J’ai pas toujours envie de faire l’amour, c’est normal ?

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Publié le 01/03/2017 par TRD_import_CarolineMichel ,
Que vous soyez en couple ou célibataire, vous avez peut-être remarqué que, ces derniers temps, votre appétit sexuel était sur pause. Résultat, vous vous inquiétez. Et si c’était normal ? Rassurez-vous : le désir, ce n’est pas automatique.

« J’ai 22 ans et un copain depuis trois ans… Mais pas toujours envie de faire l’amour ! J’ai peur de vexer mon compagnon et je me demande si c’est normal à mon âge « , confie Adeline. « On croit souvent, à tort, que le désir sexuel est très actif quand on démarre sa vie sexuelle, constate Alexandra Hubin, psychologue, docteur en sexologie et coauteure de ‘Je Sexopositive !’ (Ed. Eyrolles). Le désir sexuel, qui se manifeste physiquement (érection, lubrification…) et psychiquement (pensées), est fluctuant. Il connaît des hauts et des bas tout au long d’une vie. « 

C’est la première caractéristique du désir sexuel. « Il peut aussi être très fragile, précise Patrick Papazian, médecin sexologue et auteur de ‘Parlez-moi d’amour’ (Ed. de l’Opportun). On peut passer très rapidement d’une envie de faire l’amour à une totale indifférence.  » C’est bon à savoir, non ? Le désir sexuel, c’est comme l’appétit. S’il peut sembler naturel quand on a autour de vingt ans, ça se perd… Et ça se retrouve.

Je découvre mon corps

« On peut avoir son premier rapport sexuel jeune et se sentir sexuellement éveillé plus tardivement », rappelle Patrick Papazian, médecin sexologue. Autrement dit, vous n’avez pas fini de connaître votre corps. Certaines personnes découvrent davantage de désir et de plaisir sexuel avec l’âge. Même si les hormones s’affolent à l’adolescence, cette action est mécanique. À côté de ça, votre corps a peut-être besoin de temps et d’expériences. Mais aussi de confiance : le désir sexuel est une question d’abandon à l’autre. Si l’on ne se sent pas rassuré, notre corps freine !

Je n’ai pas la tête à ça

Les préoccupations, le stress, les émotions… Autant d’éléments qui accaparent notre esprit et mobilisent notre énergie. Quand l’esprit n’est pas serein, le désir peut faire des caprices. Comment réagir ? L’accepter sans culpabiliser. Personne ne vous demande d’être en forme tous les jours et de faire l’amour tous les jours. Si vous n’avez pas envie que l’on vienne vous chercher, ni d’oser quelques caresses non plus, très bien. Au moins, une chose est sûre : vous avez envie d’être tranquille.

Je veux trop bien faire

« Être dans la technique peut créer des blocages, indique Alexandra Hubin. On se concentre sur ce qu’il faut faire, en se mettant la pression.  » La peur de ne pas assurer et de ne pas combler son partenaire peut freiner notre désir. Par instinct de survie, notre corps s’efface, histoire d’éviter d’avoir à gérer un cahier des charges idéal. Le lâcher-prise est la clé : décider de faire l’amour comme ça vient, en laissant vos corps converser, vous permettra de vous connecter à vos envies et non pas à vos « devoirs ».

Je suis mal dans ma peau

« Ne pas être à l’aise dans son corps n’aide pas toujours le désir à s’épanouir », note Patrick Papazian. Certains vont opter pour quelques stratégies (on éteint la lumière ?) quand d’autres vont repousser le rapport parce qu’ils ne se sentent pas « présentables ». L’important est d’être en harmonie avec vous-même : inutile de se forcer. N’oubliez pas que faire l’amour est un partage global, une envie d’être ensemble.

J’ai un chagrin d’amour

À un âge où les relations amoureuses sont un objet de préoccupation (rassurez-vous, on apprend à relativiser), il est possible d’être plus fragile sexuellement. Ne pas désirer un corps nouveau – imaginaire ou rencontré hier –, c’est tout à faire normal. « Le cerveau est un organe sexuel à part entière, il a besoin d’être présent, investi, pour que l’excitation circule », nous apprend Alexandra Hubin.

J’ai besoin d’aimer (ou pas du tout)

Dans un cas, l’amour est gage de confiance, dans l’autre, il est source de pression (si je suis mauvais, je vais me faire larguer). Il n’y a aucune règle en matière de désir et de sentiments : on peut aimer très fort sans ressentir de désir sexuel, et, à l’inverse, ressentir du désir sans aimer. « Quand il s’agit de passer à l’acte, je n’en ai plus envie, j’essaye de repousser au maximum, je ne veux pas que mon partenaire pense que je n’éprouve rien pour lui », s’épanchait récemment une internaute dans les commentaires de Trendy. Aucune inquiétude : il existe plusieurs formes d’amour et plusieurs expressions du désir, sans que les unes ne soient les conséquences de l’autre et inversement.

Je ne suis pas à l’aise avec ma contraception

Nos deux spécialistes sont d’accord : il n’existe aucun lien scientifiquement prouvé entre pilule et libido. « Ce qui inhibe la libido, c’est la peur d’oublier la pilule ou d’être enceinte ! L’impact de la pilule est souvent psychologique. Si vous avez le sentiment que la pilule a un impact sur votre libido, n’hésitez pas à en parler à votre médecin », rectifie le médecin sexologue.

J’ai peur d’avoir mal

Les douleurs (appelées dyspareunies) entraînent souvent un blocage : l’appréhension d’avoir mal ferme le corps, qui n’est pas disposé à recevoir. On entre alors dans un cercle vicieux. De la même façon, une rupture du frein peut stopper l’élan d’un garçon. L’accident est bénin, mais le besoin de retrouver confiance est nécessaire. Les mauvaises expériences peuvent expliquer un manque de désir, mais rassurez-vous, le temps et les préliminaires sont deux clés pour se sentir mieux. Vous pouvez également consulter un médecin si ça dure.