L’interview indiscrète : les premières fois du Palmashow

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Publié le 11/12/2013 par TRD_import_SophiedeTarlé ,
Avant d' etre connus sous le nom du Palmashow et d'ecrire l * *es "Very Bad Blagues"* , Gr egoire Ludig et David Marsais ont ete etudiants. Eux aussi ont stresse pour leurs examens. Eux aussi ont parfois seche. Eux aussi ont connu McDo pour payer leurs etudes… Retour en interview sur toutes leurs "premieres fois". *

Grégoire (à g.), 31 ans, et David (à dr.), 29 ans, sont toujours ensemble même pour les interviews. Dans leur bureau, autour d’un paquet de chips, ils sont prêts à revenir sur la folle histoire de leur succès. Depuis 2010, Direct 8 diffuse leurs parodies : La folle histoire du Palmashow. Et le DVD des « Very bad blagues » devrait faire un triomphe pour les fêtes de Noël. Nous les verrons aussi bientôt au cinéma, les deux auteurs s’étant attelés à l’écriture d’un long métrage.

Des sketchs vus entre 200 et 300 millions de fois sur Youtube

De leur jeunesse en grande banlieue parisienne, ils se souviennent surtout « qu’il n’y avait rien d’autre à faire à part des sketchs ». C’est au collège que les deux futurs comédiens se rencontrent, et commencent à écrire ensemble. Après leur bac, pour financer leurs cours de théâtre, ils enchaînent les petits boulots. C’est alors qu’ils décident d’envoyer un CD de leurs prestations aux principales chaînes de télévision. Comme personne ne leur répond, ils décident de diffuser leurs vidéos sur Internet. Et c’est le succès. Leurs sketchs ont été vus 200 à 300 millions de fois sur Youtube et visionnés 100 millions de fois sur Dailymotion !

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CÔTÉ ÉTUDES*

La première fois que… j’ai stressé pour un examen

Grégoire :

« La veille du brevet. J’ai même appelé une radio pour en parler, tellement j’étais stressé. Mais je n’arrivais pas à passer à l’antenne ! »

David :

« En seconde, j’étais vraiment une chèvre en maths. Mais je devais absolument décrocher un 10/20 à un contrôle. C’était la condition pour que je passe en première S. Et je voulais faire comme les copains. Finalement, j’ai réussi à avoir 10, mais je pense avoir été mal orienté. J’ai eu mon bac S avec des notes atroces : 5 en maths, 5 en physique et 5 en bio ! Nous étions tous les deux au lycée Jean-Monnet de la Queue-lès-Yvelines [ 78 ]. »

La première fois que… j’ai eu « une taule » à un examen

Grégoire :

« En 4e, quand j’ai eu un zéro en maths avec M. Bouet. Il rendait les copies dans l’ordre décroissant. C’était cruel : plus on attendait, plus on savait que notre note allait être nulle. »

David :

« À l’école primaire quand j’ai eu 2 ou 3 en dictée. Mais bien plus tard, une autre note m’a marqué. Après mon bac, je suis rentré à l’université Paris-Dauphine. Et j’ai eu 1,75/20 en comptabilité. J’étais sidéré par la précision de la note. La fois suivante, j’ai essayé de me rattraper et j’ai eu… 4. Finalement, je ne suis resté qu’un an à Dauphine. L’année suivante, je me suis inscrit dans une école de théâtre, l’Atelier Blanche-Salant, à Paris 19e. »

La première fois que… j’ai séché

Grégoire :

« C’était au collège. J’ai pris le bus comme si j’allais en cours. Et au lieu d’y aller, j’ai passé la matinée chez un copain chez qui on a joué à la console et regardé des DVD. Le problème est qu’au retour, j’ai dû reprendre le bus pour rentrer chez moi. Et là, j’ai croisé la prof de français qui passait en voiture. En me voyant, elle m’a applaudi. J’étais grillé. En plus, c’était la prof dont j’étais amoureux ! »

David :

« C’était en 3e. Mais j’avais une bonne raison : c’était pour voir une fille. J’en ai profité pour lui rouler une pelle ! »

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CÔTÉ LOOK*

La première fois que… je me suis acheté tout seul mes fringues

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Grégoire :*

« C’était pour m’acheter un survêtement Sergio Tacchini au Décathlon de Narbonne [ 66 ]. J’y ai fait des faux trous de boulette de shit au fond des poches avec un briquet pour me la jouer. Un comble, moi qui n’a jamais fumé ! »

David :

« Moi, c’était un jogging blanc acheté chez Celio. On voulait faire caillera alors qu’on vivait à la campagne. Nous avons grandi dans ce qu’on appelle ‘la banlieue molle’, la zone 5 de la carte Navigo. »

