Dans le portefeuille… de Louisiane, en licence d’histoire

No thumbnail
Publié le 09/10/2014 par TRD_import_SoniaDéchamps ,
Qu'est-ce qui entre et sort chaque mois du portefeuille de Louisiane, 21 ans, en fac d'histoire a Metz (57) ? Bourse, petit boulot, aide des parents… pour Trendy, elle a fait le point sur ses ressources et ses besoins. Et a livre au passage pas mal de bons plans.

Louisiane lors de la remise de sa bourse Mon amphi. // © DR.

Louisiane a 21 ans. En troisième année de licence d’histoire à Metz, elle se destine à une carrière dans l’enseignement. Boursière échelon 5, elle peut compter sur 450 € environ par mois. Somme à laquelle viennent s’ajouter des APL (aides personnalisées au logement), à hauteur de 200 €. « Mes parents m’aident comme ils peuvent. Ils paient encore mon forfait de téléphone, à 10 €, mais ils ne peuvent pas me donner de l’argent tous les mois. En revanche, ils m’avancent les grosses sommes : assurance de la voiture, caution, frais d’agence… Je les rembourse après, au fur et à mesure. Je n’ai pas les fonds pour les gros trucs. »

Du beurre dans les épinards avec la bourse de Monamphi

650 € par mois, ça reste néanmoins « un peu léger par moment », témoigne l’étudiante. Mais cette année, elle a presque doublé ses revenus. Comment ? En étant particulièrement active sur le site Monamphi.com : « C’est un site de partage de cours : il a sélectionné les étudiants les plus actifs, les plus réguliers, ceux qui avaient le plus de cours, et de meilleure qualité. L’objectif est d’encourager les gens à travailler plus et à s’entre-aider. » Louisiane a ainsi eu la chance de faire partie des dix gagnants qui se sont vus attribuer une bourse – exceptionnelle – de 5.000 €. Elle peut donc compter sur 500 € supplémentaires par mois, pendant dix mois. « C’est un peu comme si j’avais une deuxième bourse. »

Une bonne occasion de quitter la cité U

« Avant, j’étais vraiment très ‘juste’, c’était : économies, économies, économies, avec privation là où je pouvais. » La première chose que Louisiane a faite lorsqu’elle a su qu’elle avait gagné ? Déménager. « J’étais en cité U. J’ai pris un petit appartement en centre-ville. Je suis passé de 16 à 35 m2. Ça change tout, j’ai plus d’autonomie. Avant, je payais environ 350 €, tout compris. Aujourd’hui, je paie 360 €, plus environ 100 € de charges.  » Et qui dit déménagement, dit aussi achats de meubles et d’électroménager. La chance de Louisiane ? Elle a pu récupérer des affaires de sa belle-mère, elle aussi sur le point de déménager : « C’est simple : j’ai pris tout ce qu’elle ne voulait plus. » Autres dépenses mensuelles : Internet (20 €), la mutuelle (30 €) et la laverie (4 € par semaine).

Une carte de bus qui lui sert en fait pour sa voiture

Chaque mois, Louisiane rembourse à ses parents l’assurance de sa voiture : 50 €. « J’ai une carte de bus, que je paie 15 € par mois, mais qui ne me sert pas à prendre le bus… confie l’étudiante. À Metz, cette carte permet d’avoir accès gratuitement aux places de parking. » Pratique. « Finalement, je me sers peu de ma voiture, de temps en temps pour partir en week-end. » Côté essence, l’étudiante s’en sort donc pour environ 40 € par mois. « Mes parents habitent en Vendée, à l’autre bout de la France, je rentre surtout pendant les vacances et là, c’est un sacré budget : essence, péages… Mais j’y reste plusieurs jours, sans avoir de nourriture à payer. »

Des recettes maison pour manger sans gâcher

Au quotidien, la bourse de Monamphi permet surtout à Louisiane de se faire davantage plaisir au moment de faire les courses : « Avant, je dépensais entre 20 et 25 € par semaine. Là, j’ai pu doubler. J’avais tendance à toujours prendre le minimum, les premiers prix. Aujourd’hui, je peux davantage varier mes menus. J’achète plus souvent de la viande, par exemple. J’ai aussi tendance à prendre du fromage, des desserts, parfois du pain frais, ce que je ne faisais pas avant. »

