L’interview indiscrète : les premières fois d’Ary Abittan

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Publié le 23/03/2016 par TRD_import_CarlaKakoun ,
Humoriste et acteur, il a notamment été à l’affiche de “Qu'est-ce qu’on a fait au bon Dieu”, de Philippe de Chauveron. L'acteur de 42 ans qui jouera le marquis de Cheneviette dans “Les visiteurs – La Révolution”, qui sortira le 6 avril prochain, nous raconte ses premières fois.

CÔTÉ ÉTUDES

La première fois que j’ai stressé pour un examen

Je crois que c’était pour un examen sanguin. J’ai toujours été très hypocondriaque. J’avais 17 ans, tout s’est très bien passé, je ne me suis même pas évanoui. Le seul problème, c’est qu’ en sortant du laboratoire, je les appelais toutes les deux heures. Ils me disaient : « Non, mais ça suffit, vous n’allez pas nous appeler toutes les deux heures, vous venez de faire l’examen ! » C’était mon premier vrai flip d’hypocondrie.

La première fois que j’ai eu « une taule » à un examen

Bizarrement, je n’ai jamais vraiment foiré un examen scolaire. Le seul examen où j’aurais pu avoir une taule c’est le bac, mais je ne l’ai pas raté puisque je ne l’ai pas passé.

La première fois que j’ai joué les fayots

C’était en CM2. À l’époque, ma maîtresse nous avait demandé d’apprendre par cœur une poésie, « L’invitation au voyage », de Baudelaire. Bien entendu, je ne l’avais pas apprise et j’avais fait le fayot en suppliant la maîtresse de me laisser lire et jouer la poésie. Elle avait accepté et lorsque je l’ai joué devant ma classe de l’époque, ils étaient morts de rire , ma maîtresse riait aux larmes. À ce moment-là, j’ai compris que tout pouvait passer par le rire. C’était comme une échappatoire.

La première fois que j’ai séché un cours

C’était pour la communion de ma cousine, mais avec l’aval de ma mère. Je n’étais pas allé en cours de la journée, je me souviens avoir marqué « fête religieuse », il fallait toujours écrire des excuses comme ça.

CÔTÉ LOOK

La première fois que je me suis acheté tout seul mes fringues

C’était la semaine dernière je crois, un beau jean de la marque Uniqlo.

La première fois que je me suis senti vraiment bien sapé

L’art de la sape selon Ary Abittan : un costume bien ajusté et une belle cravate ! // © Photo fournie par le témoin

C’était à l’avant-première de « Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ». Je portais un costume et une très belle cravate, mais, pour la première fois, j’avais surtout un costume très bien ajusté. J’étais serein, parce que j’étais entouré de tous mes copains qui jouaient avec moi dans le film, ainsi que du réalisateur, Philippe de Chauveron.

La première fois que je me suis trouvé ridicule dans mes vêtements

J’avais 13 ans, je devais aller au baptême de mon cousin et je n’avais pas de chaussures. Mon père m’a prêté les siennes , elles étaient un peu grandes mais surtout très moches. J’avais l’impression d’avoir deux Twingo aux pieds. C’était à la fois incroyable et horrible.

CÔTÉ SORTIES/LOISIRS

La première fois que je suis allé à un concert

À 13 ans encore, mes cousines m’avaient emmené au concert de Michel Fugain à l’Olympia. C’était génial.

La première fois que j’ai acheté un disque

C’était un des tubes des Red Hot Chili Peppers.

La première fois qu’un film m’a bouleversé

C’est  » Le Champion » [de Franco Zeffirelli], avec Jon Voight et Faye Dunaway. L’histoire se passe dans le début des années 1980, elle m’a donné et me donne toujours la chair de poule. Le film racontait le parcours d’un boxeur et à la fin… Je ne vais pas vous la dévoiler, regardez-le.

La première fois qu’un one-man-show m’a inspiré

À l’époque, je regardais en boucle les spectacles d’Élie Kakou. Ils ont été une vraie source d’inspiration pour moi, car ils parlaient souvent de sa famille, de sa mère, de sa tante. J’avais environ 14 ans, je ne savais pas qu’on pouvait faire ça dans un one-man-show, et là, je me suis dit : « C’est ça que je veux faire ». Il était impressionnant, il savait tout jouer.