La première fois que… je me suis senti bien « sapé »

Grégoire :

« En 6e, je suis allé en boum avec des chaussures Buggy blanches. Je m’en souviens car durant le trajet en voiture, mon père m’a, pour la première fois, dit de ‘sortir couvert’. Je n’ai compris que plus tard ce que cela voulait dire. »

David :

« Pour un mariage. J’avais 7 ans et je portais un costume avec un lacet comme cravate. Les années 90, c’était le non style. »

La première fois que… je me suis senti ridicule dans mes fringues

Grégoire :

« À un mariage. J’avais deux autres frères, et ma mère nous habillait de la même façon, du coup, tout le monde nous confondait. »

David :

« En CM1, je voulais toujours porter des baskets. Mais un jour ma mère a voulu que je mette des chaussures de merde, de vraies chaussures de filles. Tout le monde s’est foutu de moi évidemment. »

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CÔTÉ SORTIES/LOISIRS*

La première fois que… je suis allé à un concert

Grégoire :

« À 5 ans, pour aller voir le concert de Dorothée au Zénith. Pour moi, c’était la mégastar, c’était comme si j’allais voir Michael Jackson ! »

David :

« Quand j’avais 9 ans, mes parents m’ont emmené au concert de Police [ célèbre groupe de rock anglais, NDLR ]. J’étais très impressionné qu’ils aient pensé à m’y conduire. »

La première fois que… j’ai acheté un disque

Grégoire :

« L’album Prose combat de MC Solaar. »

David :

 » What’s The Story Morning Glory du groupe Oasis. C’était l’époque du grunge. On a des goûts musicaux très larges. »

La première fois qu’… un livre a changé ma vision de la vie

Grégoire :

 » Le Dernier Jour d’un condamné de Victor Hugo, que j’ai lu en première. C’est la première fois que, dans un livre, je me mettais à la place d’un type. Mais dernièrement on a lu en même temps Le Vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire de Jonas Jonasson [ sortie mars 2012 ]. C’est une histoire incroyable, drôle et touchante à la fois. Un livre que je conseille de lire en voyage. »

David :

 » Pour moi c’est Monsieur Papa de Patrick Cauvin [ sortie mars 2001 ]. C’est un roman qui parle d’un enfant qui multiplie les stratagèmes pour partir en vacances avec son père. C’est un livre qui m’a beaucoup fait rire. »

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CÔTÉ « INDÉPENDANCE »*

La première fois que… j’ai acheté un scooter

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Grégoire :*

« Nous habitions dans une banlieue, où il était nécessaire d’avoir très tôt un scooter pour se déplacer. Mes parents m’ont acheté quand j’ai eu 16 ans un Bewiz. Je n’étais pas très content car au lieu de m’acheter un scooter neuf, ils l’ont acheté dans une brocante. »

David :

« À 16 ans, j’ai eu une petite moto 50 cm3. Nous habitions la campagne, un endroit où les villages se succèdent. Les parents en ont vite assez de faire des allers-retours en voiture. Au début nous faisions beaucoup de stop et de marche à pied. Avec toute une bande de copains, on pouvait faire 6 km pour aller dans une soirée. En général, on nous donnait des bonbons et du Sprite pour nous faire partir, car nous n’étions pas invités. Mais pour nous, marcher en discutant, était plus important que la soirée en elle-même. »

La première fois que… je suis parti tout seul en vacances

Grégoire :

« C’est vraiment un truc de fou, la première fois qu’on part seul en vacances. Pour moi, c’était à 17 ans, au camping d’Argelès, dans les Pyrénées-Orientales. La mère d’un copain avait loué un bungalow en trop et on en a profité. »

David :

« Dans la même région, au camping de Torreilles. C’est d’ailleurs là que j’ai pris ma première cuite. »

La première fois que… j’ai quitté le nid familial

Grégoire :

« En 2002-2003, j’ai fait une première tentative avec une pote. Je cumulais deux boulots pour payer le loyer. Je travaillais au McDo de Denfert-Rochereau, à Paris, et comme standardiste dans une agence de publicité. Finalement c’était trop. J’ai craqué, j’ai rendu l’appartement et je suis rentré chez mes parents. »

David :

« Moi, c’est l’inverse. Ce sont mes parents qui sont partis les premiers ! Quand j’avais 19 ans, ils sont allés vivre d’abord au Japon, puis en Chine, car mon père travaillait dans l’automobile. Je me suis retrouvé seul dans la maison. Mon frère et ma sœur ne m’ont rejoint que 2 ans plus tard, et mes parents ne sont revenus en France que 8 ans après. »

La première fois que… j’ai passé un entretien d’embauche

Grégoire :

