Kenza : portrait d’une jeune blogueuse à qui tout réussit

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Publié le 28/08/2013 par TRD_import_EléonoreGuerre , Mis à jour le 28/09/2023 par TRD_import_EléonoreGuerre
Si on lui avait pr edit il y a quelques annees 20.000 visites par jour, Kenza Sadoun El Glaoui ne l'aurait sans doute pas cru. Avec *_La Revue de Kenza_ , cette passionnee de mode s'est fait un nom dans le monde des blogueuses enviees de toutes les jeunes fashionistas. Rencontre. *

Vivre de ses deux passions, beaucoup en rêvent, peu le réalisent. Kenza, 27 ans, fait aujourd’hui partie de ces happy few qui peuvent s’en targuer : son blog, devenu une référence, lui permet d’allier au quotidien son goût pour la mode et son envie d’écrire. Pourtant, son destin n’était pas forcément tracé. Retour sur sa success story.

De l’influence d’être une blogueuse mode © La Revue de Kenza

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L’image, la mode : une histoire de famille

Depuis son plus jeune âge, Kenza vit entourée de photos, de belles pièces mode et de shootings… Et pour cause. Avec son père, sa mère, ex mannequin chez Elite, monte une agence de publicité Première Heure , puis se lance dans la photographie de mode en tant qu’agent et productrice, tandis que son père produit des clips vidéos. Un univers autour duquel se noue une vraie complicité mère-fille : « On se prêtait nos fringues, on s’amusait à être lookées toutes les deux. Même si plus jeune, il m’est arrivé de me maquiller en secret avant d’aller en cours ! ». Une passion commune donc, mais qui n’a pourtant pas déterminé son choix d’études.

Son bac STT option communication (aujourd’hui bac STG) en poche, Kenza tente sa chance en LEA anglais/italien à la Sorbonne Nouvelle, Paris III. Mais le cursus ne l’enthousiasme guère, elle quitte les bancs de la fac pour prendre, provisoirement, des petits jobs *: du baby sitting pendant un an, « flyer » en boîte de nuit (faire venir le plus de monde possible en échange de récompenses), beaucoup de vente en boutiques de prêt-à-porter au centre commercial Italie 2, même l’été pendant les vacances – *gagner son propre argent était pour elle un signe de maturité.

À la rentrée suivante, c’est vers le journalisme qu’elle se tourne : elle est admise à l’IEJ (ex ITAIM). Mais elle est vite rattrapée par son envie de concret : au bout de six mois, elle décide d’enchaîner plutôt les stages au sein de rédactions. Elle comprend alors qu’elle ne fera pas d’études longues, préférant entrer vite dans la vie active. ** »Pourtant, à l’école j’étais très studieuse mais j’étais bien plus attirée par le côté ‘concret’ du travail. »

**Un blog pour « s’amuser » au départ… mais qui prend vite de l’ampleur

La jeune femme surfe beaucoup sur le web et devient une fervente admiratrice des blogs de Café Mode pour le contenu éditorial, de Garance Doré pour ses photos et de Punky B pour ses looks et sa sympathie, l’idée commence à germer en elle : et pourquoi pas son propre blog ?

Au mois de juillet 2008, Kenza *décide d’ouvrir un blog : _La Revue de Kenza_. Elle travaillait à ce moment-là en tant qu’assistante de production dans l’agence de sa mère. * Elle s’amuse alors à poster quelques photos de vacances et quelques billets rédigés sans savoir où cela la mènerait : « j’avais juste envie de m’amuser et de partager mes coups de cœur » déclare-t-elle. En revenant de vacances à la fin de l’été, elle découvre avec surprise le nombre grandissant de commentaires de personnes qu’elle ne connaît même pas. Le déclic se fait lorsqu’un grand magazine féminin la repère et lui propose d’écrire un article sur ses conseils beauté. Elle comprend alors que son blog plaît beaucoup.

Régulièrement, elle continue d’alimenter son blog sur lequel de plus en plus d’internautes se connectent, jusqu’au jour où elle part au festival Coachella à Los Angeles, deux ans après la création de son blog et poste des billets et des photos de son voyage. Elle assiste alors à l’explosion du nombre de visites : des centaines de commentaires, des milliers de pages vues… Son blog commence à *vraiment se faire connaître*.

Elle rencontre ensuite Elodie Jacquemond, qui travaille à ce moment là chez Glam Media (une régie publicitaire des sites et blogs indépendants) qui la contacte directement en lui proposant de placer un peu de publicité sur son blog. En montant sa propre entreprise, Talent Agency, une agence qui représente des blogueuses et des « influenceurs », Élodie propose sans attendre à Kenza d’y figurer. C’est le début d’une longue collaboration. « Elodie est toujours de très bon conseil et m’aide sur toutes les choses que je ne sais pas faire. Par exemple, négocier avec les marques, le droit à l’image sur internet… Elle est devenue mon agent ».