Et pas de budget sandwich ou de resto U pour Louisiane : le midi, elle rentre souvent manger chez elle ou bien se prépare « des boîtes ». De manière générale d’ailleurs, Louisiane cuisine : « Ça revient moins cher que d’acheter des plats tout prêts, et c’est meilleur. » Elle a ainsi LA recette idéale pour finir les fonds de frigo, et « faire un super repas pas cher ». La voici en exclusivité pour Trendy : « Je fais comme des pizzas, sur les galettes de fajitas. » Les ingrédients : un peu de sauce tomate, puis… tout ce qui reste dans le frigo. « Ça fait des mini-pizzas cuite en deux minutes au four. » Le petit plus : leur taille, parfaite pour un mini-four.

Ses sorties ? Très limitées

En dehors de ces dépenses incontournables, Louisiane est très économe. Budget sorties : inexistant. « Je travaille beaucoup, je n’ai donc pas trop le temps de sortir. Et puis, à Metz, on a de la chance : les musées sont gratuits pour les étudiants. Il y a aussi des réductions pour le cinéma, donc j’y vais de temps en temps, mais très ponctuellement. Et quand j’y vais avec mon fiancé, il m’invite. »

Brocante, BU, e-book… de quoi allier plaisir et bons plans

Le bon plan de Louisiane pour acheter livres et vêtements – de marque – peu chers : les brocantes. « Mes parents en faisaient beaucoup. Au début, j’allais avec eux pour les aider, et finalement, petit à petit, j’ai commencé à vendre des trucs aussi, j’aime beaucoup. » Les livres précisément : « un sacré budget, surtout en histoire. » C’est pourquoi Louisiane fréquente assidument la BU. « J’ai aussi reçu comme cadeau à un anniversaire, une liseuse. Je télécharge beaucoup en e-books, ça permet de lire à moindre coût. « 

Son secret ? Toujours anticiper pour mieux maîtriser

« Mon ordinateur commence à fatiguer un peu », confie Louisiane. Dans les prochains mois, elle compte bien en acheter un nouveau, mais elle reste toujours prudente côté dépenses : « Je me méfie de ma voiture, qui a tendance à tomber en panne régulièrement. Depuis un moment ça va, mais je prévois toujours ‘au cas où’, parce que c’est un peu un gouffre. » Le conseil de Louisiane à tous les étudiants un peu « justes » chaque mois : faire ses comptes. « Moi, je note toutes mes dépenses. Je le faisais encore plus sérieusement avant, j’étais obligée. Il faut être organisé, savoir continuellement combien il nous reste jusqu’à la fin du mois. »

Bientôt, une autre source de revenus…

Louisiane a par ailleurs postulé sur un emploi d’avenir professeur. « C’est réservé aux boursiers du CROUS. J’ai été retenue, mais j’attends toujours de savoir dans quel établissement je suis, et avec quel tuteur. » Concrètement, elle effectuera une dizaine d’heure par semaine, dans un collège ou dans un lycée.  » C’est un poste d’assistant-prof. Au début, ça va certainement consister à distribuer les copies et à nettoyer le tableau, mais à terme, le but, c’est de faire les cours soi-même avec le prof à côté qui surveille un peu pour voir comment on se débrouille. Ça nous prépare. »

Pas de salaire à proprement parler pour ces dix heures de travail hebdomadaire : « C’est une majoration de la bourse, de 300 ou 400 €, je ne me souviens plus exactement. » Bien sûr, cette entrée d’argent supplémentaire est loin d’être négligeable, mais la visée est avant tout professionnelle : « On nous a prévenus : si vous voulez un salaire, allez au McDo. Ce n’est pas pour l’argent que l’on fait cela. Ça nous engage à ensuite passer les concours de l’enseignement. »