La première fois qu’un livre a changé ma vision de la vie

J’ai lu le « Le livre de ma mère » d’Albert Cohen, et là, j’ai compris la relation d’une mère avec ses enfants. Il faut le lire pour comprendre, c’est quelque chose de fort. Il ne faut jamais sous-estimer ses parents.

CÔTÉ INDÉPENDANCE

La première fois que j’ai acheté une voiture

J’habitais à Sarcelles dans le Val-d’Oise, j’avais 21 ans, c’était une Nissan Micra que j’avais rachetée à quelqu’un.

La première fois que j’ai quitté le nid familial

J’avais 24 ans et c’était pour me marier.

CÔTÉ PREMIER JOB

La première fois que j’ai pris un job étudiant

J’étais animateur dans des clubs un peu partout, en Espagne, au Portugal, en Sicile… Mon objectif premier était de distraire les gens et de les faire rire.

La première fois que j’ai eu une paie (et comment je l’ai dépensée)

Je travaillais en tant que serveur au Faubourg-Montmartre , à Paris, et j’avais donné la moitié de mon salaire à ma mère… J’avais gagné environ 4.500 francs (environ 700 €). L’autre moitié, je l’ai encore. (rires).

CÔTÉ CARRIÈRE

La première fois que j’ai eu le déclic pour mon métier

Au moment où j’ai récité cette poésie, en CM2. J’ai réalisé qu’il y avait un truc à faire avec la déconne.

Ary a découvert sa vocation de comique en CM2. // © Photo fournie par le témoin

La première fois que je me suis vu à l’écran

J’avais 19 ans. Pour faire plaisir à mon père, j’étais chauffeur de taxi et on m’a interviewé en tant que tel. J’ai été chauffeur pendant un an et demi. Je faisais ça pour payer les cours de théâtre que je n’ai d’ailleurs jamais pris.

La première fois que l’on t’a donné la réplique

Le public m’a donné la réplique quand je montais seul sur scène. J’avais 20 ans, c’était dans un cabaret à Paris, je me changeais dans la cuisine, je sentais l’oignon. J’improvisais sur scène, du coup, je parlais vachement avec le public.

La première fois que j’ai passé un entretien d’embauche

C’était justement dans ce cabaret, où l’on m’avait demandé de jouer cinq minutes de mon spectacle et où l’on m’a dit : « on te prend ».

La première fois que j’ai eu une galère pro

Je jouais dans des cafés-théâtres et, pendant mon premier spectacle, j’entendais : « Une salade d’aubergines, un avocat-vinaigrette, une entrecôte bien cuite, une 1664 », donc c’était assez compliqué de se concentrer. Je n’appelle pas ça une galère, car pour moi, c’est la meilleure école du monde.

La première fois que j’ai été fier d’une réussite pro

Quand j’ai justement réussi à faire taire les gens dans ces cafés-théâtres. J’ai compris qu’il ne fallait pas parler fort, mais parler d’eux. Je m’adressais à eux, c’est comme ça que j’arrivais à capter leur attention.

CÔTÉ LOVE

La première fois que j’ai embrassé quelqu’un

J’avais 12 ans, c’était en colonie de vacances à Saumur, on s’était retrouvé à Paris après les vacances.

La première fois que je suis tombé amoureux

La même personne.

La première fois que j’ai eu un chagrin d’amour

Encore la même personne. (Rires)

CÔTÉ #JEDOISBIENLAVOUER

La première fois que j’ai fait un gros mensonge à mes parents

Je sortais de l’école, c’était à la fin de l’année scolaire et tous mes copains brûlaient leurs livres de cours. Ma mère m’avait demandé où étaient mes livres. Je les avais brûlés moi aussi, mais je les avais surtout jetés par la fenêtre du huitième étage et ils avaient atterri au septième sur le sèche-linge de la voisine. Tous ses draps étaient brûlés, je n’avais rien dit à ma mère. Elle a senti l’odeur, j’ai regretté de lui avoir menti.

La première fois que j’ai pris une cuite

Je n’ai jamais vraiment pris de grosses cuites, je crois savoir où sont mes limites.