Kenza lors de notre rencontre © DR

C’est quoi être blogueuse à succès ?

Aujourd’hui, le blog de Kenza réunit 20.000 visites par jour sur plus de 100 pays, compte plus de 21.000 followers sur Twitter et plus de 23.000 abonnés sur Facebook. Des chiffres record qui ne cessent de s’accroître de jour en jour.

Mais qu’est-ce qui différencie son blog des autres ? « Selon moi, c’est le fait que je n’axe pas mon blog sur un seul sujet. Je peux bien parler de mode et montrer mes looks, mais j’aborde aussi mes voyages, en donnant des bons plans, j’évoque également les soirées auxquelles je me rends à Paris, ou la nouvelle mixtape de Jay Z… Je pense que les internautes se sont plus attachés à mon personnage et à mon univers plutôt qu’au blog en lui-même et qu’ils le vivent un peu comme une sitcom. Je m’en rends vraiment compte lorsque je reçois un grand nombre de questions très personnelles sur ma vie privée » explique-t-elle.

Si la blogueuse arrive aujourd’hui à vivre de son blog, elle reconnaît que c’est très aléatoire. Cela varie entre 800 € et 4000 € par mois , en fonction des placements de publicités ou de produits, mais aussi des clics générés. Lorsqu’elle a une importante opération de prévue et qui est susceptible de rapporter de l’argent, elle « n’oublie jamais d’en mettre de côté car on n’est jamais certain de ce qu’on gagnera le mois suivant ». L’avantage d’être une blogueuse qui cartonne : c’est aussi les nombreux cadeaux presse et des envois réguliers de vêtements et accessoires des marques qui lui font confiance, dont elle parle sur son blog et qu’elle peut ensuite garder et porter comme bon lui semble. Un avantage « en nature » qui compte vraiment.

À quoi ressemble une journée type de Kenza Sadoun ?

 » Chaque jour est très différent car je suis en freelance et demeure ma propre chef. Je n’ai pas de contraintes particulières, excepté celles que je m’impose. J’ai pris l’habitude par exemple de me lever tôt le matin, vers 8h30-9h00 et je reste chez moi toute la matinée pour pouvoir recevoir les coursiers et réceptionner les colis que les agences de presse m’envoient. J’en profite pour checker également tous les mails reçus, auxquels je réponds, sans exception : c’est ce qui me prend le plus de temps. Je poste également un nouveau billet sur mon blog si j’en ai prévu un. À l’heure du déjeuner, j’en profite pour sortir. Soit je déjeune avec des ami(e)s, soit avec un professionnel : un annonceur, une agence de publicité ou mon agent. Ensuite, j’enchaîne les rendez-vous tout l’après-midi sur mon Solex ! Je vais faire des shootings avec un photographe, ou bien avec mon copain pour prendre en photo quelques tenues qui illustreront mes billets. »

Des looks travaillés, la recette du succès © La Revue de Kenza

Et l’avenir, dans tout ça ?

Si Kenza avoue avoir du mal à se projeter dans cinq ans, elle rêve d’une vie confortable : avoir des enfants et habiter dans une ville proche de la mer. Professionnellement, elle s’imagine bien dans le monde de la télé : présenter une émission ou même produire sa propre émission tirée de son blog… Du moment qu’elle reste maître de ses projets.

Pour le moment, elle compte continuer son blog et a lancé la V2 au début du mois d’août 2013, en espérant qu’il prenne encore plus d’ampleur.

**Son conseil : osez !

« Lancez-vous et créez votre blog, sans espérer en vivre. Cela peut arriver mais il ne faut pas que cela soit un but en soit. Le blog de Make my lemonade par exemple cartonne en ce moment alors qu’il n’a été lancé il y a un an seulement, et sa propriétaire vient de sortir un livre. Tout peut arriver, très vite. Il faut simplement vous lancer et publier souvent. N’hésitez pas non plus à jouer avec l’esthétique de votre blog, mon conseil : il faut que ce soit épuré, sinon ce n’est pas du tout agréable s’il y a trop de choses. Pour ma bannière par exemple, j’ai fait appel à la graphiste super mignonne Natacha Birds, et je suis ravie du résultat. »

Vous l’aurez compris : si vous voulez lancer votre propre blog, n’hésitez plus – vous n’avez rien à perdre… et tout à gagner.

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