Cours, révisions : SOS, je manque d’organisation !

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Publié le 03/04/2015 par TRD_import_MariaPoblete ,
Ras-le-bol de passer des heures sur vos devoirs sans forcément voir vos efforts récompensés ? Des difficultés devant vos cours à ne pas rêvasser ? À dire non à la moindre sollicitation ? La solution pour vous en sortir, c’est sûrement déjà de revoir votre organisation. Voici 6 recettes d'étudiants qui pourraient vous y aider.

C’est à 18 ans, et lors de sa deuxième terminale ES, que Nathan, élève au lycée Fabert, à Metz (57), a compris que ses faibles notes et ses échecs étaient dus à un manque d’organisation et à une absence de méthode de travail. “Je prenais les problèmes à l’envers, je m’attaquais, par exemple, aux devoirs les plus difficiles en premier ; et, pour réviser une leçon, je ne savais jamais par quoi commencer, raconte-t-il. Je me souviens d’avoir passé neuf heures sur un devoir d’économie, une pure folie, pour un résultat juste moyen ! ”

Bref, Nathan se noyait dans un verre d’eau. “Je confirme, souffle Emmanuelle, sa mère : il nous donnait l’impression de pédaler dans le vide, il s’épuisait. Après avoir échoué au bac, il a travaillé une partie de l’été, il a grandi, mûri, et a accepté de se faire aider par ses professeurs.” Il n’existe pas de profil d’élève désorganisé : le problème peut être ancien ou moins ancré dans les habitudes. “Il est cependant indispensable de se poser les bonnes questions , d’accepter de se dire que sa méthode de travail n’est plus adaptée à la difficulté et d’admettre qu’une nouvelle organisation s’impose”, précise Olivier Dautrey, ancien professeur de français, et actuellement méthodologiste au centre Psyrene, à Lyon (69).

Pour Tatiana, “mettre à plat son emploi du temps”

Pour être plus efficace dans son travail, Tatiana, 18 ans, ex-élève de terminale L au lycée Malherbe de Caen (14), a accepté de remettre en question son rythme et sa façon de travailler. ”Pour cela, il fallait d’abord envisager les matières une par une et, au lieu de baisser les bras, attaquer des prérévisions dans les matières où j’avais perdu pied… avant les vraies révisions pour le bac ! ”

Tatiana a commencé par prendre une grande feuille, des feutres de couleur, son agenda papier et ses notes prises sur son téléphone. “J’ai inscrit, pour chaque jour de la semaine précédente, dans chaque case horaire, mes activités et mes temps de présence en cours, au foyer du lycée, au CDI [centre de documentation et d’information, NDLR ] ou nulle part (devant le bahut à discuter). J’ai comptabilisé le nombre réel d’heures de travail, de loisirs ou… de rien. J’ai vu que je pouvais passer deux heures à la maison à tourner autour de mes devoirs, à grignoter un truc, à discuter avec ma mère ou à me laver les cheveux en plein après-midi !” Résultat, la jeune fille a eu un déclic quand elle a réalisé le temps perdu à chercher à… s’organiser !

Tatiana est allée au bout de son idée : “ J’ai fait un planning avec des codes couleur : rose pour les loisirs, bleu pour les maths, rouge pour la philo, en indiquant aussi les horaires de début et de fin. Pour que ça marche, il faut le faire sérieusement et surtout être honnête avec soi-même.”

Pour Alison, “établir des plannings précis mais raisonnables”

Alison, en terminale L l’an dernier, a été, elle, obligée de s’imposer des horaires précis parce que, cette année, elle s’est inscrite au CNED (Centre national d’enseignement à distance) en candidate libre, car elle suit les cours d’une école de théâtre. “Sans une vraie méthode, je rate mon bac, déclare cette ex-lycéenne d’un bon établissement public parisien. J’ai passé un contrat avec moi-même, et les profs et ma mère me font confiance. Je m’impose des plages de travail avec un début et une fin, j’intègre des pauses de quinze minutes pour une heure et demie de travail. Il ne faut pas oublier de s’aérer l’esprit ! Même les étudiants en médecine le font, alors pourquoi pas nous ? Sinon, on déprime et on est moins efficace.”

Pour Lucas, “déterminer ses priorités”

Lutter contre les tentations et faire la chasse au gaspi sont les deux leitmotivs de Lucas, 18 ans, ex-élève en terminale S à l’école des Francs-Bourgeois à Paris. “ J’ai des faiblesses en philo et en maths, explique-t-il, je sais qu’elles me coûtent du temps et exigent une bonne disponibilité intellectuelle. Mais l’une des deux me ‘rapportera’ plus de points au bac, alors, lorsque je fais mon planning de travail hebdo le dimanche soir, j’équilibre entre ma priorité arithmétique – la physique, gros coefficient – et mes difficultés – besoin de répéter le cours de philo. Lucas évoque ses priorités en ayant bien conscience que chacun a les siennes et qu’il faut donc les hiérarchiser.

