Je suis en cours… mais ailleurs dans ma tête

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Publié le 05/12/2016 par TRD_import_MariaPoblete ,
Vous êtes dans la lune, inattentif, éparpillé, étourdi… Vous avez souvent du mal à suivre les cours. Voici quelques astuces de profs et d'anciens rêveurs pour vous aider à redescendre sur Terre et à mieux vous concentrer.

« Depuis que je suis au collège, j’ai le même problème : je papillonne en classe, mon esprit n’arrive pas à se fixer sur le cours. Je ne m’ennuie pas, mais mon attention est comme aspirée par une idée, un projet , un poème ou une soirée à organiser. À ce moment-là, c’est comme une pelote de laine dont je tire le fil : les idées fusent de toute part, sans s’arrêter. »

Louise, 15 ans, en seconde au lycée Maurice-Ravel à Paris, accumule les mises en garde :  » Je n’arrive pas à rester attentive plus de 10 à 15 minutes par heure. Je commence à m’inquiéter parce qu’ au lycée, les professeurs vont vite et ne répètent pas. Si on décroche, c’est mort ! »

Vos pensées s’envolent ?

Laura, 20 ans, aujourd’hui en licence 1 d’études théâtrales à l’université Paris 3 Sorbonne-Nouvelle, se souvient de ses années de lycée compliquées. « En seconde, je m’isolais, je rêvais, mais surtout je m’évadais par la pensée. J’ai entrepris un travail sur moi quand j’ai redoublé ma terminale, j’ai notamment vu un psy. Les adultes n’ont pas voulu voir que je n’écoutais pas en classe parce que ma tête était pleine d’idées noires. »

« Il n’est pas possible de rester attentif si le cerveau est envahi d’émotions, constate Matthieu Grimpet, coach scolaire à Paris. Notre vie mentale peut être très compliquée quand notre esprit fourmille de pensées : il faudrait pouvoir laisser de côté ses contrariétés pour être bien. « 

Restez dans l’instant présent !

Pour Jean-Philippe Lachaux, chercheur en neurosciences ­cognitives, rester attentif, c’est un peu comme marcher sur une poutre sans tomber. « Le cerveau sélectionne, à chaque instant, les informations qui lui paraissent les plus importantes, rappelle-t-il. Une fraction de seconde suffit pour perdre la maîtrise de son attention. » Ne vous laissez pas distraire ni par un événement extérieur ou une pensée parasite.

Ne culpabilisez pas

« Les lycéens aujourd’hui sont plutôt dispersés, remarque Olivier Pellet, enseignant de français à l’externat Notre-Dame à Grenoble. Il ne sert à rien de les accabler et de les menacer. Je dis à mes élèves que l’attention se travaille , que personne n’est capable de rester concentré huit heures d’affilée. Il existe des moments où ils ont le droit de rêver. « 

C’est ainsi qu’Alison, 19 ans, en licence 1 de droit à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, procède depuis la classe de troisième. « Une professeure de maths nous avait montré que, pendant les exercices, nous avions le droit d’être un peu moins concentrés. Depuis, je me ménage des petits moments de relâchement qui me permettent d’être plus efficace ensuite. En droit, ça fonctionne très bien ! »

Travaillez votre motivation

Pour aider les esprits volatils, au lycée comme à la maison, Jean-Philippe Lachaux a ses secrets : déterminer le bon environnement de travail , en éliminant autant que possible les distractions, retrouver à chaque fois les mêmes repères pour mieux se concentrer (un geste, une manière de poser sa trousse sur la table), soigner sa motivation en ayant une idée claire de la raison pour laquelle on accomplit cette action, se concentrer sur sa respiration à la manière des gens qui méditent, bien manger, bien dormir, boire de l’eau…

Olivier Pellet conseille à ses élèves d’ écrire sur une feuille de papier ce qui les préoccupe, une pensée qui les perturbe ou une chose qu’ils auraient peur d’oublier. Ils la traiteront à la fin du cours, de l’examen ou de la journée. « Cette méthode est très efficace avant de commencer un devoir sur table, précise-t-il, cela leur permet d’être vraiment dans le travail qui va nécessiter une grande attention. »