Épiceries solidaires, un bon plan pour petit budget

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Publié le 09/03/2018 par TRD_import_DelphineDauvergne ,
Les initiatives d’épiceries solidaires, comme celles du réseau Agoraé, se multiplient dans toute la France. Proposant des produits à très bas prix aux étudiants précaires, c’est une astuce qui peut vous éviter de finir dans le rouge à la fin du mois.

Conseillée par une assistante sociale, Débora, étudiante à Nanterre, a découvert l’existence des épiceries solidaires étudiantes. « Je ne suis pas boursière et mes parents, ayant 5 enfants à charge, ne peuvent pas beaucoup m’aider », explique-t-elle.

10 centimes le paquet de pâtes

Avec des fins de mois difficiles, elle rogne sur l’alimentaire. « J’achète le plus de choses possible en Agoraé : pâtes, riz, conserves, légumes, produits d’hygiène… », témoigne l’étudiante. Les produits y sont, en effet, vendus entre 10 et 20 % du prix en supermarché. À titre d’exemples, un paquet de pâtes coûtera ainsi 10 centimes au lieu d’1,20 €, 2 escalopes de dinde, 40 centimes au lieu de 4 € et un paquet de café 50 centimes au lieu de 3,75 €.

Les critères pour être bénéficiaire

Plus de 2.500 étudiants sont aujourd’hui bénéficiaires des 15 Agoraé, un réseau d’épiceries solidaires étudiantes gérées par les associations de la FAGE. Pour leur en donner l’accès,  » on étudie leurs ressources (bourse, aide des parents…) et leurs charges fixes (logement, transports…), pour calculer le montant d’un reste à vivre par jour. Si c’est inférieur à 7,20 €, c’est-à-dire le coût d’une journée de repas dans un restaurant universitaire (RU), on peut être bénéficiaire », explique Alexandre Picard, vice-président en charge de l’innovation sociale à la FAGE.

Au Comptoir d’Aliénor, les étudiants de Bordeaux peuvent acheter des fruits et légumes locaux. // © Au Comptoir d’Aliénor

Les étudiants internationaux représentent la moitié des bénéficiaires des Agoraé, car « ils ont peu accès aux dispositifs d’aides », souligne Alexandre Picard. Même constat à l’épicerie bordelaise Comptoir d’Aliénor, où beaucoup d’étudiants viennent faute de recevoir des aides sociales ou de trouver un job étudiant. Au Comptoir d’Aliénor, ouvert en avril 2017, le fonctionnement est le même que dans les Agoraé, mais avec un reste à vivre fixé à 5 € par jour.

Un lieu convivial et non-stigmatisant

« Beaucoup d’étudiants refusent de faire des demandes d’aide alimentaire, notamment aux Restos du cœur ou au Secours populaire, à cause du côté stigmatisant, de la peur d’être jugé. On a essayé d’éviter cette image en faisant de nos Agoraé des lieux de vie étudiante, de passage. On y organise ainsi beaucoup d’ateliers pour les faire vivre « , explique le responsable de la FAGE.

L’Agoraé de Caen organise des ateliers cuisine. // © FAGE

« C’est plus humain et accueillant qu’au supermarché ! », confie Aline*, qui assiste régulièrement aux ateliers de cuisine de l’Agoraé de Nanterre.  » On ne trouve pas toujours les produits qu’on veut en rayon, mais cela permet d’acheter des fruits et des légumes, puis d’apprendre à les cuisiner « , poursuit-elle. Boursière échelon 0 bis, son reste à vivre est dans le négatif. Elle est aidée par ses parents pour son logement, mais consacre aussi une partie de son budget au passage du permis de conduire.

Manger plus sainement

Enfin, l’un des avantages des épiceries solidaires étudiantes est de pouvoir se nourrir de manière équilibrée. « Pendant ma première année à l’université, je mangeais surtout de la malbouffe, qui coûte le moins cher au supermarché. Désormais je priorise les fruits et les légumes lorsque je fais mes courses à l’Agoraé « , confie François, étudiant à Strasbourg. L’épicerie solidaire est donc avantageuse sur tous les plans.

*Le prénom a été modifié à sa demande.