L’interview indiscrète : les premières fois de Thomas Thouroude

No thumbnail
Publié le 14/02/2018 par TRD_import_StéphaneMoret ,
L'animateur concilie ses deux passions, le journalisme et le sport, dans les deux émissions qu'il anime au quotidien : "Tout Le Sport", sur France 3, et "Y a pas péno !" sur Europe 1, chaque jour à 17 heures. Pour Trendy, il revient sur ses années lycée.

La première fois que j’ai eu une mauvaise note

Au collège, j’étais tétanisé car je craignais la réaction de ma mère. Elle ne m’a pas grondé, elle m’a juste dit : « C’est mal ». Un froid glacial s’est abattu dans le salon à ce moment-là, ça m’a vacciné. Par la suite, je suis entré en seconde sport études rugby, au lycée Lakanal à Sceaux. J’ai été orienté en première S et j’ai eu beaucoup de * mauvaises notes au premier trimestre,* au deuxième on m’a mis en ES. Ça s’est beaucoup mieux passé.

La première fois que j’ai séché un cours

J’ai très peu séché parce que j’aimais bien l’école , je n’y suis jamais allé à reculons. L’école primaire, j’ai trouvé ça cool ; le collège, aussi parce que je retrouvais les copains. Et au lycée, j’étais heureux en sport études. Dans ma vie, j’ai toujours fait une place considérable à mes plus proches amis. Je considère l’amitié comme une forme d’amour, et être entouré de potes à cette époque-là, c’était génial.

La première fois que j’ai pris un appart

J’étais à l’INSEP (Institut national du sport, de l’expertise et de la performance), pour une formation en association avec le CFJ (Centre de formation des journalistes) pour devenir journaliste. On partageait un appart avec mes potes de sport, à Montreuil. Il était grand, rénové, tout blanc. Pour les meubles, c’était basique : une table, 4 chaises, une télé, et nos cahiers de cours posés partout. On partait tôt pour aller en cours et on rentrait tard des entraînements. Ce logement ne nous servait qu’à dormir et à manger. Et c’était tous les jours la même chose : steaks, pâtes, sauce et gruyère. On a suivi ce « régime » pendant des années : il fallait bien nourrir un demi d’ouverture, un deuxième ligne, et moi.

Comment j’ai dépensé mon premier salaire

Après mon stage, j’ai fait des piges de journalisme, des remplacements le week-end à Radio France Normandie Caen (aujourd’hui France Bleu). Je me suis servi de mon premier salaire pour faire la bringue. Jusque-là, on était défrayés par le PUC (Paris Université Club) et le Racing Paris, nos clubs, pour pouvoir être indépendants, nous éviter de bosser à côté, et se concentrer sur le sport et les résultats. Mais pour payer mon permis, j’ai travaillé au McDonald’s d’Hérouville.

La première fois que je me suis acheté mes propres fringues

En sport études rugby, tous les élèves bavaient devant les maillots Eden Park qui coûtaient une fortune. Alors, j’ai économisé un peu pour m’en payer un.

La première fois que j’ai eu le déclic pour mon métier

Je n’ai pas eu de déclic à proprement parler. Quand j’étais plus jeune, trois métiers m’intéressaient : architecte, kiné ou journaliste. Comme j’étais nul en sciences, ça s’est décidé pour moi. Le journalisme correspondait à ma personnalité : curieux, qui aime partager. J’ai alors commencé aux services des infos générales, avant de me spécialiser plus tard.

La première fois que j’ai passé un entretien

Quand j’étais au lycée et que je jouais au PUC, le club nous trouvait des jobs d’été. Je vais donc passer un entretien à la compagnie générale des eaux (aujourd’hui Veolia). Je suis reçu par le service ressources humaines. Là, je rencontre une dame brune très sympathique, qui me pose des questions sur ce que je veux faire. L’entretien s’est très bien passé. Quelques années plus tard, Laurent Bazin, animateur de l’interview politique dans « La Matinale » de Canal+ que j’anime, reçoit Anne Hidalgo, pas encore maire de Paris. Après la séquence, il débriefe avec elle autour d’un café, et je vais la voir : « Bonjour Mme Hidalgo, vous vous souvenez de moi ? ». Eh oui, c’était elle !

La première fois que j’ai eu une galère professionnelle

Avec le recul aujourd’hui, je me dis que c’était pas si grave. Mais ce jour-là, j’ai cru que j’allais mourir. Après avoir bossé au planning de Radio France, je reviens sur Paris au moment où plusieurs chaînes thématiques se créent, comme Infosport. Je m’entraînais à monter des sujets et à poser des commentaires sur les images. On me propose une pige un samedi soir. Ce jour-là, la rédactrice en chef vient me voir et me dit : « On part 1h30 faire un pot, tu t’en sortiras ? ». Je la rassure, d’autant que de temps en temps certains remontent pour nous demander si tout va bien. Sauf que je suis devant la table de montage et que je ne sais plus du tout comment on fait. Je n’ai pas rendu mon sujet à temps, j’avais galéré et raté la première responsabilité qu’on m’avait donnée ! J’imaginais ma carrière foutue ! Mais ils m’ont repris encore et encore, en me disant que ce premier coup n’était pas grave.

La première fois que je suis passé à l’antenne

Ça ne m’a pas fait grand-chose, parce que je ne voulais pas spécialement faire de l’antenne. J’ai fait beaucoup de desk avant. Cependant, je trouve que je suis meilleur à l’antenne que pour monter des sujets , mais si demain ça s’arrête, ce n’est pas grave. Je fais les choses avec plaisir, de manière positive. Mon point de vue sur le traitement du sport, c’est qu’il faut s’amuser, prendre un peu de recul, apporter de l’espièglerie, de l’humour. Dans mes deux émissions, c’est ce qu’on fait, tout en prenant le sujet au sérieux.

Le conseil que je donnerais à ceux qui veulent faire ce métier

Le même qu’on m’a donné et qui s’est avéré judicieux : faire de l’info générale, traiter tous les types de sujets : politique, société, consommation, économie, culture, suivre des meetings, couvrir le théâtre… quelle que soit la forme, sur tous les médias. D’autant que de nouveaux médias émergent. Et ensuite seulement, une fois qu’on peut tout faire, choisir sa spécialité et son support.