Dans le portefeuille d’Hortense, en BTS à Nancy

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Publié le 10/09/2014 par TRD_import_SoniaDéchamps ,
Chaque semaine, un etudiant fait ses comptes avec Trendy. Bourse, petit boulot, pret etudiant, aide des parents… quelles sont ses ressources pour quels besoins ? Bienvenue au tour de France des portefeuilles estudiantins. Premiere etape chez Hortense, en BTS a Nancy.

Hortense a 21 ans et vit depuis un an en colocation à Nancy. Elle partage un appartement de 75 m2… avec son copain. »Si je n’étais pas avec lui, je n’aurais pas fait de coloc’. J’aurais cherché un appartement pour moi toute seule. Ça aurait été plus cher, forcément, mais j’ai du mal avec la colocation, avec l’idée de vivre avec des gens que je ne connais pas, ou même avec des amis. »

Côté recettes, des bons plans pour compléter ses bourses

Chaque mois, elle peut compter sur 550 € de bourse, 135 € d’APL (Aide personnalisée au logement) et une pension alimentaire de 125 €, versée par son père avec qui elle n’entretient par ailleurs pas de relation.

Autre source de revenus, plus fluctuante : la vente de vêtements et de livres sur Internet. « Ça dépend vraiment des périodes, mais je dirais que cela me rapporte environ 100 € par mois. Je revends mes livres quand ils ne m’ont pas plu. Je passe par Fnac Market Place ou par des groupes Facebook, mais ça ne rapporte pas grand-chose. Les fringues, en revanche, ça part pas mal ! Quand quelque chose n’est plus à ma taille ou que je m’en suis lassé, je revends ! Pour ça, je vais sur Vinted ou sur Facebook. »

Les nouvelles technologies, Hortense a bien compris qu’elle pouvait s’en servir pour se « faire un peu de sous ». Ses bons plans : répondre à des sondages sur toluna.fr et utiliser l’application Click and Walk.

Côté dépenses, 535 € rien que pour le loyer, les charges et la nourriture

« Je fais attention. Au début du mois, je mets de côté ce que je dois dépenser obligatoirement. » Hortense doit ainsi consacrer 335 € à sa part du loyer ; sa participation aux charges (EDF, GDF, Internet) s’élève à 70 €. Elle doit aussi débourser 30 € pour sa mutuelle et 30 € pour son forfait de téléphone portable. En revanche, pas de titres de transports à payer. Pour se déplacer, Hortense a trouvé la solution la plus économe qu’il est possible d’imaginer : « Je fais tout à pieds ! Je mets quinze minutes pour aller en cours. »

Enfin, les courses : l’étudiante dépense environ 70 € par mois. « Je mange à l’appartement midi et soir, jamais dehors : ça coûte cher ! Et puis, avec mon copain, on fait nos courses à Lidl. On avait essayé Leclerc, mais ça nous revenait quasiment au double. » Dans le Caddie : pas de marques. « Il n’y a que sur le Nutella que je refuse de faire une croix. » Et la fameuse pâte à tartiner, c’est sur du pain maison qu’au petit déjeuner l’étudiante la tartine : « J’ai investi dans une machine à pain, je le fais donc moi-même ! Ça revient bien moins cher que d’aller chez le boulanger ou d’en acheter en grande surface. Avec une préparation à 1,50 € chez Lidl, je fais deux pains, et chaque pain tient à peu près une semaine. » Mais il n’y a pas que pour le pain qu’Hortense met la main à la pâte : « Je fais aussi pas mal de gâteaux. Un paquet, ça part vite, mais les muffins maison par exemple, on en mange moins, ça cale plus… et c’est meilleur ! »

Sa « petite faiblesse » : les livres

Le reste ? « Je le dépense en fringues, en bouquins, en cadeaux… Je n’épargne pas. C’est sur les bouquins que je craque le plus, j’en ai plein que je n’ai pas encore lus, mais dès que j’en vois un qui me plaît, je l’achète. C’est limite compulsif. » Si Hortense fait attention aux dépenses, elle n’a pas pour autant l’impression de se priver. Élément non négligeable : elle sait qu’elle n’est pas seule. « Si j’ai vraiment besoin, je peux appeler ma grand-mère ou ma mère. Ma mère n’a pas vraiment de quoi me donner, c’est bien pour ça que j’ai droit aux aides. Ma grand-mère, je n’aime pas lui demander de l’argent. Ce n’est pas ma banque. Ce n’est pas une personne juste là pour me donner une pension. Mais je sais qu’en cas de coup dur, il y aura toujours quelqu’un derrière. Si ce n’était pas le cas, je pense que je ferais vraiment plus attention. »

Un job de conseillère-vendeuse pour se faire des sous l’été

Cet été, Hortense a travaillé six semaines au Printemps comme conseillère-vendeuse à raison de vingt-deux heures par semaine, payées au SMIC. Si en juillet et en août, les bourses ne sont pas versées, ce qu’elle a gagné lui a tout de même permis de se faire plaisir. « Ma famille m’a aidée pour mon loyer, j’ai donc pu dépenser une partie de mon salaire pour refaire ma garde-robe. J’ai aussi mis un peu d’argent de côté pour des achats importants à faire dans l’année. Une fois par an en général, j’ai besoin de faire un achat compulsif : un iPad, un sac à 250 €, etc. Mais un achat important, ça peut aussi être un frigo si le mien me lâche. »

Hortense s’apprête à attaquer sa deuxième année de BTS (brevet de technicien supérieur). Elle aimerait continuer à travailler en parallèle. Pas si évident : « Quand on est en BTS, on a des horaires assez contraignants. J’ai postulé pour un contrat de huit heures, mais trouver un contrat étudiant de moins de vingt-deux heures, c’est compliqué. »