Pour Violaine, “rédiger des to-do listes”

Violaine, 19 ans, a beaucoup pratiqué l’art de la liste au cours de ses années de lycée. “ Chaque soir, surtout en période de révisions, je rédigeais une liste très détaillée, du style ‘revoir et réciter par cœur la méthode du commentaire’ ou bien ‘10 mots du vocabulaire philo sur le temps’ ou ‘voir un épisode de How I Met Your Mother ’. Cela m’encourageait à étudier plus et mieux, parce qu’il y avait la satisfaction de barrer de ma liste une des tâches que je devais accomplir. Je me disais que j’avançais vite, avec méthode.” Efficace, puisque Violaine a obtenu son bac avec une mention bien et que, question organisation cette année, elle est imbattable !

Pour Ninon, “arrêter de se laisser distraire par les sollicitations”

Bien sûr, se “reprendre en main” exige de la volonté et une forte personnalité. “ Je me laisse distraire par le moindre bruit de la rue et le plus petit appel à la rêverie, sourit Lucien, qui était interne en seconde au lycée Jean-Monnet de Mortagne-au-Perche (61). J’avais du mal à tout mener de front, les études, les copains, les jeux vidéo, la télé. Alors, en fin de 3e, on a décidé de m’inscrire en internat, ce qui est bon en termes d’organisation : les heures d’études sont fixes, les ordis limités.”

Tous les ados ne sont pas contraints de s’exiler pour trouver une méthode de travail, loin de là. Ninon, 16 ans, a trouvé la parade pendant sa 2nde au lycée Simone-Weil de Paris. “Je n’ai jamais annoncé à mes amis que j’avais décidé de m’organiser et de travailler mieux, j’ai chargé mes parents en disant qu’ils exigeaient que je passe plus de temps chez moi, sinon je serais punie. Alors, oui ! Je m’impose d’être au calme pour y voir clair. Devenir moins désorganisée, c’est commencer par échapper aux sollicitations. J’estime qu’on ne peut pas se recentrer si on est toujours en retard dans ses travaux. Mes copines ne savent pas tout ça. C’est comme les filles au régime, elles n’ont pas intérêt à en parler, sinon tout le monde les harcèle avec des questions débiles du genre ‘t’es folle, t’as pas besoin de maigrir, de travailler’, etc.”

Pour Clémence et Éléonore, “ranger son espace de travail”

Tous ces conseils vous semblent encore impossibles à mettre en pratique ? Faites comme Clémence et Éléonore : commencez par… ranger. “J’ai acheté 12 casiers pour mes 12 matières. Chaque soir, en rentrant du collège, je vidais mon sac de cours et rangeais tous mes cahiers et tous mes livres dans les casiers correspondants. Cela m’a aidé à avoir une organisation, à retrouver mes affaires de cours et à ne pas avoir des affaires un peu partout dans ma chambre ou sur un bureau où on ne peut plus travailler”, se remémore la première.

Pour Éléonore, 16 ans, élève au lycée Henri-IV, à Paris, c’est tout d’abord une chambre ordonnée qui lui permet de se mettre en route. “Je ne peux étudier tranquillement que dans un environnement net, rangé. Alors, chaque samedi, je range mon bureau à fond, un coin avec les livres que je vais utiliser, un espace propre et net devant moi pour écrir e et, tout autour, pareil, je ramasse mes habits qui traînent. Je suis naturellement organisée dans mon travail, je suis rarement en retard, je ne panique pas, mais quand, en plus, je démarre une séance de travail dans un endroit rangé, c’est hyper agréable. Essayez, vous verrez, c’est super !”

4 conseils pour être plus efficace dans vos devoirs

• *Ne sous-évaluez pas le temps à passer. *

Tout travail demande du temps. “Nous sommes de grands optimistes et manquons de réalisme, il est prudent de rajouter un temps supplémentaire pour toute tâche”, conseille Marie-Joseph Chalvin, agrégée d’histoire et auteure d’ »Apprendre mieux pour les nuls » (éditions First).

• *Laissez-vous des plages de liberté. *

Rien n’est aussi simple qu’on le croyait au départ. Il est difficile de prévoir certaines difficultés. Laissez des plages de liberté pour réfléchir, mûrir une idée. Mais pas des heures !

• *Gaffe à la fatigue ! *

La fatigue et le surmenage sont vos grands ennemis. La fatigue entame votre capacité d’attention et de mémorisation. Surmené, vous perdez du temps à vous reconcentrer. Attention au stress et, surtout, dormez !

• *Ne zappez pas d’une tâche à l’autre. *

Le travail interrompu est chronophage. D’après Marie-Joseph Chalvin, vous avez besoin de quatre fois plus de temps quand une tâche n’est pas effectuée d’une seule traite.