Et si le Kama-Sutra n’était pas ce que vous croyez ?

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Publié le 02/05/2016 par TRD_import_CarolineMichel ,
Pour vous, le Kama-Sutra n'est qu'un catalogue de positions plus dingues les unes que les autres, à pratiquer absolument pour une vie sexuelle au top ? Frédéric Ploton, dans son "Petit cahier d’exercices du Kama-Sutra" vous explique que vous y découvrirez bien plus…

Le Kama-Sutra n’est pas qu’un ensemble de positions

Quand on pense « Kama-Sutra », on imagine de suite un ensemble de positions à réaliser, vendues comme anti-routine et prometteuses de plaisir. Il est urgent de redéfinir le terme : littéralement, Kama-Sutra signifie « aphorismes du désir » en sanskrit et c’est un recueil de textes datant du VIe siècle, attribué à l’auteur indien Vâtsyâyana. Le Kama-Sutra comporte sept livres et seul le livre 2 est dédié à 64 postures sexuelles. « L’ensemble vise pour sa part à créer une harmonie dans le couple, que ce soit par la sexualité, mais aussi en amont par les critères du choix du partenaire » nous apprend Frédéric Ploton, auteur de « Petit Cahier d’exercices du Kama-Sutra ». On y trouve des conseils de séduction, des conseils pour entretenir la flamme, ou encore se livrer à l’adultère… Malheureusement, en Occident, on se trompe et on croit à tort qu’il ne s’agit que d’un catalogue de positions à mettre impérativement en place sous sa couette. Voilà donc qui est rectifié.

Le Kama-Sutra n’est pas une méthode à suivre à la lettre

Le Kama-Sutra n’a jamais voulu imposer quoi que ce soit aux couples, notamment le livre 2. Il faut le voir autrement : c’est un guide de conseils et de suggestions. Et chacun en fait ce qu’il veut ! Comme nous l’explique Frédéric Ploton, lorsque nous allons au restaurant, il ne nous vient pas à l’idée de choisir tous les plats de la carte. Même chose avec le Kama-Sutra : on n’est pas là pour tout manger, mais pour piocher, selon nos préférences, notre humeur, mais aussi selon la connaissance de notre propre corps et de celui de notre partenaire. Il y a des plats que l’on ne goûtera jamais, d’autres qui nous font envie à tous les coups. « Les positions du Kama-Sutra sont des plats que vous avez toute la vie pour tester, et vous faire votre idée sur chacun d’entre eux, poursuit l’expert ». Vous l’avez compris, le Kama-Sutra ne fait que proposer et vous faites ce que vous voulez de cet amas de propositions !

Le Kama-Sutra n’est pas obligatoire

Peut-être que la plupart des positions du livre 2 vous paraissent « trop ceci » ou « trop cela ». Ce n’est pas grave. Il faut se détacher des informations bien souvent véhiculées autour du Kama-Sutra : « à tester absolument » « vivement recommandées pour jouir »… etc. Il ne prétend pas avoir la science infuse et savoir ce qui est bon pour vous. « Le Kama-Sutra insiste beaucoup sur le fait que chaque partenaire et donc chaque couple est différent des autres , et donc qu’il n’existe pas une ‘recette sexuelle’ unique et applicable à tous. Ce n’est pas en accumulant les positions que vous jouirez plus ou plus vite, ou donnerez plus de plaisir à votre partenaire. Au contraire ! Mieux vaut pratiquer entre deux et quatre positions bien choisies, et dans lesquels vous vous sentez tous les deux à l’aise, qu’un enchaînement forcené de dix positions » nous explique Frédéric Ploton. Dans son ouvrage, il suggère une moyenne de trois positions par « séance » : une qui prolonge les préliminaires, en quelque sorte l’entrée ; une deuxième qui fait monter le plaisir et permet la stimulation la plus efficace des zones érogènes primaires de chacun (généralement le clitoris ou le point G pour elle, et le gland pour lui), en quelque sorte le plat ; une troisième qui permet au plaisir naissant de s’épanouir en douceur, et de le prolonger par un contact plus étroit des corps (une posture où l’on s’enlace, telle que le Lotus), qu’on appellera le dessert.

Le Kama-Sutra n’a qu’un mot d’ordre : le plaisir !

Peut-être qu’on aime que le missionnaire. Qu’on l’aime bien en entrée, en plat de résistance et en dessert. Et on s’en fiche si on accède par ce biais à un plaisir complet. « Par ailleurs, rares sont les couples qui pratiquent cette position stricto sensu. On a tous tendance à l’agrémenter de variantes (jambes plus ou moins relevées, pénétration plus ou moins profonde), qui peuvent suffire à la rendre plus excitante, et donc moins routinière. Évidemment si on se borne à celle-là tout au long de sa relation par peur ou par frilosité, sans jamais rien avoir essayé d’autre, c’est un peu dommage, et l’on se coupe sans doute de sensations plus fortes ». Mais pour tester de nouvelles choses, on a le temps et aucune obligation. Merci qui ? Merci le Kama-Sutra.

Je retiens que…

– Le Kama-Sutra n’est pas qu’un catalogue de positions (et je vais briller en soirée avec cette info)

– En occident, on a tendance à véhiculer une fausse définition du Kama-Sutra, qui ne serait qu’acrobatique et absolument indispensable à un épanouissement sexuel. Ce n’est pas vrai.

– Je fais ce que je veux face à la panoplie de positions : je goûte, je picore, je réfléchis ou bien j’exclus.

– Je peux même ne jamais m’y intéresser car l’essentiel, c’est de faire du sexe comme j’aime faire du sexe. Peu importe si mon couple emploie toujours les mêmes positions, dès lors qu’il est bien comme ça.

– Le Kama-Sutra n’est là que pour m’inspirer. Et que j’ai toute une vie pour ça.

En savoir plus :

« Petit Cahier d’exercices du Kama-Sutra » de Frédéric Ploton, journaliste et écrivain, aux Éditions Jouvence, 6,90 €