîte », d’Olivier Texier, éditions Vide Cocagne, nov. 2016, 72 p., 13 €.