« Au McDo. C’était l’entretien d’embauche le plus facile que j’ai jamais passé. Le manager m’a posé trois questions : est-ce que tu es du genre à vouloir travailler ? À te lever tôt ? Quand on te dit de faire quelque chose, est-ce que tu rechignes à le faire ? J’ai répondu deux fois oui et une fois non, et j’ai été embauché ! »

David :

« Moi aussi j’ai été recruté au McDo, mais je n’y suis resté que deux heures. J’ai refusé de couper mes cheveux ! Par contre je travaillais dans une station essence durant les vacances et tous les week-ends. Je me souviens que quand je sortais la veille, j’avais du mal à me lever à 6h00 le dimanche matin. »

La première fois que… j’ai pris un job étudiant alimentaire

Grégoire :

« Au McDo. Ceux qui y travaillaient en faisaient profiter les copains. On avait inventé le ‘2850’, avec 4 steaks ! Mais le boulot que j’ai préféré, c’était celui de standardiste, car j’étais le chouchou. J’ai aussi travaillé à la boulangerie d’Attac. J’y ai pris beaucoup de kilos ! »

David :

« Moi c’était chez Poullain, un pépiniériste de la région car c’était le seul qui acceptait de nous embaucher à partir de 16 ans. Par la suite, on a pas mal enchaîné les petits boulots pour payer nos cours de théâtre. »

La première fois que… j’ai eu une paie (et comment je l’ai dépensée)

Grégoire :

« Pour partir en vacances en Grèce. On y est retournés pour fêter mes 30 ans, on a loué une villa pour 18 potes à Paros. »

David :

« Pour partir en vacances aussi. Pour mes 30 ans, j’aimerais partir en Toscane avec plein de potes. »

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CÔTÉ CARRIÈRE*

La première fois que… j’ai eu le déclic pour mon métier

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Grégoire :*

« Petit, j’hésitais entre le métier d’acteur, de cascadeur ou de footballeur. Mon père travaille dans le secteur médical, mais faisait du théâtre en amateur depuis 25 ans. À 16 ans, j’ai commencé à écrire mes premiers sketchs. Après le bac, je me suis inscrit en licence arts du spectacle à l’Université Censier, à Paris.

J’ai vite arrêté pour travailler 6 mois dans une boulangerie, histoire de payer des cours de théâtre aux Ateliers du Sudden à Paris 18e, l’année suivante. J’y suis resté 4 ans. J’ai beaucoup aimé le directeur, Raymond Acquaviva. »

David :

« J’ai eu le déclic en CM1, grâce au cours d’un prof d’histoire-géo, qui était un ami de mes parents. Il avait écrit une pièce, un vaudeville moyenâgeux, qu’il nous faisait jouer. Ensuite, j’ai suivi des cours de théâtre dans des associations de village. Je préférais jouer la comédie qu’aller jouer au foot. »

La première fois que… j’ai eu une galère professionnelle

Grégoire :

 » Pour le moment, nous n’avons pas eu de galère, mis à part des petits soucis techniques mineurs. Je me rappelle qu’une fois, sur scène, un type devait mettre la musique à un moment précis de la pièce. Il était un peu âgé, et un soir, il s’est endormi. »

David :

« On a toujours eu de la chance. »

La première fois que… j’ai (ou mes potes ont) été fier(s) de notre réussite professionnelle

Grégoire et David :

« En 2002, on a joué dans la salle municipale de la Queue-lès-Yvelines devant 300 personnes. Il y avait la famille et tous nos amis. On était hyper contents de voir la salle pleine. »

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CÔTÉ #jedoisbienlavouer…*

La première fois que… j’ai fait un gros mensonge à mes parents

Grégoire :

« À 11 ans, avec un copain, on a mis un sac de sel sur le pot d’échappement d’un camion. Quand mes parents sont revenus, je me suis caché sous l’escalier. Ils savaient que c’était moi, mais j’ai soutenu que je n’y étais pour rien. Ça les a rendus fous ! »

David :

« Quand j’étais petit, j’ai cassé un vase. Mes parents l’ont su, mais je ne voulais pas l’avouer. J’ai soutenu avec force que ce n’était pas moi, alors qu’ils m’avaient quasiment vu le faire. Je mentais beaucoup. »

La première fois que… j’ai pris une cuite

Grégoire :

« À Saint-Raphaël [ 83 ], sur la plage du débarquement. On avait 14-15 ans, et on a rencontré des types de 25 ans, avec qui on a bu toute la soirée. »

David :

« Au camping de Torreilles avec du muscat et du rosé. J’avais entendu que pour ne pas être malade, il fallait avaler une cuillère d’huile d’olive. J’ai vomi toutes mes tripes ! »