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IVG : qu’est-ce que c’est et comment ça se passe ?

Une femme tient dans ses mains un test de grossesse
Une femme tient dans ses mains un test de grossesse © Adobe stock
Par La cellule contenu de l’Etudiant, publié le 23 septembre 2024
6 min

Depuis la loi « Veil » de 1975, en France, toutes les femmes, ont le droit de demander à un médecin ou une sage-femme de mettre fin à leur grossesse, si elles le souhaitent. Et, depuis 2022, l’avortement peut être pratiqué jusqu'à la fin de la 14e semaine de grossesse. Si tu lis cet article, c’est que tu te poses sûrement des tas de questions : l'IVG c'est quoi au juste ? Quelles sont les étapes à suivre ? Comment peux-tu être accompagnée si tu es confrontée à cette décision délicate ?

Préambule sur l’IVG

Seule une femme enceinte peut faire une demande d’interruption volontaire de grossesse (IVG). Son choix est personnel. Il n’a pas à être justifié et ne doit pas être influencé. Il s’agit avant tout de son droit à disposer de son corps. Toute IVG peut d’ailleurs, sur demande, être réalisée de manière anonyme.

À noter qu’une mineure n’a pas besoin d’une autorisation parentale pour avorter, mais elle doit être accompagnée par une personne majeure de son choix (ami, famille, etc.).

Les différentes méthodes d’IVG

L’IVG c’est quoi ? Il existe 2 manières de pratiquer un avortement. La technique utilisée dépend du choix de la patiente et de l’avancée de la grossesse.

  • L'IVG médicamenteuse : elle est possible jusqu’à 7 semaines de grossesse (soit 9 semaines après le 1er jour des dernières règles). Elle peut être proposée par un médecin ou une sage-femme exerçant en établissement de santé (hôpital ou clinique), en ville, au sein d’un centre de santé sexuelle ou d’un centre de santé. Cette méthode consiste en la prise de deux médicaments à 24/48 heures d’intervalle qui permettront à l’œuf de se détacher de l’utérus et d’être expulsé. Chaque patiente a le choix entre prendre les médicaments en présence du médecin ou de la sage-femme ou à son domicile. Dans ce dernier cas, on lui remet les comprimés ainsi qu’un document pratique rassemblant toutes les informations utiles sur la procédure. Une consultation de suivi est nécessaire après une IVG médicamenteuse pour s’assurer que la méthode a fonctionné et qu’il n’y a pas de complications.

  • L'IVG instrumentale (ou chirurgicale) : elle est possible jusqu’à 14 semaines de grossesse (ou 16 semaines d’aménorrhée). Elle est pratiquée par un médecin, ou, sous certaines conditions, par une sage-femme, obligatoirement dans un établissement de santé (hôpital, clinique, centre de santé habilité). Cette méthode consiste en une intervention rapide - une quinzaine de minutes - visant à aspirer l’œuf qui se trouve dans l’utérus après dilatation du col. Elle est réalisée sous anesthésie locale ou générale, selon le choix de la patiente et le stade de la grossesse. Il faut ensuite rester sous surveillance quelques heures. Une consultation de suivi sera également programmée entre 14 et 21 jours après l’IVG.

Les étapes de la procédure

Avorter est souvent une décision difficile, il est donc essentiel d’être bien informée pour pouvoir donner un consentement éclairé. C’est pour cette raison que la demande d’IVG se fait toujours en deux temps :

  • La première étape est une consultation d’information au cours de laquelle la patiente formule sa demande d’IVG à un médecin ou une sage-femme et peut poser toutes les questions qu’elle souhaite. Lors de ce rendez-vous, le professionnel de santé lui remet un dossier-guide et l’informe oralement sur les différentes méthodes d’intervention, les lieux de réalisation possibles et les éventuels risques et effets secondaires. Il lui propose aussi de participer à un entretien psycho-social, celui-ci étant obligatoire pour les patientes mineures.

  • La seconde étape consiste à remettre son consentement écrit de demande d’IVG au médecin ou à la sage-femme. C’est aussi le moment de choisir la méthode et le lieu d’intervention. L’autre objectif de cet échange est de discuter de l’après : contraception, dépistage du cancer du col de l’utérus, prévention des infections sexuellement transmissibles, etc.

À noter : il n’y a pas de délai de réflexion minimal entre le premier et le deuxième rendez-vous préalables à l’IVG. Ils peuvent même avoir lieu au cours de la même consultation. La seule chose qui compte est que la patiente ait pris le temps qui lui semblait nécessaire pour prendre sa décision.

Avant de pratiquer l’IVG, des examens médicaux peuvent être réalisés afin de confirmer et dater la grossesse, mais aussi des analyses pour déterminer le groupe sanguin de la patiente et préparer une éventuelle anesthésie générale dans le cas d’un avortement chirurgical.

Les droits et l’accompagnement

En France, toutes les femmes disposent des mêmes droits d'accès à l'IVG, y compris celles qui n’ont pas la nationalité française. Les dépenses relatives à l'IVG sont intégralement prises en charge par la sécurité sociale, quelle que soit la méthode utilisée, et ce sans aucune avance de frais pour :

  • toutes les femmes assurées sociales ;

  • les mineures qui sont ayant-droit d'un assuré social ou d'une assurée sociale ;

  • les femmes bénéficiaires de l'aide médicale de l'État (AME).

Par ailleurs, avant et après un avortement, une femme peut avoir besoin d’être soutenue et écoutée par des professionnels. En plus du suivi psycho-social proposé par le médecin ou la sage-femme lors de la consultation d’information, de nombreuses associations sont là, dans toute la France, pour l’accompagner et l’informer sur ses droits. C’est le cas notamment du Mouvement français pour le planning familial et de la Fédération nationale pour les droits des femmes et des familles. Le planning familial met d’ailleurs à disposition un numéro vert national et un tchat anonymes et gratuits.

Toutes ces associations veillent également à défendre et protéger ce droit fondamental qu’est l’IVG.

Bon à savoir : Le 4 mars 2024, la France est devenue le premier pays au monde à inscrire explicitement dans sa Constitution le droit à l'interruption volontaire de grossesse.

L’IVG c’est quoi en quelques mots

Si après avoir lu cet article tu te demandes encore « l’IVG c’est quoi », tu peux retenir qu’il s’agit, en France, du droit pour toutes les femmes d’interrompre leur grossesse jusqu’à 14 semaines. Selon la situation, elles peuvent avoir recours à une IVG médicamenteuse ou instrumentale. Avant cela, elles doivent avoir rencontré un médecin ou une sage-femme pour les étapes indispensables d’information et de recueil de consentement. Elles peuvent aussi bénéficier à tout moment d’une écoute et d’un accompagnement. Pour aller plus loin, découvre les témoignages de 4 célébrités qui parlent librement de leur avortement.

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