Journalisme : 4 mangas à la une

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Publié le 21/03/2016 par TRD_import_BaptisteLegout ,
Le métier de journaliste fait souvent rêver. À raison : pressions, censure et sensationnalisme, le quotidien n’est pas de tout repos. Ce mois-ci, Trendy vous propose quatre mangas sur les reporters, photographes, monteurs et autres correspondants de guerre. De quoi faire naître des vocations ?

« L’affaire Sugaya » : d’après une histoire vraie

“L’affaire Sugaya”, Hiroshi Takano et Kenichi Tachibana, 7,99 €, One Shot aux éditions Delcourt. // © Editions Delcourt

Victime d’une erreur judiciaire, Toshizaku Sugaya a passé 17 ans en prison pour le meurtre d’une fillette. En cause ? Une enquête bâclée de la part de la police s’appuyant sur une expertise ADN non fiable. Intrigué par cette affaire qu’il relie à une série de meurtres non élucidés, un journaliste, Kiyoshi Shimizu, mène une investigation pendant plus d’un an avec son équipe pour le compte d’une grande télévision japonaise. Son travail acharné sur le terrain a permis d’apporter les preuves de l’innocence de Toshizaku Sugaya et d’obtenir sa libération.

Tirée d’une histoire vraie, le manga « L’affaire Sugaya » nous dévoile les coulisses de cette enquête. Retour sur les lieux du crime, interview des principaux témoins et reconstitutions s’enchaînent et nous permettent de mieux comprendre comment travaille une équipe de journalistes d’investigation et, surtout, l’influence des médias pour faire bouger les choses. En bonus, le titre présente des photos de l’affaire ainsi qu’une interview de Toshizaku Sugaya après sa libération.

« Journaliste » : le rôle de la presse

“Journaliste”, tome 1, Masao Yashima et Funwari, 7,99 €, série terminée en deux tomes aux éditions Delcourt. // © Editions Delcourt

Journaliste travaillant pour un grand quotidien japonais, Mineo Mutsu cause bien des soucis à sa hiérarchie. Particulièrement irrévérencieux, il refuse les dérives de son métier et se bat au quotidien contre les pressions et la censure. Dès qu’une affaire devient gênante, il enquête afin de révéler les travers de la société, au risque de mettre sa famille et sa carrière en danger.

Rythmé, le manga « Journaliste » enchaîne les affaires sans s’arrêter. Copinage entre police et médias, corruption de l’aide sociale, harcèlement scolaire couvert par les professeurs, fausses accusations… Dès qu’il y a un loup quelque part, Mineo se lève pour alerter ses concitoyens. Mais derrière ces petites histoires qui se succèdent, c’est une réelle critique sociale que livre Masao Yashima et Funwari, les deux auteurs du titre. *En filigrane, une question centrale nous est posée : quel rôle doit jouer la presse *à une époque où l’objectivité des médias est loin d’être certaine ? La réponse reste ouverte.

« Front Mission Dog Life & Dog Style » : correspondant de guerre

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“Front Mission Dog Life & Dog Style”, tome 1, Yasuo Otagaki et C.H.Line, 7,65 €, série terminée en dix tomes aux éditions Ki-oon. // © Éditions Ki-oon_

2090. Cela fait plus de vingt ans qu’ une paix précaire règne sur l’île d’Huffman , une large bande de terre née d’une irruption volcanique dans l’océan Pacifique. Entre les deux superpuissances qui se partagent ce nouveau territoire, les tensions sont vives et permanentes. Un nouveau conflit peut éclater à n’importe quel moment. Reporter pour une chaîne de télévision japonaise, Akira est chargé de couvrir les évènements locaux et se retrouve rapidement plongé dans l’horreur. Aidé du photographe Kenichi, il fera tout pour diffuser au plus grand nombre les images de cette guerre meurtrière.

Adapté d’un célèbre jeu vidéo , « Front Mission Dog Life & Dog Style » va bien plus loin qu’un simple copier-coller du scénario du matériau d’origine. Ici, c’est un angle parfaitement inédit qui est utilisé par le duo d’auteur. Derrière la toile de fond légèrement futuriste de l’œuvre, ils nous livrent une description réaliste, actuelle et violente du métier de correspondant de guerre. Le graphisme léché, dont on dévore chaque page, nous immerge au milieu des combats et nous fait dévorer chaque page.

« News boy » : il n’y a pas d’âge pour mener l’enquête

“News Boy”, tome 1, Pei Yu HSU, 5,95 €, série terminée en cinq tomes aux éditions Casterman dans la collection Hua Shu. // © Editions Casterman

Adolescent taïwanais, Ah-Taï déteste les journalistes. Depuis que son père, grand reporter, a disparu en reportage à l’étranger, il voue une haine farouche à toute la profession. Et le fait que sa mère soit la présentatrice vedette d’une chaîne de télévision locale n’arrange rien. Pourtant, lorsque cette dernière sera accusée d’un meurtre qu’elle n’a pas commis, le jeune garçon n’aura pas d’autre choix que de lui-même prendre la caméra pour l’innocenter. Accompagné de sa meilleure amie Xiao Xiao, il mènera l’enquête à la poursuite du véritable coupable.

Rares sont les Manhua (manga chinois) à être édités en France. « News boy » fait partie de ces bonnes surprises qui, à partir d’une histoire plutôt simple, accrochent le lecteur. Les personnages sympathiques et l’humour débridé nous font passer un bon moment, dans les coulisses d’une grande chaîne de télévision. De quoi se rendre compte que, quel que soit le pays, les problématiques du métier de journaliste restent les mêmes.