La bande dessinée squatte les musées

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Publié le 10/08/2017 par TRD_import_NatachaLefauconnier ,
Cet été, délaissez l’audioguide au profit d’une bande dessinée pour découvrir des peintres et des musées autrement. De Monet à Magritte, en passant par les femmes d’Orsay, sautez de case en case avant de vous rendre jusqu’au lieu où les œuvres sont exposées.

Sous le chapeau de Magritte

L’album : Charles Singullier s’achète un chapeau sur un marché bruxellois. Une fois chez lui, une mauvaise surprise l’attend : impossible d’ôter le couvre-chef ! L’explication lui parvient rapidement : le chapeau melon appartenait à Magritte. La mission de Charles Singullier est de découvrir les secrets du peintre, seul moyen de se débarrasser de l’encombrant accessoire… Bientôt accompagné par la guide d’une exposition sur Magritte, voici le malheureux héros en quête de réponses. Au cours de ses pérégrinations, il croise les personnages des tableaux du surréaliste belge. Comme le précise le sous-titre de l’ouvrage, “Ceci n’est pas une biographie” (clin d’oeil à la pipe de “La Trahison des images”), mais cette bande dessinée permet d’en apprendre beaucoup sur le maître qui l’a inspirée, tout en rendant hommage à son univers graphique.

« Magritte, Ceci n’est pas une biographie », de Thomas Campi (dessin) et Vincent Zabus (scénario), éditions Le Lombard, nov. 2016, 64 p., 14,99 €.

© Le Lombard

Le musée : Le Magritte Museum rassemble la plus grande collection d’Œuvres du peintre surréaliste belge (tableaux, gouaches, dessins, sculptures, affiches publicitaires, partitions de musique…). Pour les admirer, il faudra vous rendre à Bruxelles ! L’avantage : l’entrée est à seulement 2 € pour les 6-25 ans, et c’est gratuit pour tous chaque premier mercredi du mois à partir de 13 heures.

Musée Magritte Museum – Place Royale, 1 – 1000 Bruxelles.

Enquête au musée d’Orsay

L’album : Un voyage en train, non pas à vapeur mais à peinture, ça vous dit ? Bienvenue au musée d’Orsay, dans un univers étrange et onirique au cours duquel vous allez croiser de nombreux artistes déboussolés. En effet, le fil conducteur de la visite est la disparition de leurs muses : toutes les femmes ont déserté les tableaux ou leur piédestal. Le gardien du musée, personnage principal, aidé de Goethe – ou du moins de son buste – vont mener l’enquête. Suspense, humour et références culturelles sous forme de clin d’œil (telles les lunettes de Picasso, dont un verre est bleu, l’autre rose) sont quelques unes des qualités de cet album. Ajoutez-leur un graphisme en mouvement avec le récit (comme lorsqu’un personnage doit mettre un scaphandre pour plonger dans la peinture à l’huile) et vous tomberez sous le charme de cette histoire !

« Les Disparues d’Orsay » , de Stéphane Levallois, éditions Futuropolis / Musée d’Orsay, juin 2017, 80 p., 19,50 €.

© Futuropolis – Musée d’Orsay

Le musée : Construit dans une ancienne gare construite pour l’exposition universelle de 1900, le musée d’Orsay présente l’art des années 1848 à 1914. Il a ouvert ses portes au public il y a 30 ans. Plus de trois millions de visiteurs s’y pressent chaque année ! Le musée est, en effet, mondialement réputé pour sa collection de peintures impressionnistes et post-impressionnistes. Vous y verrez des oeuvres de Manet, Monet, Van Gogh, Degas, Cézanne, mais aussi Garnier, Courbet, Carpeaux, Nadar ou encore Guimard. L’accès aux collections est gratuit pour les moins de 26 ans ressortissants de l’Union européenne, et pour tous le premier dimanche de chaque mois.

Musée d’Orsay – 1, rue de la Légion d’Honneur – 75007 Paris.

