La BD qui a marqué Annabelle, étudiante en BTS MUC

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Publié le 02/05/2014 par TRD_import_SoniaDéchamps ,
Trendy vous donne la parole pour conna itre la BD qui vous a le plus marque. Cette semaine, Annabelle, 21 ans, en BTS management des unites commerciales, nous parle des BD de Jiro Taniguchi.

Petite, je n’ai jamais lu de BD. J’ai toujours aimé lire, mais plutôt des romans ; enfin tout ce qui n’est pas policier ou fantastique. Mon copain, lui, lit beaucoup de BD et de mangas. Vu son enthousiasme, j’ai fini par me dire que des dessins avec des écritures… ça ne devait pas être si mal ! Et à force de le suivre dans ses boutiques, je m’y suis mise. Ce qui l’intéresse ne m’intéresse pas forcément, mais en trainant, je suis tombée sur un type de BD avec un format assez particulier : entre le manga et la BD « conventionnelle », celle avec une couverture cartonnée et des couleurs.

Si j’essaie de penser à « une » lecture marquante, c’est un auteur qui me vient à l’esprit : Jirô Taniguchi. Au départ, ce sont surtout ses dessins qui m’ont attirée. J’ai commencé par « Quartier lointain ». C’est l’histoire d’un père de famille qui travaille, et qui, après une virée dans une grande ville, prend un train qui le ramène dans sa ville d’enfance. Il prend ce train par hasard, sans y faire attention. Il se retrouve alors dans la ville où il a grandi, mais en étant lui-même à nouveau enfant, à un âge où il ne pouvait pas comprendre ce qui se passait autour de lui, les « problèmes de famille ». Là, il découvre que ces problèmes en question, enfant, il ne pouvait pas les résoudre. Ce n’était pas de sa faute. Il comprend alors sa vie de famille et se rend compte qu’il va peut-être rater des choses avec sa propre famille, ses propres enfants. Il va alors essayer de se rattraper.

Ce titre est celui qui m’a le plus marquée, mais après l’avoir lu, j’ai rapidement eu envie de découvrir tout ce que Jirô Taniguchi avait écrit. Je viens de commencer « Le sommet des dieux » , le 1er tome, et c’est assez marquant aussi. C’est vraiment un de ceux que je préfère. J’ai hâte de lire les tomes suivants.

Sinon, il y a aussi « À nous deux, Paris ! » et la suite, « Paris, le retour ! », de J.P. Nishi. Ces BD rendent compte de notre mode de vie en France ; un mode de vie dont on n’a pas forcément conscience… étant donné qu’on le vit. Et on a des habitudes qui peuvent paraître assez bizarres pour les étrangers. Par exemple, le fait que l’on se fasse la bise dans la rue, que l’on se prenne dans les bras… ça peut choquer d’autres cultures plus prudes, plus distantes avec les autres. Lire ces livres, c’est aussi un moyen de se remettre en question.

Ce que j’apprécie dans les albums de Jirô Taniguchi, et dans d’autres au même format, c’est que, pour moi, ils sont plus « réels ». Les personnages… ça pourrait être nous ! Dans le cas de Jirô Taniguchi, il s’agit d’une autre culture, et pourtant, on réussit à se rapprocher du protagoniste. J’arrive à me mettre dans sa peau, alors que dans la science-fiction par exemple, je n’arrive pas du tout à me projeter.

À la base, si le dessin d’un album ne me plaît pas, je ne peux pas le lire. Ça me gêne. C’est peut-être un détail pour certains, mais moi, si je n’aime pas le dessin, j’ai du mal à ré-imaginer le personnage dans ma tête, à lui créer une vraie vie. C’est un frein pour moi.