Je ne fais que bitcher… mais ça se soigne !

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Publié le 05/09/2016 par TRD_import_ClémentineDelignières ,
Médire, critiquer… Avouez-le, vous adorez ça ! Profs, potes, parents… Tous y passent, et ça vous soulage. Au risque pourtant de passer pour un(e) rabat-joie. Voici les cinq conseils de Trendy pour renverser la tendance.

1. Prendre conscience du problème

Pour Charlotte Huet, psychologue, il n’y a aucun avantage à la critique : « On s’enferme dans le négatif, avec des a priori et des préjugés. Parfois, on va moins vers l’autre, on ne veut pas se remettre en question… » Si elle peut parfois vous faire rire, vous déstresser ou rehausser votre estime de vous-même, les effets n’en seront que temporaires. En revanche, vous vous installez durablement dans une vision pessimiste de la vie et de vos semblables.

Pour votre sérénité, arrêtez-vous un peu sur ces piques que vous lancez. Ne sont-elles pas devenues bien trop fréquentes ? Essayez, juste quelques heures, de tenir votre langue, pour voir combien de temps vous tenez et pour comprendre à quel point la critique a envahi votre mode de pensée.

2. Identifier les causes

Vous ne pouvez pas vous empêcher de parler négativement des autres ? Ce trait de caractère révèle souvent une souffrance profonde. Certains répètent le schéma parental, après avoir été critiqués pendant leur enfance. D’autres ont besoin de se comparer, par manque de confiance en eux. « Parfois, il y a aussi l’idée d’avoir peur d’être jugé et, du coup, de prendre les devants « , précise Charlotte Huet.

Autre cas de figure, celui de votre couple. Un peu différent : si vous ne cessez de tout reprocher à votre chéri(e), ne serait-ce pas le signe qu’il ne vous convient tout simplement plus ? Ne chercheriez-vous pas, de manière détournée, à provoquer la rupture ?

Dans tous les cas, prenez le temps de réfléchir aux raisons de cette mauvaise habitude, si besoin avec l’aide d’un psychologue. Tout en sachant que la situation s’arrange avec l’âge. « Nous nous séparons de nos parents notamment en tissant des liens avec nos pairs. La critique peut être donc plus présente chez les jeunes, du fait d’une forte tendance à la comparaison aux autres. S’y ajoute, en général, un effet de groupe. »

3. Se recentrer sur soi

Ça y est, vous avez compris le cœur du problème. Mais ça ne le résout pas… Comment arrêter la petite machine infernale qui tourne dans votre tête ? Lorsque vous sentez que le monde entier vous énerve et que vous commencez à déblatérer contre votre voisin de cours (même s’il semble ne rien entendre…), faites appel aux techniques de pleine conscience. L’idée : se concentrer sur sa respiration, ses propres sensations. Essayez de tenir au maximum. Ancré dans l’instant présent, le mental ne part pas dans tous les sens. Votre voisin appréciera.

Selon la psychologue, « l’envie d’affirmer que quelqu’un est plus moche que vous, par exemple, cache le besoin de vous rassurer et de vous mettre en avant ». Prendre soin de votre propre personne et de vos émotions vous aidera à mieux accepter l’autre, avec ses différences. En vous appréciant davantage, votre confiance en vous ne dépendra plus de la comparaison avec ceux qui vous entourent.

Si cela vous intéresse, essayez la méditation ou encore la sophrologie.

4. Transformer la critique en remarque justifiée

Mercredi, 17 heures. Travail de groupe, à quatre. Vous avez fixé, ensemble, un créneau horaire hebdomadaire. Mais Lola n’est jamais là, et vous vous tapez tout le boulot… Les absents ont toujours tort, non ? Avec les autres, vous vous faites un plaisir de souligner ses failles, pour faire passer votre colère. Erreur. Vous perdez votre temps et votre énergie. La critique, même justifiée, ne sert à rien en l’absence de la personne concernée. Vous ruminez, la rancœur ne passe pas, le problème reste le même.

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Quand vous croiserez Lola, expliquez-lui – calmement – en quoi son comportement vous empêche d’avancer et tentez de trouver avec elle des solutions (un travail à distance ? un changement d’horaire ?) Ça libère, c’est productif. Tout le monde en sortira gagnant. Et si elle persiste, tant pis. Vous saurez vous éloigner d’elle pour le prochain dossier. *En attendant, ne perdez pas votre productivité en cassant du sucre sur son dos… Ce serait d’abord à vous, que vous feriez du mal.

5. Chercher le positif

Vous l’avez sans doute remarqué, les personnes qui critiquent sont d’un naturel profondément négatif. Après tout, que nous importent les faiblesses des autres, lorsqu’on est heureux ?

Charlotte Huet propose un exercice pour changer d’état d’esprit.  » Tous les soirs, avant de vous endormir, rappelez-vous trois moments agréables de votre journée. Cela peut être des petites choses, du style ‘Ce sourire dans la rue m’a fait plaisir’, ‘J’ai apprécié mon café au petit-déjeuner ce matin’… Des détails du quotidien, auxquels on ne prête plus attention mais qui participent à notre bien-être. En général, avec cet exercice, vous vous rendrez compte que vous voyez toujours le verre à moitié vide. » Dans l’idéal, notez tout cela sur papier, pour en renforcer l’effet.

Vos efforts paieront, si vous gardez confiance en votre capacité à changer. Charlotte Huet en est persuadée : « Si, à un moment donné, on se rencontre que l’on fait souffrir l’autre et que, finalement, cela ne nous rend pas plus heureux de critiquer, on peut réellement évoluer. » Dont acte.