Valérian, science-fiction et réalité augmentée

Les albums : À moins de vivre dans une boucle temporelle, vous avez sans doute entendu parler du film de Luc Besson sorti le 26 juillet 2017 au cinéma, “Valérian et la Cité des mille planètes”. Adapté de la bande dessinée de science-fiction de Jean-Claude Mézières (dessin) et de Pierre Christin (scénario), le film raconte les aventures de Valérian et Laureline, deux agents du service spatio-temporel de Galaxity, capitale terrienne d’un empire galactique. L’occasion de (re)découvrir la saga originale, d’abord publiée dans le journal “Pilote” à partir de 1967, et qui compte aujourd’hui 22 albums édités chez Dargaud entre 1970 et 2013. Un classique de la bande dessinée qui a abordé, au fil des cinq décennies écoulées, des sujets toujours d’actualité, du changement climatique à la mondialisation, en passant par le racisme ou les totalitarismes… La série a d’ailleurs influencé de nombreux auteurs et inspiré des pastiches et parodies.

© Dargaud

L’expo : La Cité des Sciences et de l’Industrie, à Paris, consacre une exposition à l’œuvre de Mézières et Christin, du 13 juin 2017 au 14 janvier 2018. Outre la quarantaine de planches originales, vous pourrez écouter le point de vue de scientifiques (astrophysicien, géographe ou paléontologue) sur des sujets liés à la saga : l’Univers, le voyage dans le temps, la faune et la flore, la civilisation… En téléchargeant l’application gratuite dédiée, la réalité augmentée vous sautera aux yeux sous la forme de créatures et vaisseaux spatiaux !

Cité des Sciences et de l’Industrie – 30 avenue Corentin Cariou – 75019 Paris.

Les jardins de Monet

L’album : Des influences artistiques de Claude Monet aux rencontres qui ont marqué sa carrière, en passant par sa vie sentimentale et ses périodes de découragement, vous apprendrez beaucoup à travers cet album sur ce grand peintre français du XIXe siècle, dont le tableau « Impression, soleil levant » donna son nom au mouvement impressionniste. Une biographie dessinée dont certaines cases sont des scènes que Monet mettra dans ses peintures, comme l’explique le dossier à la fin de l’ouvrage. Superbe !

« Monet, nomade de la lumière », de Salva Rubio et Efa, éditions Le Lombard, 112 p., 17,95 €.

© Le Lombard

Le musée : Léguée par Michel Monet en 1966 à l’Académie des Beaux-Arts, la maison où vécu Claude Monet de 1883 jusqu’à sa mort, en 1926, est située dans la vallée de la Seine, en Normandie. Ouverte au public de fin mars au 1er novembre, elle contient une partie de sa collection d’estampes japonaises et des tableaux de ses amis peintres simplement accrochés aux murs de sa chambre. Dans la cuisine, le visiteur est interpellé par le volume des fourneaux. Il faut dire que le peintre était très exigeant en matière de repas !

À l’extérieur, les célèbres et sublimes jardins du peintre invitent à la flânerie. Toute l’année, des jardiniers aguerris font en sorte de conserver le paysage imaginé par Monet. Selon la période où vous vous y rendez, les floraisons sont différentes… mais toujours époustouflantes. Point d’orgue de la visite, le Jardin d’Eau et les fameux nymphéas, source d’inspiration de très nombreux tableaux de Claude Monet.

Fondation Claude Monet – Giverny – 84, rue Claude Monet – 27620 Giverny.

Shoah et bande dessinée

Ce sont plus de 200 documents originaux qui sont rassemblés au Mémorial de la Shoah, à Paris, pour l’exposition “Shoah et bande dessinée”. Vous serez surpris de voir les différents traitements du génocide des Juifs d’Europe au fil des époques, de l’usage de symboles au réalisme, de la BD franco-belge au manga. Les témoins directs de l’Holocauste disparaissant, c’est la question de sa représentation qui est au coeur de la thématique. Avec, bien sûr, l’incontournable “Maus” d’Art Spiegelman, mais aussi “Mickey au camp de Gurs” (dessiné en 1942, avant que son auteur ne soit gazé à Auschwitz), ou encore des planches de Will Eisner, de Wolinski, d’Enki Bilal et bien d’autres. Une exposition à voir autant pour l’aspect historique qu’artistique. Cette fois, c’est l’exposition qui vous donnera envie d’aller vers les albums : bon nombre d’entre eux sont d’ailleurs proposés à la lecture dans la dernière salle. Entrée libre.

Mémorial de la Shoah, 17, rue Geoffroy l’Asnier – 75004 Paris.

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