L’homophobie, une discrimination à combattre

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Publié le 17/05/2017 par TRD_import_l'EtudiantTrendy ,
À l'occasion de la journée mondiale contre l'homophobie, retour sur la définition et les conséquences de ce harcèlement, qui peut commencer dès le plus jeune âge.

Le terme homophobie, apparu dans les années 1970 désigne la peur, le rejet ou l’aversion, souvent sous la forme d’attitudes stigmatisantes, de comportements discriminatoires, par des discours ou de la violence physique envers les personnes (ou identifiées comme telles) lesbiennes (lesbophobie), homosexuelles (homophobie), bisexuelles (biphobie) ou transgenres (transphobie). On parle plus globalement de LGBT-phobie. Cela s’apparente à la condamnation de l’homosexualité.

Est ainsi homophobe toute organisation ou tout individu rejetant l’homosexualité, les homosexuel(le)s et ne leur reconnaissant pas les mêmes droits qu’aux hétérosexuel(le)s. L’homophobie est donc un rejet de la différence, au même titre que la xénophobie, le racisme, le sexisme, les discriminations sociales, liée aux croyances religieuses, aux handicaps, etc.

Qu’est-ce qu’un acte homophobe ?

C’est refuser, dans les actes quotidiens, un droit, un bien, un service à une personne, homme ou femme, en raison de son homosexualité avérée ou supposée.

Mais c’est aussi l’agression physique, écrite ou verbale, la diffamation, à l’égard de personnes, hommes ou femmes, au seul motif d’une homosexualité vraie ou supposée. C’est également l’incitation à la haine, à la violence ou à la discrimination.

Comment est-ce que ça se manifeste ?

Au quotidien, elle se traduit par des réactions, avouées ou non de rejet et/ou d’exclusion : injures verbales ou écrites, moqueries, humiliations, harcèlements, refus de service, dégradations de biens et discriminations. Elle peut aussi se manifester par des formes de dédain ou faire l’objet d’un tabou. Dans sa forme la plus violente, l’homophobie s’exprime par des violences physiques et peut dégénérer allant de la bousculade au passage à tabac, jusqu’au viol et même au meurtre.

L’homophobie peut se manifester dans plusieurs cercles de la sphère sociale : la famille, les amis, l’entourage proche, le voisinage, les collègues de travail, au collège, au lycée, dans les commerces, dans les administrations et autres lieux publics.

L’homophobie ordinaire…

Il y a ce qu’on pourrait appeler « l’homophobie entre amis ». Se traiter mutuellement ou traiter quelqu’un d’ »enculé », de « PD » ou de « sale gouine » relève déjà d’une discrimination. Autant de termes que certains emploient quotidiennement sans savoir qu’ils pratiquent une forme d’homophobie. Chaque mot et chaque détail comptent lorsqu’il s’agit de respect et de dignité humaine. Les mots tuent. L’homophobie est aussi inacceptable que le racisme ou la xénophobie et doit être combattue aussi fermement. La condamner est une bonne façon de tester les sentiments d’autrui sur le sujet. Vous ferez d’ailleurs sûrement de belles et moins belles découvertes sur vos BFF.

À l’inverse, il y a « l’homophobie silencieuse », d’autant plus redoutable. Elle s’apparente par exemple à celui/celle qui ne se rend compte de rien, qui ne semble même pas imaginer que les homos existent. Cette même personne pense aussi que tout le monde est forcément en couple avec quelqu’un du sexe opposé. Sociétés « hétéronormées » obligent, pour beaucoup il paraît évident, voire obligatoire, que les garçons parlent des filles et que les filles parlent des garçons…

Au-delà d’une homophobie prononcée, un(e) jeune homosexuel(le) peut se sentir particulièrement oppressé(e) par cette norme supposée de l’orientation sexuelle. Ce qui l’amène parfois à se renfermer, à se sentir différent(e) (voire anormal(e)), à nier ses attirances ou du moins à les cacher. Et puis, il y a aussi ce sentiment curieux que les autres l’auraient « deviné » avant nous-même. Leurs allusions répétées, qui deviennent parfois très lourdes, le sentiment d’être devenu(e) le « pédé de service » ou « la fille qui n’aime pas les garçons » alors que rien n’a été dit et que rien n’est pourtant figé. Il est parfois bon de ne pas trop attendre pour donner raison ou tort à leur intuition, histoire de ne pas faire durer certains comportements oppressants… Soyez fier de ce que vous êtes, peu importe votre orientation sexuelle.

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**Des dommages à ne pas mestimer

L’homophobie peut avoir des conséquences psychologiques, physiques et sociales importantes. D’un point de vue psychologique, les conséquences vont de la tristesse et du repli sur soi à l’inquiétude, l’angoisse, la dépression jusqu’à la tentative de suicide. Pour d’autres, l’homophobie va au contraire susciter un sursaut de combativité qui les portera à affirmer leur orientation sexuelle et leur mode de vie. Et comme Nietzsche l’a dit : « Tout ce qui ne tue pas rend plus fort ». N’oubliez pas ça !

D’un point de vue social, l’homophobie peut avoir des conséquences difficiles à gérer pour les personnes qui en font l’objet et ce dans différents domaines. Dans le monde du travail par exemple, l’homophobie peut se manifester par le refus de promotion, la mise au placard, et parfois même le licenciement. Bref, si jamais vous rencontrez ce genre de problèmes, ne restez pas seul/e ! Parlez-en autour de vous et ne baissez surtout pas les bras. Vous gagnerez forcément le combat contre la discrimination, n’en doutez pas.

Comment lutter contre l’homophobie ?

Pour faire face à ces discriminations, des moyens et services sont d’ailleurs mis en place comme SOS Homophobie, pour ne citer qu’eux. Outre un cadre législatif qui permet aux victimes d’avoir un réel recours, la lutte contre l’homophobie passe par la mise en place d’une ambitieuse politique de prévention. Expliquer la diversité, rassurer, sensibiliser à l’acceptation des orientations sexuelles et identités de genre. Partout où cela parait nécessaire : milieu scolaire, auprès des policiers ainsi que dans divers contextes professionnels. Enfin, pour que cette discrimination ne soit plus considérée comme négligeable, prendre en compte les agressions homophobes et les rendre visibles apparait comme indispensables.

Que dit la loi ?

L’homophobie est une circonstance aggravante des discriminations. Par discrimination, on entend le fait de porter atteinte à une personne (insultes, coups et blessures…) en raison de ses caractéristiques comme son apparence physique, sa religion, sa couleur de peau, son handicap ou le fait qu’elle soit homosexuelle. L’homophobie est une circonstance aggravante. Dès lors qu’un crime ou un délit est commis en raison de l’orientation sexuelle d’une personne, il y a circonstance aggravante, c’est à dire que la peine est plus lourde (article 132-77).

En France, l’homophobie est punie de 3 ans de prison et de 45.000 € d’amende (article 225-1 et suivant du Code pénal). Si vous vous estimez victime de discriminations, n’hésitez pas à contacter le défenseur des droits : www.defenseursdesdroits.fr

Et quoiqu’il arrive, souriez, la vie est gay !